Montréal (Québec) – La Coalition internationale pour les droits de la personne aux Philippines – section Québec (ICHRP-Québec) salue la décision rapide et responsable de l’Église catholique de Montréal d’annuler un rassemblement prévu le 28 mars en l’honneur de l’ancien président philippin
Rodrigo Duterte.

L’événement, présenté comme une célébration d’anniversaire, visait également à exprimer un soutien envers M. Duterte à la suite de son arrestation récente par la Cour pénale internationale (CPI). Celui-ci fait face à de graves accusations de crimes contre l’humanité, incluant des
exécutions extrajudiciaires, des viols et la mort de 12 000 à 30 000 personnes — en majorité des personnes pauvres, marginalisées et jeunes, dont plus de 100 enfants. Parmi les victimes figuraient aussi des membres du clergé ayant dénoncé ces violences.

Dans une lettre adressée aux autorités ecclésiales, l’ICHRP-Québec a exprimé ses préoccupations quant à l’utilisation d’un lieu sacré pour un tel rassemblement, notamment en raison des déclarations publiques de M. Duterte blasphémant Dieu, insultant le pape François et attaquant les
membres du clergé.

«  Permettre à l’Église catholique d’être utilisée à la fois pour célébrer une personne faisant face à de telles accusations — et qui a maintes fois exprimé du mépris envers l’Église — et pour contester les procédures de la CPI pourrait être perçu comme contraire à sa position morale  », soulignait
la lettre.

L’ICHRP-Québec a été informée que la réservation avait été faite de bonne foi, sans que la nature réelle de l’événement ne soit connue. Une fois les préoccupations soulevées, les autorités ecclésiales de Montréal ont réagi rapidement et de façon responsable en annulant l’événement.

Cette décision est en ligne avec la position de la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP), qui a salué l’arrestation de M. Duterte comme « un pas important vers la justice et la responsabilisation ».

Le Ecumenical Bishops Forum, une alliance d’évêques de cinq Églises principales aux
Philippines, condamne également depuis longtemps les abus commis sous son régime.

«  Nous remercions l’Église pour son discernement et sa clarté morale, » a déclaré Jess Agustin de l’ICHRP-Québec. « Il ne s’agit pas simplement d’une annulation ponctuelle. C’est un message clair : les lieux sacrés ne doivent jamais servir à blanchir l’image de ceux qui sont accusés — de manière crédible — de violations graves. Les églises doivent rester des espaces de
prière, de guérison et de témoignage prophétique. »

L’ICHRP-Québec espère que cette décision incitera d’autres églises, institutions religieuses et organismes communautaires à agir avec courage, intégrité et fidélité à leur mission, face à la montée de l’autoritarisme et à l’effacement de la vérité et de la justice.

Coalition internationale pour les droits personne aux Philippines – section
Québec

quebec@ichrpcanada.org

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