Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Révision de la norme de nickel dans l’air ambiant : les concentrations déjà trop importantes à Limoilou, en comparaison avec d’autres villes canadiennes

2ième texte Les Limoulois.e.s déçu.e.s de la décision du maire concernant la révision de la norme sur le nickel

Québec, 7 janvier 2022 - Alors que la mobilisation citoyenne continue de s’organiser dans Limoilou, en réaction à la révision de la norme de nickel proposée par le gouvernement du Québec, de nouvelles compilations de données environnementales viennent rappeler à quel point les concentrations de nickel sont importantes dans l’air déjà saturé en polluants de ce secteur de Québec, d’autant plus lorsque
comparé à d’autres villes canadiennes.

La concentration moyenne de nickel dans l’air ambiant de Limoilou dépasse largement celle présente dans d’autres villes canadiennes : les Limoulois.e.s respirent ainsi annuellement près de 12 ng/m3 de nickel, alors que ce taux se situe à près de 2,6 pour Halifax ou Montréal (à proximité de l’échangeur Anjou), 2,3 pour Vancouver, ou encore 1,1 pour Calgary. Qui plus est, les dépassements de la norme
journalière en vigueur depuis 2013 (14 ng/m3 ) ont été fréquents selon les données obtenues à la station Québec-Vieux-Limoilou entre 1993 et 2019.

C’est ce qui ressort de données colligées dans le cadre du Programme du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique (2010-2019) compilées par l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec.

«  On voit bien que, malheureusement, notre air se distingue à l’échelle canadienne par sa mauvaise qualité - ne serait-ce qu’en matière de nickel. Il était déjà inacceptable qu’en 2019 les citoyen.ne.s de Limoilou devaient respirer sept fois plus de nickel dans leur air que les autres Canadien.ne.s. La révision de la norme proposée par le gouvernement du Québec ne pourra venir qu’accentuer cet écart déjà excessif !  », explique Marie-Hélène Deshaies, porte-parole de la Table citoyenne Littoral Est et présidente du conseil de quartier de Maizerets.

«  Depuis 2012, les résident.e.s de Limoilou n’ont de cesse de réclamer une plus grande protection de leur qualité de l’air. Pourquoi, après une décennie de revendications, la réponse du gouvernement du Québec est de permettre des émanations plus importantes, plutôt que de contraindre l’industrie à investir afin de
respecter celle-ci, et de permettre à leurs voisins d’avoir accès à un air de meilleure qualité ?
 », se questionne Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou.

«  La Direction régionale de la santé publique de la Capitale-Nationale affirmait en 2013 que la cible à atteindre afin de garantir la santé de la population était de 2 ng/m3 de nickel. Qu’est-ce qui pourrait justifier, en 2022, de passer à une moyenne annuelle limite de 20 ng/m3 et une limite journalière de 70 ng/m3 ? Rien. C’est simplement impossible à soutenir, sauf pour les représentants de l’industrie », ajoute Véronique Lalande, porte-parole de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec.

Une mobilisation citoyenne qui s’intensifie

Malgré le fait que le Gouvernement du Québec ait annoncé son intention de procéder à une révision à la hausse de la norme de nickel à l’aube des vacances des Fêtes, le 22 décembre 2021, les citoyen.ne.s de Limoilou ont continué de se documenter et de se mobiliser.

Les citoyen.ne.s sont maintenant appelé.e.s à venir s’informer, s’outiller et se mobiliser, le jeudi 13 janvier 2022, dès 19h, à l’occasion d’une assemblée publique virtuelle sur la plateforme de téléprésence Zoom -première d’une série d’actions à venir.

Participer à l’assemblée publique > https://www.facebook.com/events/898748017506839/

«  Les questions relatives au nickel ou à la qualité de l’air ambiant sont complexes. On souhaite aider nos concitoyen.ne.s à se dépêtrer dans tout ça, leur fournir une information fiable compilée à partir de sources officielles. On peut facilement avoir l’impression que le gouvernement du Québec sème la confusion et joue bêtement avec les normes sur l’assainissement atmosphérique et le nickel sans considérer les
risques pour la santé humaine. Pourtant, la science nous indique qu’au-delà du seuil fixé par l’Agence américaine de protection de l’environnement et souligné par le Direction de la santé publique, le bien-être et la santé des Limoulois et des usagers de la plage de la baie de Beauport est altéré, particulièrement chez les personnes vulnérables
 », indique Daniel Guay, président d’Accès Saint-Laurent Beauport.
Les citoyen.ne.s et organismes auront jusqu’à la mi-février pour réagir, par appel de mémoires et d’avis, à la révision de norme proposée par le gouvernement québécois.

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Québec, le 15 janvier 2022 - La Table citoyenne Littoral Est et ses allié.e.s ont appris aujourd’hui avec déception la décision du maire et de son Comité exécutif de la Ville de Québec de reporter au 7 février prochain la discussion autour de l’avis de proposition de Claude Villeneuve, conseiller du district Maizerets-Lairet, et de Jackie Smith, conseillère du district Limoilou.

La proposition, portée par ces deux élu.e.s, demandait au Conseil municipal de la Ville de Québec d’exprimer son opposition quant à la révision de la norme provinciale sur le nickel dans l’air ambiant, en réponse aux inquiétudes et préoccupations énoncées par les citoyen.e.s de Limoilou. Il était aussi demandé que l’administration municipale exprime cette position dans le cadre de la consultation publique
actuellement en cours.

Les citoyen.e.s réunis virtuellement pour exprimer leurs inquiétudes Jeudi dernier, le 13 janvier, c’est plus de 150 citoyen.e.s de Limoilou et des quartiers centraux qui ont à nouveau rappelé leurs inquiétudes face à cette révision qui, si elle est adoptée, ne pourra que contribuer à diminuer leur qualité de vie et accroître les risques qu’ils encourent quant à leur santé.

Les citoyen.e.s ont demandé à ce que leurs gouvernements travaillent dans le respect de la Charte québécoise des droits et libertés, qui précise que toute personne a le droit de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité. Ils ont demandé également à ce que les élu.e.s travaillent à mettre fin aux injustices sociales et environnementales constatées dans Limoilou, plutôt que
de les amplifier, Ils refusent ces volontés de développements industriels toxiques pour notre milieu alors que les conséquences associées à la pollution de l’air ambiant ont été largement documentées au fil de la dernière décennie.

D’ailleurs, à l’occasion de cette rencontre, la Dre Johanne Elsener, de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement, a rappelé les risques importants pour la santé liés à la pollution atmosphérique. Elle a dénoncé la présence de particules fines, de nickel ou d’autres métaux dans l’air. Véronique Lalande, de l’Initiative de vigilance citoyenne du Port de Québec, avait pour sa part tracé un
portrait du taux de nickel dans l’air ambiant à Limoilou. Ce tableau, dressé à partir de données colligées par le Programme du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique, fait ressortir que ce secteur de la ville figure parmi les plus pollués au pays. Ainsi, il apparaît clair pour les citoyen.ne.s que la « soupe limouloise » est pleine, l’air déjà saturé de polluants. Ils attendent désormais de leurs
gouvernements - municipal, provincial, fédéral - qu’ils travaillent de concert à assainir le milieu.

Enfin, un appel a été lancé aux citoyen.ne.s réunis lors de l’assemblée et leurs voisins : demander au maire de Québec son appui afin que la Ville de Québec se porte à la défense de ses citoyen.e.s dans ce dossier. Après seulement 24h, c’est près de 200 lettres qui ont été envoyées à son adresse courriel.

Un report qui suscite une vive déception chez les citoyen.ne.s Il va sans dire : les citoyen.ne.s souhaitent que l’administration municipale se prononce dès que possible
face à cet enjeu, alors que les jours pour s’opposer à cette révision sont comptés. Ainsi, la Table citoyenne Littoral Est et ses partenaires ne peuvent qu’être déçus de la décision du maire de Québec et du Comité exécutif de reporter au 7 février la discussion sur cet enjeu.

La question de la qualité de l’air figure au sommet des préoccupations des Limoulois.e.s depuis près d’une décennie. Ces dernières années, par le biais de l’évaluation environnementale menée par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada sur le projet Laurentia, ce débat a occupé une place importante dans l’actualité. Au terme de cet exercice, l’Agence avait recommandé d’éviter d’aller de l’avant avec ce projet, en raison - entre autres éléments - de l’air déjà saturé en polluants du secteur. Pour sa part, en 2013, la Santé publique recommandait, dans le cadre d’une étude sur le nickel, que les entreprises polluantes soient incitées à développer des plans afin de réduire la contamination par le nickel dans les quartiers affectés, et qu’elles mettent en place des bonnes pratiques visant à s’assurer que leurs opérations génèrent le moins de contamination possible pour les citoyen.ne.s des secteurs riverains. En choisissant de réviser à la hausse la norme sur le nickel dans l’air ambiant, le gouvernement du Québec laisse l’impression de faire fi de cet historique d’analyses, de recommandations, d’avis et de mobilisation. Plutôt que de soutenir les citoyen.ne.s qui demandent depuis plus de 10 ans de bonifier la
qualité de l’air qu’ils respirent - et leur santé !, il semble plutôt avoir fait le choix de soutenir les entreprises et leurs lobbyistes.

Le maire à nouveau invité à appuyer les citoyen.ne.s de Limoilou Les acteurs associés à la Table citoyenne Littoral Est invitent, à nouveau, le maire de Québec et le Comité exécutif à se prononcer sur la question du nickel dans l’air ambiant et cela dans les plus brefs délais, vu l’urgence de la situation.

Ils invitent, par ailleurs, Bruno Marchand à se souvenir d’un des engagements phare qu’il a pris au fil de la récente campagne électorale : s’assurer que tous les citoyen.ne.s de Québec, peu importe leur âge ou leur lieu de résidence, aient accès facilement à toute installation nécessaire afin de leur assurer une qualité de vie. Bref, que les Limoulois.e.s, à l’image de tous les citoyen.ne.s de la ville de Québec,
puissent bouger, travailler, élever leur famille, ou vieillir en toute dignité dans un environnement sécuritaire et sain.

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