Édition du 18 mars 2025

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Environnement

Stablex : opération écoblanchiment pour un procédé défaillant

Dans un récent communiqué, Stablex s’est lancé dans une vaste opération d’écoblanchiment. Ils prétendent que leur procédé est « stable et inerte » Pourtant, les dirigeants de l’entreprise ne peuvent ignorer que leur procédé de traitement des déchets toxiques est défaillant.

Le mercredi12 mars 2025

Ils l’ont même admis indirectement devant le BAPE en reconnaissant que l’eau s’accumulant au fond des cellules est si contaminée qu’elle doit être pompée à perpétuité et réinjectée dans le processus. Si le Stablex était véritablement solide et inerte, cette eau ne serait pas contaminée. Ce seul fait prouve l’échec du procédé et confirme les pires craintes.

De plus, deux rapports – celui de la Police verte et celui de la Commission Charbonneau – confirment que le produit issu du traitement, le « stablex », n’est pas inerte. Cela signifie qu’il contamine les éléments avec lesquels il est en contact, notamment l’eau et les sols. Lors du BAPE de 2023, un sous-traitant de Stablex a témoigné que le stablex n’était pas solidifié comme l’entreprise le prétend et que des vapeurs toxiques s’en échappaient.

DES CONTRÔLES DÉFICIENTS ET UNE COMPLAISANCE DU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT

Stablex prétend répondre « aux normes environnementales les plus strictes, dictées par le ministère de l’Environnement du Québec ». Or, ils sont aux premières loges pour constater que les contrôles du ministère de l’Environnement sont déficients et complaisants. Durant le BAPE 2023, nous avons appris que le ministère se fiait aveuglément aux analyses fournies par Stablex pour contrôler le procédé. Or, Stablex a expliqué que ces analyses ne sont pas effectuées sur des échantillons prélevés sur le terrain, mais sur des échantillons séchés en laboratoire dans des conditions idéales. L’entreprise prétend que ces résultats sont comparables, et le ministère accepte sans questionner. Pourtant, il est évident que l’exposition aux intempéries, à la pluie en particulier, le gel et le dégel modifient complètement l’équilibre liquide-solide du béton/stablex.

« BRIS DE SERVICE » : UN CHANTAGE ÉHONTÉ

L’argument du « bris de service » invoqué par Stablex et repris par la CAQ n’est qu’un prétexte pour faire pression et justifier l’expropriation. Selon Stablex, la cellule 5 actuellement en exploitation serait pleine en 2027, alors que le BAPE estime plutôt 2030. Dans les deux cas, en arrêtant l’importation de déchets toxiques des États-Unis, la durée de vie du site pourrait être doublée, donnant ainsi le temps au gouvernement de mener un BAPE générique pour identifier un site et un traitement sécuritaire, loin des zones habitées et des sources d’eau potable.

REFUSER TOUT AGRANDISSEMENT POUR LES DÉCHETS TOXIQUES À BLAINVILLE

Benoit Beauchamp et sa famille ont sonné l’alerte sur les dangers de Stablex depuis plusieurs années, malgré des pressions politiques, policières et judiciaires. Climat Québec, alerté par Benoit Beauchamp qui se porte actuellement candidat dans la partielle de Terrebonne, s’est engagé dans ce dossier depuis 2022 et a participé aux consultations du BAPE, aux conseils municipaux de Blainville, à des rencontres de la MRC ainsi qu’à l’Assemblée nationale pour inciter les élus à agir. Nous avons rencontré spécifiquement le maire Mathieu Traversy dans les derniers jours pour le sensibiliser aux risques de contamination de sa prise d’eau potable situé juste en aval du réseau hydrographique provenant des déchets toxiques de Stablex.

Il faut refuser tout agrandissement de déchets toxique à Blainville. Que ce soit le plan A de Stablex, appuyé par la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, qui prévoit l’expropriation d’un terrain à moins d’un kilomètre des résidences pour y enfouir l’équivalent de quatre stades olympiques de déchets toxiques jusqu’en 2065, ou son plan B, soutenu par la mairesse de Blainville Liza Poulin et le Parti Québécois, qui prévoit un stade olympique de déchets toxiques jusqu’en 2040 à seulement 300 mètres des résidences, les risques sont inacceptables. Le procédé est défaillant et les risques de contamination des eaux de surface, dont la prise d’eau potable de Terrebonne, des nappes phréatiques et des sols sont trop grands. D’ailleurs, un échantillonnage citoyen a révélé des taux de contamination dépassant les normes pour plusieurs métaux, dont une concentration de cadmium 320 fois supérieure à la limite acceptable.

Stablex pousse l’écoblanchiment à l’extrême en prétendant faire de l’économie circulaire, alors qu’en réalité, son procédé, étant défaillant, ne fait que doubler la quantité de déchets toxiques enfouis en les mélangeant avec du ciment. Il est temps de mettre fin à cette mascarade et d’exiger des solutions responsables et sécuritaires pour la gestion des déchets toxiques au Québec.

Martine Ouellet
Cheffe Climat Québec
Ancienne ministre des Ressources naturelles

SOURCE :
climat.quebec

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