Il a créé une crise artificielle, par idéologie, pour effectuer la réingénierie de l’État que le gouvernement Charest n’avait pu réaliser. Il a créé un climat d’austérité à la veille des négociations du secteur public pour refuser les demandes syndicales et signer une convention à la baisse. Maintenant, la table est mise pour une baisse d’impôts à la veille des élections, en se disant que la population aura oublié les coupes sauvages. Mais non, il est temps d’appliquer notre devise : Je me souviens !
Je me souviens que le Parti libéral lors de la dernière campagne électorale n’a jamais expliqué à la population les coupes qu’il comptait effectuer. Il a fait une campagne de peur sur le référendum pour nous garder la surprise par la suite.
Je me souviens que le parti libéral avait promis d’annuler la hausse de 7$ à 9$ des frais de garde pour se limiter à une indexation. On connait la suite avec un système modulé qui peut porter les frais jusqu’à 20$ par jour.
Je me souviens que notre réseau de CPE est reconnu partout et qu’il a contribué à réduire la pauvreté et permis à 70 000 femmes de retourner sur le marché du travail. Depuis 2007, le nombre de places en garderies privées a connu une augmentation de 1042%.
Je me souviens qu’en pleine campagne d’austérité le gouvernement a accordé à Bombardier un milliard, autant que toutes les coupes en éducation.
Je me souviens des photos de nos écoles en décrépitudes et des écoles qui sont fermées depuis des années pour cause de moisissures.
Je me souviens que M. Couillard disait qu’il serait le premier ministre de l’Éducation. Pourtant, 88% des écoles de la CSDM sont dans un état insatisfaisant et le déficit d’entretien se chiffre à 1,3 milliard.
Je me souviens du rapport du conseil supérieur de l’éducation qui souligne que le statu quo est inacceptable et qu’il y a un risque de rupture de notre système d’éducation à maintenir un système à deux vitesses. Pourtant, le gouvernement continue de subventionner les écoles privées à plus de 74% et surcharge les classes régulières en élèves en difficultés, les privant des conditions nécessaires à leur réussite.
Maintenant, pour nous faire tout oublier, on nous promet des millions, que dis-je, des milliards qui pleuvront sur les écoles ! Fini l’austérité, voici l’espoir de retour ! L’éducation serait la priorité du gouvernement. Pourtant !
Les milliards promis seront sur cinq ans. Cette année, le budget est augmenté de 4,2%, soit 683 millions. Dans son document, Plan pour la réussite en éducation et en enseignement supérieur - budget 2016-2017, le gouvernement affirme que « l’effet de l’inflation et de la démographie entraînera une progression tendancielle des dépenses de 3,1 % pour les dix années à venir ». Ainsi, il ne resterait que 1,1% d’argent frais, soit 178 millions pour tout le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Comment le gouvernement subventionnera-t-il tous ses projets, sans couper d’une main et donner de l’autre ? N’oublions pas que la CSDM a un déficit cumulé de 89 millions qu’elle devra éventuellement résorber, alors que 1000 élèves supplémentaires arriveront en septembre.
Je me souviens que ce gouvernement a coupé plus d’un milliard en éducation. Présentement, il ne fait qu’éteindre les feux qu’il a lui-même allumés et nous fait encore des promesses qu’il ne tiendra pas !