Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Répression sauvage au Nouveau-Brunswick contre le mouvement opposé aux gaz de schiste

Des manifestants marqués à jamais

Nous reprenons un article de l’Acadie nouvelle qui livre des témoignages de manifestantEs contre le gaz de schiste près de Rexton frappés par la rérpession policière. La GRC a arrêté 40 personnes. L’article rapporte aussi les propos odieux du ministre Valcourt qui justifie cette répression. (NDLR, Presse-toi à gauche !)

Jeudi 17 octobre 2013
La photo montre Nibogtoog Francis (qui) a été atteint de trois balles de caoutchouc en fin d’après-midi, jeudi.

REXTON – Les manifestants contre le gaz de schiste près de Rexton, jeudi, ont été témoins de scènes cauchemardesques qui resteront à jamais gravées dans leur mémoire.

Les personnes qui luttent contre le gaz de schiste n’oublieront pas de sitôt le 17 octobre 2013.

Le renforcement de l’injonction de SWN par les policiers a mené à l’utilisation de gaz lacrymogène, de balles de caoutchouc et de boucliers antiémeutes.

Tous, bien sûr, ont été bouleversés par les images endiablées des véhicules enflammés de la GRC.

Une témoin des incendies, qui a tenu à conserver l’anonymat, a eu de la difficulté à retenir ses larmes en décrivant la journée. Vers 13 h, les policiers ont tiré des balles de caoutchouc et utilisé du gaz lacrymogène au hasard sur la foule, raconte-t-elle.

« C’était le chaos total, je n’ai jamais vécu quelque chose pareil, a-t-elle dit. Il y a des femmes que je connais qui ont été arrosées par du pepper spray (poivre de Cayenne). »

Émile Chevarie, de Saint-Charles, s’est rendu à Rexton après son travail, vers 16 h. Il a expliqué à l’Acadie Nouvelle que pour lui, c’était important d’assister à la manifestation afin de « faire honneur au Canada ».

Son entrevue a été interrompue, par contre, par des coups de feu tirés du bois tout près. Au total, six balles de caoutchouc ont été tirées.

Une quarantaine de personnes, y compris plusieurs autochtones, ont été arrêtées par la police.

Nibogtoog Francis, de Big Cove, a été atteint par trois de ces balles. Il se promenait dans le bois, près de la barricade de la GRC, quand il s’est retrouvé face à face avec un policier dans une tenue de camouflage.

« J’ai juste marché dans le bois… je n’ai rien dit au policier. J’ai juste poussé quelques branches pour qu’il ait une meilleure vue, et bang ! Il m’a tiré deux fois dans le dos et une fois sur le poignet », a-t-il fait savoir.

Marc Picard, de Cocagne, a tenté de rejoindre les manifestants qui bloquaient les camions de SWN, tôt jeudi matin. Toutefois, comme la GRC lui a interdit l’accès, il a dû se contenter d’attendre à quelques centaines de mètres de l’action, inquiet pour ses amis.

« J’ai des amis qui se sont fait arrêter, juste là… J’ai entendu des coups de fusil, » a dit celui qui a passé deux nuits avec les manifestants au cours des dernières semaines.

« Ça n’a pas de bon sens, a-t-il laissé tomber ensuite. Il est temps que le monde se réveille. Il est temps de flipper la table. Il faut se réveiller pour le bonheur de tout le monde, et pas juste pour les riches. Ceux qui prennent les décisions n’ont pas de morale, ils sont pris par leur gourmandise. »

La GRC n’avait pas le choix, affirme le ministre Valcourt

MONCTON – Le ministre des Affaires autochtones, Bernard Valcourt, déplore les actes violents commis hier par certains manifestants contre le gaz de schiste sur la route 134.

En interview téléphonique avec l’Acadie Nouvelle, jeudi soir, Bernard Valcourt a déploré les événements de Rexton.

« C’est regrettable. Le droit de tous les citoyens à exprimer leur désaccord avec des points de vue ou des lois, c’est un droit fondamental que l’on a. Mais ça doit se faire dans le respect de la règle de droit, ça doit se faire dans le respect des règles », a-t-il dit.

Celui qui est aussi député conservateur de la circonscription de Madawaska-Restigouche a dit souhaiter que la tension baisse et que les gens se calment.

« J’espère que les têtes vont reprendre le dessus sur les émotions et que l’on va trouver un autre moyen que celui-là pour faire valoir nos points de vue. J’invite toutes les parties à respecter nos lois. Ce n’est pas à l’avantage de personne d’essayer d’étaler son point de vue avec des moyens violents. »

Selon lui, la force avec laquelle les policiers sont intervenus était justifiée.

« Écoutez, ça fait déjà plusieurs jours, sinon des semaines que ça dure. Je pense que les autorités provinciales ont fait preuve de beaucoup, beaucoup de patience pour essayer de résoudre l’imbroglio en invitant les gens à discuter et à trouver une solution. Mais à un moment donné, lorsqu’il y a des gestes illégaux qui se poursuivent, à ce moment, je crois que la police n’a pas le choix de prendre les moyens pour restaurer l’ordre public. Et c’est ce qui s’est produit. » – PRN

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