Des pratiques discriminatoires du SPVQ
De nombreux groupes communautaires et sociaux, de tous secteurs, remarquent depuis un plus d’un an, une importante augmentation de la répression dans les pratiques du SPVQ à l’égard de certaines parties de la population.
D’abord, à l’instar des données de l’Observatoire sur le profilage, les organismes sur le terrain constatent une hausse importante de tickets remis aux personnes en situation d’itinérance. Il y a là un ciblage et une judiciarisation de la pauvreté. La solution à l’itinérance passe par un filet social fort et non pas par la répression.
Ensuite, la Coalition a eu accès aux données récoltées par le SPVQ sur l’origine ethnique des personnes interpellées de façon aléatoire. Les chiffres sont sans équivoque : Les personnes noires et arabes se font interpellées deux fois plus souvent que les personnes blanches. Malgré que ces chiffres soient connus de l’administration Marchand, elle refuse de reconnaître l’existence du profilage racial dans la ville de Québec.. Ce faisant, elle légitimise un système discriminatoire. À cela, s’ajoute la tolérance de l’administration Marchand à l’égard du port de la Thin Blue Line par les agent-es du SPVQ qui est un symbole raciste et ce, malgré l’avis contraire de leur code de déontologie.
Finalement, plusieurs manifestations se font réprimer ou carrément interdire par le SPVQ pour des motifs inexistants dans le règlement municipal. Dans un contexte politique où les droits sont constamment menacés (droit à l’avortement, droit au logement, droit des personnes trans, ect) et que les manifestations sont un moyen de se faire entendre par l’élite politique, les groupes sociaux doivent, en plus, défendre leur droit d’expression.
La Coalition pour le droit de manifester dénonce donc, encore, aujourd’hui les pratiques coercitives et répressives du SPVQ et continuera à le faire jusqu’à ce que l’ensemble de la population de la Ville de Québec ait le droit à l’espace public, sans discrimination.
Extraits des prises de parole lors du rassemblement :
"Le SPVQ continue de suivre des personnes et de fouiller leurs effets personnels alors qu’ielles ne sont même pas en état d’arrestation. Le SPVQ continue d’abuser de son pouvoir pour faire de la répression sur des gens qui sont déjà en marge de notre société et qui n’ont déjà plus confiance en notre système en utilisant des propos discriminatoires tels que "vidanges" pour parler d’elleux. Ça, ça mène à une judiciarisation de nos citoyennes et citoyens les plus vulnérables, c’est de la brutalité policière qui passe inaperçue pour certaines et certains, mais qui nuit à la santé mentale de toustes celleux qui la vivent ! " Ty Rousseau-Saucier, de Point de Repères.
"Que devons-nous dire à nos enfants racisés ?" Hou Mou
"Le 1er juin, lors d’une manifestation pour le droit à l’avortement, le SPVQ m’a violemment maîtrisée et remis deux contraventions pour avoir traversé la rue et ne pas avoir obéi à la police. Cette répression de nos manifestations et le contrôle de nos corps sont inacceptables. Nous avons contesté ces contraventions et avons été acquittées ! Le droit de manifester et d’occuper l’espace public en toute sécurité est non-négociable ! Dans un contexte de montée de la droite et de l’extrême-droite, les groupes féministes et sociaux continueront d’occuper l’espace public et de se faire entendre" Anne-Valérie Lemieux-Breton du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale.
La Coalition sur le Droit de manifester regroupe différents secteurs de groupes communautaires et adresse trois revendications :
– Que l’administration Marchand reconnaisse le profilage racial pratiqué par le SPVQ à l’égard des personnes racisées sur le territoire de la Ville de Québec et qu’elle mène une enquête statistique sur l’ethnicité des personnes interpellées et interceptées.
– Que l’administration Marchand reconnaisse le profilage social pratiqué par le SPVQ et s’engage à mettre fin à la judiciarisation des personnes en situation d’itinérance.
– Que l’administration Marchand veille au respect des droits de l’ensemble de la population de la ville, dont le droit à l’espace public et le droit de manifester, notamment en abrogeant le règlement 2817.
Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale
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