À l’issue d’une deuxième année à retenir leur loyer, les CEPs avaient réussi à faire reconnaître au Ministère de l’éducation (MEQ) l’urgence d’agir, même si son cabinet a affirmé avoir « arrêté de chercher une solution » qui permettrait de trouver une solution pérenne. En effet, après avoir reçu trois mises en demeure de la part du CSSDM pour non-paiement de loyer, les CEPs avaient interpellé le MEQ pour les sortir de l’impasse. Le ministre Bernard Drainville a alors annoncé aux CEPs un financement qualifié d’exceptionnel, ponctuel et non-récurrent, pourtant insuffisant pour honorer le paiement de leurs loyers. Les menaces quant à la survie des CEPs sont pourtant bien réelles : l’un d’eux, le PEC d’Hochelaga-Maisonneuve, s’est vu forcé de déménager par le CSSDM en janvier 2024. Les CEPs exigent qu’une telle situation ne se reproduise pour aucun autre CEP et réclament le maintien de tous leurs bâtiments dans le patrimoine public. Voyant l’incapacité du MEQ à régler la situation, InterCEP interpelle maintenant aussi la présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, pour assurer un financement suffisant.
La solution pour la sauvegarde des six CEPs dans leur bâtiment est pourtant peu coûteuse pour le gouvernement. En effet, sur un budget ministériel de plus de vingt-trois (23) milliards de dollars, InterCEP réclame au gouvernement de créer une subvention de moins de deux (2) millions par année. « Imaginez quelqu’un qui ne pourrait pas trouver une cenne noire à partager alors qu’il se promène avec un billet de 100$. C’est le même ordre de grandeur dont il est question ici, » explique Xavier Philippe-Beauchamp, co-porte-parole d’interCEP. Ces sommes sont considérables pour des organismes communautaires, mais représentent une proportion infime du budget au MEQ.
En plus de l’appui de tous les députés représentant les circonscriptions où logent les CEPs, ces derniers ont reçu au cours des dernières semaines une cinquantaine d’appuis de groupes communautaires alliés. Fort de ces appuis, InterCEP promet de se mobiliser pour faire reculer le CSSDM sur ses poursuites et obtenir gain de cause auprès du MEQ. En effet, maintenant que leur enveloppe de financement est vide, les 6 CEPs se réuniront le premier avril 2025 pour réclamer à Bernard Drainville et Sonia Lebel d’assurer un financement adéquat aux CEPs.
Qui sont les CEP
Ancrés dans leurs milieux de vie depuis plus de 50 ans, les CEPs sont des organismes communautaires logés dans des bâtiments excédentaires du CSSDM. Ils offrent des ateliers d’alphabétisation, de francisation, de découverte littéraire, d’expression artistique et d’initiation à l’informatique, ainsi que des cuisines collectives, des activités culturelles et bien plus. Une quinzaine d’organismes partenaires ont aussi leurs locaux dans les CEPs et sont touchés directement par ce manque de financement.
Centre éducatif communautaire René-Goupil de Saint-Michel
4105, 47e rue Montréal 514 596-4420
Ateliers d’éducation populaire du Plateau
4273, rue Drolet Montréal 514 350-8881
Comité social Centre-Sud
1710 rue Beaudry Montréal 514 596-7092
Comité d’éducation aux adultes de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri
2515, rue Delisle Montréal 514 596-4422
Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles
2356, rue du Centre Montréal 514 596-4444
Pavillon d’éducation communautaire Hochelaga-Maisonneuve
4650 rue Ontario Est Montréal 514 596-4488
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