« Lors de cet important exercice collectif, nous avons pu dégager des consensus et formuler une Déclaration commune, que nous nous engageons tous à porter aux autorités gouvernementales de nos provinces respectives. Nous voulons voir la difficile situation de la pénurie s’améliorer dans les meilleurs délais », a fait savoir Richard Bergevin, président de la FSE-CSQ et représentant du Québec.
La CAFÉ fait la promotion de l’éducation francophone et publique, et ses rencontres sont l’occasion, pour les syndicats membres, de présenter leurs enjeux respectifs, tout en consolidant les liens qui les unissent.
Les membres de la CAFÉ sont : l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB), l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), les Éducatrices et éducateurs francophones du Manitoba (EFM) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). D’autres associations étaient présentes à titre d’invitées, notamment la Fédération des enseignants du Nouveau-Brunswick (FENB), le Syndicat des enseignantes et enseignants du programme francophone de la Colombie-Britannique (SEPF), la Fédération des enseignantes et enseignants de la Saskatchewan (FES) et l’Association des enseignantes et enseignants de Terre-Neuve et Labrador (NLTA). La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE) est également présente à titre d’observatrice.
La CAFÉ a été cofondée en 1981 par la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ), devenue la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) par la suite.
Voici le texte de la Déclaration, que l’on peut également trouver sur le site Web de la FSE‑CSQ :
Déclaration de Québec sur la pénurie de personnel enseignant
Considérant qu’une pénurie grave d’enseignantes et d’enseignants francophones qualifiés sévit au Canada et que cette pénurie ne semble pas près de se résoudre ;
Considérant que cette pénurie fragilise les services aux élèves, nuit à leurs conditions d’apprentissage et met en péril la survie de certaines écoles francophones ;
Considérant que les conditions de travail difficiles et la dévalorisation de la profession ont contribué aux difficultés de maintenir en poste le personnel qualifié et au manque d’attractivité de l’enseignement ;
Considérant que la pénurie entraîne l’ajout d’un grand nombre de personnels non qualifiés, ce qui surcharge le personnel expérimenté et occasionne une déprofessionnalisation du travail des enseignantes et enseignants ;
Considérant l’importance fondamentale de l’enseignement en français, l’une des deux langues officielles du Canada ;
Considérant le cri du cœur des enseignantes et enseignants francophones, dont nous portons fièrement la voix ;
Nous réclamons, en toute urgence, que les gouvernements provinciaux :
1- Améliorent les conditions de travail et d’enseignement, notamment en diminuant la lourdeur de la tâche, en réduisant le nombre d’élèves par classe et en revoyant sa composition, et ce, dans le but de contribuer à maintenir en poste les enseignantes et enseignants qualifiés ;
2- Mettent en place des mesures concrètes pour attirer une relève en enseignement, notamment par un meilleur accès aux études en enseignement, par une bonification à l’aide financière aux études ainsi que par la valorisation de la profession enseignante sur toutes les tribunes ;
3- Fournissent un environnement de travail sain à l’ensemble du personnel enseignant, un milieu exempt de violence et de discrimination et propice à la collaboration ;
4- Garantissent une formation initiale de qualité pour former suffisamment de relève et à laquelle est octroyé un financement équitable afin de permettre aux enseignantes et enseignants de maîtriser les compétences professionnelles requises et de répondre aux exigences du métier ;
5- Lancent une campagne de promotion de l’enseignement en français en rappelant la contribution essentielle des élèves et des enseignantes et enseignants issus de la diversité des communautés de la Francophonie ;
6- Collaborent activement avec les organisations syndicales pour identifier et mettre en œuvre des solutions pratiques à la pénurie en tenant compte des réalités spécifiques de chaque milieu scolaire.
Cette situation n’est plus un simple défi, elle représente une urgence pour l’avenir de nos systèmes éducatifs, de même que pour l’épanouissement de la langue française et de ses cultures. Nous ne pouvons rester indifférents face à cette crise qui touche directement l’avenir de nos enfants et de nos communautés.
La Déclaration a été adoptée et signée à Québec le 19 novembre 2024.
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