Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

Le SCFP et les cols bleus mettent en demeure le maire de Québec - Régis Labeaume devra se rétracter d'ici dimanche soir, sinon il sera poursuivi

QUÉBEC, le 18 oct. 2013 - Devant des déclarations qui ont dépassé les bornes, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et le Syndicat des employés manuels (SCFP 1638) ont conjointement mis en demeure le maire Régis Labeaume de se rétracter d’ici dimanche soir, minuit. À défaut d’une rétractation avant lundi, le SCFP assure qu’il va « poursuivre la Ville de Québec et [Régis Labeaume] personnellement devant toutes les instances judiciaires ou quasi judiciaires, et ce, sans autre avis ni délai. »

Signifiée par les avocats du SCFP en début de journée vendredi, la mise en demeure demande au maire de Québec de se rétracter « et de cesser de profaner la réputation » des cols bleus et de leurs syndicats. On peut y lire aussi que les propos de Régis Labeaume, notamment ceux tenus et diffusés le 15 octobre, sont « mensongers et diffamatoires et ne visent qu’à une seule chose : ternir gratuitement la réputation de notre client, son intégrité, sa crédibilité et sa probité pour [...] des fins bassement électorales. »
On ne peut pas dire n’importe quoi
Il y a un peu plus d’une semaine, Régis Labeaume annonçait qu’il demanderait aux employés de travailler 6 % de plus et de réduire leur salaire de 6 %. En rencontre de presse ce matin, le négociateur des cols bleus, Eddy Jomphe, est revenu sur ces déclarations du maire.

« Travailler 6 % de plus, cette question est réglée depuis le 13 mai », s’est insurgé Eddy Jomphe. C’est important que la population sache que le maire les mène en bateau. » Sur la réduction de 6 % de salaire, le conseiller syndical a déposé un document de la Ville de Québec remis à la table de négociation par les représentants patronaux faisant état des offres salariales de la Ville, soit 1,5 % pour les années 2011, 2012, 2013 et 2014.

« Ce n’est qu’un seul exemple, a ajouté le négociateur syndical. Quand on dit que le maire leurre la population, c’est de ça qu’on parle. Le maire aime ça donner l’heure juste, eh bien ! qu’il dise la vérité. À moins qu’il ait renié son propre comité de négociation ? »
Par ailleurs, le président des employés manuels, Daniel Simard, a expliqué que « sur le terrain, les cols bleus essuient quotidiennement les remontrances, les insultes et les sarcasmes de citoyens. C’est devenu invivable, a-t-il dit. C’est ça, le beau programme de Régis Labeaume ! »

Enfin, la direction du SCFP a tenu à confirmer publiquement son appui aux cols bleus. « Les documents distribués par le maire Labeaume remettent en cause des droits fondamentaux comme celui de la libre négociation, a souligné Marc Ranger, directeur adjoint du SCFP. Ce n’est pas seulement une attaque contre les syndiqués de la Ville de Québec », a-t-il fait remarquer.

Les cols bleus de Québec sont au nombre d’environ 1100. Leur convention collective est échue depuis le 31 décembre 2010.

Les négociations entre la Ville de Québec et ses cols bleus ont commencé en février 2011. Depuis cette date, les parties syndicale et patronale ont tenu 40 séances de négociation, dont 31 en présence d’une médiatrice nommée par le ministère du Travail. Du 24 mai 2012 au 21 décembre 2012, les cols bleus ont exercé une grève des heures supplémentaires. Ils n’avaient pas exercé de droit de grève depuis plus de 25 ans.

Comptant plus de 111 000 membres au Québec, le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit 30 500 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivant : les affaires sociales, les communications, l’éducation, l’énergie, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et urbain, le secteur mixte ainsi que les universités.

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