Le PARTI LIBÉRAL du Québec semble désuni sur la question nucléaire : si d’une part, le ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, a déclaré en février qu’il valait mieux pour la sécurité environnementale et économique des Québécois ne pas poursuivre l’aventure nucléaire, par contre, son chef Jean Charest l’a contredit depuis, en déclarant vouloir investir dans le dangereux projet de réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2, malgré les risques sismiques non négligeables (lire le rapport UHS 2011 préparé par une sismologue reconnue, la Dr Gail Marie Atkinson, professeure à l’University of Western Ontario, disponible à la Commission canadienne de sûreté nucléaire). D’autre part, le parti libéral appuie unanimement le plan Nord qui pr&e acute ;voit l’exploitation minière d’uranium dans les monts Otish (Matoush) contre la volonté Crie réclamant comme nous un moratoire pan-québécois sur la question. En outre, le chef libéral a pris la décision irresponsable d’émettre un chèque de 58 millions de $ aux mines Jeffrey pour investir dans l’amiante, produit cancérigène contre lequel tous les pays du monde légifèrent tour à tour. Enfin, les libéraux, malgré le moratoire instauré, appuient dans les faits la technique irresponsable de fracturation du schiste pour en extraire du gaz et même du pétrole (à Anticosti). Pour les Artistes pour la Paix, voici quatre raisons vitales pour conseiller à leurs six cents membres et amiEs de ne pas voter libéral, peu importe la circonscription où ils v ivent.
Sur ces quatre questions, LE PARTI VERT, QUÉBEC SOLIDAIRE et OPTION NATIONALE présentent des choix sûrs. Pour le PARTI QUÉBÉCOIS, rappelons que dès le 21 mars 2011 Pauline Marois a pris courageusement position contre le nucléaire. Question amiante, le PARTI QUÉBÉCOIS propose peut-être une façon saine d’en finir une fois pour toutes avec son engagement d’une commission parlementaire. Soulignons que ce produit cancérigène a été clairement dénoncé par le docteur Réjean Hébert, possiblement futur ministre péquiste de la Santé.
Si la COALITION AVENIR QUÉBEC s’est prononcée résolument contre l’amiante, il n’en est hélas pas de même pour le nucléaire où François Legault ne remet en question ni le maintien en activité de sa seule centrale, ni l’exploitation minière d’uranium.
Rappelons que les trois milliards prévus par Hydro-Québec pour la réfection de Gentilly2 – prix minimal irréaliste qui a néanmoins doublé en quatre ans – pourraient être réorientés en partie vers l’éducation, favorisant ainsi la paix sociale menacée non pas par les étudiants, comme la plupart des médias ont cherché à nous le faire croire, mais par l’intransigeance antidémocratique du parti libéral au pouvoir et imité par la CAQ.
Rappelons enfin que la pollution nucléaire n’a pas de frontières, comme l’ont hélas illustré les désastres des centrales civiles de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011) et les retombées radioactives sur 67 ans d’essais atomiques militaires : de plus, l’éventuel uranium québécois exporté exposerait le pays à des milliards de $ en poursuites en cas d’explosion de bombe nucléaire étatique ou terroriste, quoique la nuance entre les deux nous échapperait alors. Nous rappelons cet opprobre qui s’abattrait sur de tels coupables au moment où le gouvernement conservateur israélien se désole de l’avance d’Obama contre Romney dans les sondages au point d’envisager, contre l’avis de son état-major et de son président Peres, une attaque contre l’Iran avant les élections amé ;ricaines.
Pierre Jasmin
Vice-président des Artistes pour la Paix
http://www.artistespourlapaix.org
Professeur à l’UQAM
Membre fondateur du Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire
Membre des exécutifs de Pugwash et du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire
Admis au Cercle universel des ambassadeurs de paix (Genève)