*Montréal le 28 mai 2024* - L’Université Populaire Al-Aqsa de l’UQAM (UPA-UQAM) dénonce la voie que l’UQAM a choisie en déposant une demande d’injonction provisoire le 22 mai dernier afin de judiciariser la lutte palestinienne, portée notamment par les étudiant-es uqamien-nes au campement situé au Coeur des sciences. Ce choix constitue une attaque visant à taire les revendications pro-palestinniennes et à maintenir la
complicité de l’UQAM avec le gouvernement criminel israélien.
Plutôt que de répondre à notre revendication principale, à savoir l’adoption d’une politique de boycott académique, l’UQAM a choisi de détourner l’attention du fond de la question, vers des technicalités spatiales dites « sécuritaires », qui ne font que faciliter le profilage
politique des étudiant-e-s et empêcher tout réel dialogue.
Nous nous désolons aussi que l’attention soit portée presque exclusivement sur la répression de notre mouvement et non sur la violence extrême qui a cours en ce moment même en Palestine.
Hier, l’armée d’occupation israélienne a bombardé sans relâche le camp de réfugié-e-s de Rafah, causant un massacre indescriptible. La violence génocidaire de l’occupation par l’État sioniste doit cesser immédiatement.
Nous trouvons insupportable que les dirigeant-e-s et les médias préfèrent s’attarder sur des formalités judiciaires plutôt que d’informer réellement sur le génocide du peuple palestinien et ses conditions d’existence. Le gouvernement canadien tient actuellement une position de complicité dans la perpétuation de ce génocide, et refuse de sanctionner Israël pour ses crimes contre l’humanité.
Lorsque l’État sioniste avait évoqué au début du génocide des rumeurs de bébés décapités, sans fournir de preuves, ces allégations ont tout de même bénéficié d’une large couverture médiatique et du soutien des puissances impériales. Or, depuis hier à Rafah, nous sommes témoins de scènes d’horreur sans précédent à notre époque : des corps complètement brûlés, des bébés décapités en direct, le tout dans un silence total et avec la complicité de l’Occident. Ce traitement à double standard est révoltant et
nous refusons d’être complices de ce silence.
Nous déplorons également le harcèlement juridique et policier des campements étudiants et de toutes les personnes qui militent pour la Palestine.
Le campement s’est pourtant engagé depuis le 13 mai dernier, au lendemain de son installation, dans des pourparlers de bonne foi avec la direction de l’UQAM visant à adresser les enjeux de sécurité réels et pratiques liés aux sorties de secours et aux accès affectés par sa présence. Les solutions proposées, notamment la création d’un corridor de sécurité menant à la voie publique, avec l’appui logistique et moral du Festival TransAmériques (FTA) qui occupe le bâtiment jusqu’au 5 juin prochain, ont toutes été rejetées par l’UQAM. En effet, malgré ses interventions médiatiques à l’effet qu’elle recherche le dialogue et une résolution pacifique à la situation, la direction de l’UQAM n’a à aucun moment accepté les solutions concrètes sur les enjeux les plus urgents quant aux accès aux bâtiments.
Les syndicats de professeur-e-s et chargé-e-s de cours représentant la communauté universitaire de l’UQAM ont quant à eux multiplié les représentations afin de plaider pour une solution pacifique et offrir une médiation facilitant le dialogue entre le campement et la direction de l’UQAM.
Plutôt que de saisir les occasions de résolution proposées par le FTA et la communauté universitaire, l’UQAM a préféré avoir recours aux tribunaux. Cette judiciarisation nuit de façon effective au dialogue que l’UQAM prétend privilégier.
Nous considérons que la demande d’injonction provisoire de l’UQAM, bien qu’elle n’exige pas un démantèlement du campement, impose des mesures restrictives qui équivalent à un démantèlement "déguisé".
Nous ferons toutefois de notre mieux pour nous conformer aux ordonnances, en tenant compte de nos capacités et des ressources matérielles disponibles, tout en garantissant la sécurité de toutes et tous. Mais, il est important de noter que certains facteurs échappent à notre contrôle.
Nous exigeons aussi de recentrer l’attention sur le génocide en cours en Palestine et sur les véritables revendications du campement, dont l’adoption d’une politique de boycott académique contre toutes collaborations présentes ou futures avec les universités israéliennes.
Vive l’intifada étudiante, longue vie au mouvement des camps partout !
La Palestine sera libérée, de notre vivant !
Solidarité pour les droits Humains des Palestiniennes et Palestiniens
(SDHPP) basé à l’UQAM
sdhpp.uqam@gmail.com
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