En effet, depuis le lancement de la déclaration en avril 2024, le RGPAQ, ses membres et ses alliés se mobilisent régulièrement partout au Québec pour permettre à tout le monde de se faire entendre. Rien qu’aujourd’hui, une quinzaine d’organismes dans plusieurs régions sont en action. « Alors que l’on dénonce les effets du virage numérique des services gouvernementaux, nous appliquons à nous-mêmes les solutions que nous proposons pour ne laisser personne de côté. Notamment, l’idée qu’il faut maintenir plusieurs choix d’accès ! Dans notre campagne, pour signer la déclaration, il y a un code QR et un formulaire en ligne, mais grâce aux activités sur le terrain, les deux tiers des signatures récoltées sont papier ! » indique Cécile Retg, responsable à la défense collective des droits.
La campagne s’inscrit dans une démarche plus large du RGPAQ et de ses groupes membres pour favoriser l’exercice du droit à l’information et assurer l’accès aux services pour les personnes peu alphabétisées et en situation de pauvreté. « Je ne suis pas capable d’aller faire les affaires du gouvernement en ligne […]. J’ai peur des conséquences si je fais une erreur […]. C’est humiliant pour moi de ne pas pouvoir faire mes papiers. C’est pas facile d’apprendre à utiliser les ordinateurs. Le gouvernement devrait arrêter de tout mettre sur Internet. » témoigne Claude Blain, membre du comité des participants et participantes du RGPAQ.
À l’image de monsieur Blain, de nombreuses personnes vivent des difficultés avec le numérique. Selon une consultation, à laquelle ont participé 38 groupes d’alphabétisation populaire et plus de 400 personnes : 61 % des répondants vivent des difficultés pour accéder et parler à des personnes, 23 % ont des difficultés de compréhension et 16 % n’arrivent pas à prendre des rendez-vous. Les conséquences sont donc graves sur leur qualité de vie, leur santé et leurs revenus. À l’heure de la « rigueur budgétaire » où les services publics en personne seront sans aucun doute touchés, le tout numérique ne permettra pas d’économies, il y aura des coûts sociaux et humains.
Liste des alliés
L’AQDR, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Front commun des personnes assistées sociales et la Fédération des mouvements personne d’abord du Québec.
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