Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Syndicats et groupes environnementaux s’allient pour dénoncer la réforme du régime forestier

Nature Québec, Unifor, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), le Syndicat des Métallos, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) s’allient pour dénoncer la réforme du régime forestier. Les groupes environnementaux et les syndicats estiment que le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) fait fausse route avec cette réforme et qu’il doit la réviser en profondeur avant que la ministre ne dépose un projet de loi à l’Assemblée nationale.

Une réforme nécessaire, mais qui ne s’attaque pas aux problèmes

Dans le contexte actuel d’une crise structurelle et conjoncturelle qui frappe toute la filière forestière, les groupes environnementaux et les syndicats, qui représentent les travailleurs de l’ensemble de la chaîne de production de bois du Québec, soutiennent qu’une réforme du régime forestier s’impose, mais que les orientations mises de l’avant ne permettront pas de résoudre la crise forestière. Ils estiment que la réforme proposée contient néanmoins certains éléments intéressants qui peuvent être mis à l’essai, dans la mesure où certaines balises les concernant sont modifiées.

« En forêt, le statu quo est intenable. Il faut une transformation majeure de l’industrie forestière pour régler les problèmes d’appauvrissement des forêts et des travailleurs. Malheureusement, la réforme proposée n’est pas celle dont nous avons besoin. Cette réforme mise avant tout sur l’augmentation de la production de bois, sans résoudre les conflits avec les autres usagers de la forêt, sans s’adapter aux changements climatiques, et sans protéger les emplois et la biodiversité », estime Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec.

« La ministre devrait concentrer ses efforts pour apporter des réponses aux craintes légitimes des travailleurs et travailleuses. Après des années marquées par les fermetures et les licenciements, la modernisation du régime forestier nous offre l’occasion de revoir notre approche globale et de planifier une transition à l’avantage de tous. Pour nous, la refonte du régime et l’évolution de notre stratégie industrielle vont de pair. Il est possible de maintenir de bons emplois et de réduire la pression sur les écosystèmes, mais il faut être prêt à appuyer sur les bons leviers et à travailler ensemble », explique Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor.

Les syndicats et les groupes environnementaux invitent d’autres organisations à se joindre à eux pour dénoncer la réforme du régime forestier et proposer des solutions concrètes pour que l’aménagement forestier au Québec soit réellement durable. « Cette sortie commune vise à sensibiliser la ministre à l’effet que les orientations présentées par le MRNF suscitent des inquiétudes importantes. Le MRNF doit prendre le temps et les moyens d’y répondre adéquatement et proposer des principes qui garantiront une forêt durable et un approvisionnement pérenne en bois, assurant ainsi une stabilité et une sécurité à long terme pour l’ensemble des personnes intéressées par la forêt au Québec, dont les travailleuses et travailleurs. Nous sommes d’avis que d’autres groupes sociaux partagent nos craintes et nos préoccupations », explique Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

Une bonne écoute pour le lobby et la sourde oreille pour les travailleurs

Les organisations déplorent que les solutions amenées semblent sortir tout droit du mémoire que le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) a déposé durant la démarche de réflexion sur l’avenir de la forêt. Pendant ce temps, les demandes des travailleurs et des travailleuses restent sans réponse de la part du ministère.

« La ministre semble toujours prête à écouter le lobby forestier, mais elle reste sourde aux préoccupations des travailleurs et des travailleuses. Depuis des mois, nos membres réclament un plan de transition concret pour amorcer une véritable transformation industrielle, en mettant l’accent sur une plus forte transformation de la matière ligneuse ici, au Québec. Cette approche permettrait de moderniser nos pratiques, de protéger les emplois et d’assurer une gestion durable des forêts. Sans un plan clair pour une transition juste et une stratégie ambitieuse visant à développer la deuxième et la troisième transformation, on risque de laisser les travailleurs, les communautés et l’environnement derrière. La réforme actuelle rate l’occasion de poser les bases d’une industrie forestière résiliente et durable pour les générations à venir », estime Dominic Lemieux, directeur québécois des Métallos.

La hache dans les acquis environnementaux de la Commission Coulombe

Les organisations dénoncent l’intention de mettre la hache dans les modalités de l’aménagement écosystémique, sous prétexte de vouloir adapter les forêts à la crise climatique. Elles estiment que cette décision sans fondement constituerait un recul environnemental majeur et pourrait entraîner une dégradation des forêts du Québec, en plus de sabrer dans les acquis hérités de la Commission Coulombe. Les organisations sont d’avis que miser sur les processus naturels des forêts est essentiel pour les rendre plus résilientes face à la crise climatique et maintenir la biodiversité des écosystèmes forestiers. Si les mesures d’intensification nécessaires au maintien de l’approvisionnement en bois ont leur place, elles doivent être clairement balisées et encadrées.

« Cette réforme tente d’évacuer certains des principes les plus importants de l’actuel régime forestier sous de faux prétextes, sans se baser sur une analyse factuelle et rigoureuse. La MRNF essaie de se débarrasser de l’aménagement écosystémique pour augmenter la récolte et répondre aux demandes du CIFQ. Ce recul serait une menace à la réputation du bois québécois sur les marchés internationaux et pourrait nuire à l’exportation de nos produits », explique Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

Les restes de table de l’industrie comme zones de conservation

Les syndicats et les groupes estiment que la proposition d’instaurer un zonage par triade peut être intéressante, mais que la séquence selon laquelle la triade sera mise en place est primordiale. Les organisations s’inquiètent de voir le MRNF ou le Forestier en chef sélectionner d’abord les territoires où l’intensification de la production de bois sera réalisée, puis de laisser les restes de table de l’industrie forestière pour la conservation.

Ils sont d’avis que ni le MRNF, ni le Forestier en chef, ni l’aménagiste régional, et encore moins l’industrie forestière, n’ont les compétences pour déterminer l’emplacement des zones de conservation. Pourtant, dans un avis datant de mai 2024, le Forestier en chef recommande de protéger les territoires dont l’industrie ne veut pas pour atteindre le 30% de conservation d’ici 2030, c’est-à-dire les pentes fortes, les bandes riveraines et les milieux humides.

« La modernisation du régime forestier doit être l’occasion de transformer la culture organisationnelle du ministère. Elle doit passer d’opposition aux efforts de conservation du territoire à celle de partenaire constructif ne travaillant plus en silo. Que ce soit pour la mise en œuvre d’un nouveau régime forestier ou d’un réseau d’aires protégées permettant d’atteindre la cible de 30%, nous devons adopter un langage commun qui repose davantage sur la science que sur l’influence, et être guidés davantage par une approche inclusive, pangouvernementale et régionale que par la vision du lobby des multinationales », indique Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec.

Une planification forestière sans imputabilité démocratique

Les organisations sont conscientes de l’importance de renforcer la cohérence des opérations sur le terrain et estiment que la création de postes d’aménagistes forestiers régionaux pourrait répondre à une faiblesse du processus de planification forestière actuelle, pourvu que son mandat soit de contribuer à la mise en œuvre d’un aménagement durable des forêts et non seulement d’un plan de production ligneuse. Les groupes et les syndicats reconnaissent la nécessité de revoir la gouvernance de la planification de l’aménagement en forêt publique. Si la recherche d’agilité est importante, cette quête ne peut servir de prétexte à un recul démocratique. L’imputabilité et la transparence doivent être au cœur de la planification forestière.

Un appel à un dialogue clair et ouvert

En terminant, les groupes environnementaux et les syndicats dénoncent le processus qui leur a été imposé pour commenter la réforme, en toute urgence, de façon opaque et en restreignant le droit de parole des organisations rencontrées. « Une réforme d’une telle ampleur nécessite un processus de consultation clair et transparent, où les parties prenantes et la population disposent de toutes les informations nécessaires pour nourrir une réflexion collective. Cela est essentiel pour assurer que la réforme soit bien accueillie et qu’elle réponde aux besoins du milieu », conclut Martin Vaillancourt, directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ).

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Unifor

À propos du projet Unifor


Depuis deux ans, le SCEP et les TCA ont entrepris le processus de création du nouveau syndicat Unifor. Plusieurs comités composés des membres des deux syndicats ont ainsi travaillé à élaborer les structures, les statuts, le nom et le logo, les politiques, l’intégration, etc. du syndicat Unifor. L’an dernier, les congrès nationaux des deux organisations ont approuvé le processus alors que cette fin de semaine (30 août-1er septembre 2013), se déroule le congrès de fondation à Toronto.

Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN)

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) lutte pour améliorer les conditions de travail et de vie de ses membres et pour développer des emplois de qualité. Elle est très active sur le plan de la prévention en santé et sécurité du travail et de la formation.

Elle rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec. La FIM–CSN est bien outillée pour représenter l’ensemble de ses secteurs d’activités.

https://www.fim.csn.qc.ca/a-propos/mission/#

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Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le plus important syndicat du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.

Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement

Le RNCREQ est un réseau d’acteurs fortement enracinés dans l’ensemble du territoire québécois, les conseils régionaux de l’environnement (CRE). Cela lui confère une vision unique qui prend appui sur les forces et les particularités de chaque région, qu’il s’agisse des enjeux urbains ou ruraux. Le RNCREQ est la seule organisation environnementale qui peut offrir cette perspective et une aussi vaste vision du Québec.

But
Le RNCREQ vise à protéger l’environnement et promouvoir le développement durable dans une perspective de défense de l’intérêt public.

Mission
Plus particulièrement, il a comme mission de renforcer le réseau des conseils régionaux de l’environnement et les interactions entre eux ; développer des partenariats stratégiques et des projets porteurs ; représenter ses membres et faire connaître leurs positions.

Vision
Lors de sa planification stratégique de 2009, le RNCREQ a mis en place des mécanismes afin qu’il soit reconnu, auprès des décideurs et des acteurs-clés, comme un leader incontournable en matière d’environnement et de développement durable grâce à la force et à la cohésion de son réseau, à la rigueur de ses interventions et à son approche constructive axée sur les solutions.

Valeurs

Le RNCREQ fait la promotion des valeurs de démocratie, d’équité, de solidarité, d’intégrité et de respect.

Il œuvre dans la plupart des grands dossiers environnementaux : aires protégées et milieux humides, agriculture, biodiversité, changements climatiques, développement durable, eau et protection des lacs, énergie, foresterie, gouvernance, matières résiduelles, mines, transport et aménagement du territoire.

Le RNCREQ se distingue des autres organismes environnementaux et tient un rôle de concertation unique au Québec par :

* un réseau fort et structuré d’intervenants branchés sur les enjeux locaux et nationaux,
* son enracinement dans le milieu et sa présence dans toutes les régions,
* son approche constructive axée sur les solutions,
* son rôle de veille, de vigie et de suivi continuel sur l’ensemble des grands enjeux environnementaux québécois,
* son rôle de catalyseur/entremetteur ainsi que son rôle d’influence auprès des décideurs pour faire avancer les dossiers environnementaux,
* son réseau de partenaires privilégiés et prestigieux pour la réalisation de projets fédérateurs et mobilisateurs.

http://www.rncreq.org/

Société pour la Nature et les Parcs-section Québec

Organisme fédéral de gestion des parcs

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