Tiré de Entre les lignes et les mots
Des idées qui s’infusent plus largement qu’on le pense :
Surfant sur la crise, les réseaux d’extrême droite ont su se servir des peurs, de la colère et prendre en main les mouvements de protestation. Ce serait une erreur de négliger la présence de militant·e·s d’extrême droite (Patriotes, Civitas, groupes nationalistes) dans les manifestations parce qu’ils sont numériquement minoritaires.
Lors d’une crise sanitaire et sociale comme celle de la Covid, la stratégie des extrêmes droites (notamment des groupuscules) est celle de la « guerre culturelle » qu’ils théorisent depuis plusieurs décennies. Il s’agit pour eux d’infuser jusqu’à imposer dans la société leur vision du monde, en n’hésitant pas à utiliser les techniques de manipulation par l’émotion, la récupération de concepts, y compris de gauche, et cela par détournement de sens, voire en diffusant des fake news.
Ces manifestations sont porteuses de confusions politiques et de régressions idéologiques dangereuses. Que, dans les cortèges, aient pu s’exprimer avec force la dénonciation de la vaccination, des théories complotistes ou des slogans antisémites ne saurait relever de l’anecdote, et il ne peut être anodin de défiler à leurs côtés.
Face à l’obscurantisme, défendons l’esprit critique et repolitisons la crise :
– Ceux qui nous gouvernent ne complotent pas en secret pour détruire la moitié de l’humanité. Ils agissent publiquement pour défendre les intérêts de la classe dominante. Ils y réussissent plutôt bien si on en juge par les résultats du CAC 40 et en particulier ceux des grandes industries pharmaceutiques.
– Macron n’est pas non plus « incompétent ». Il mène simplement une politique néolibérale-autoritairebien connue, qui était déjà annoncée dans son programme et mise en œuvre avec les projets sur les retraites ou les lois sécuritaires.
– Les laboratoires ne cherchent pas à empoisonner les gens, mais à les protéger avec leurs vaccins. Ils cherchent bien à combattre la Covid, mais d’une façon qui leur rapporte, comme c’est la norme en système capitaliste.
Pour stopper la progression de l’extrême-droite :
– Dénonçons la politique néolibérale, qui privatise des pans entiers de la santé, supprime des personnels, bloque le recrutement de médecins.
– Combattons la réponse néolibérale à la pandémie (refus de lever les brevets des vaccins, absence de création de moyens pour la santé, gestion sanitaire défavorisant les plus démuni·e·s, …) et la réponse sécuritaire (état d’urgence, contrôle de la vaccination des individus par les particuliers et de celle des salarié·e·s par leurs patrons, …).
– Retrouvons le sens du collectif. Face à une pandémie qui tend à isoler les individus, ne donnons pas prise à la réaction individualiste chère aux extrêmes droites (ma liberté et tant pis pour les faibles). Il faut redonner vie à la lutte collective et à la solidarité contre une politique hostile aux plus démuni·e·s et aux « premiers de corvée ».
Face aux extrêmes droites, aux complotistes et à leur vision du monde délétère, face à la politique néolibérale et répressive du gouvernement, poursuivons collectivement la lutte pour le retour à un état de droit plein et entier, pour le développement des droits sociaux et collectifs.
Collectif du Puy-de-Dôme de Lutte Contre les Extrêmes Droites (LCED 63)
Le Collectif LCED 63 est constitué d’organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires, UNEF, Confédération Paysanne), politiques (PCF, France insoumise, Clermont en commun, NPA, UCL Clermont), associatives (LDH, Cimade, OLF, Queer Auvergne, Amis du temps des cerises, UPC 63, Saje 63) et coopératives (Mediacoop
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