Tiré du site de l’IRIS.
Faits saillants
01 En 2017, on estime qu’entre 17 % et 19 % de la population québécoise ne disposait pas d’un revenu viable permettant de vivre dignement et d’échapper à la pauvreté.
02 Le revenu viable n’est pas synonyme de classe moyenne. Environ 12% de la population québécoise se situait entre les deux.
03 L’insuffisance des garanties minimales de revenu dans le système public, y compris après 65 ans, montre l’importance d’évoluer vers un accès au revenu mieux partagé.
04 Faire primer l’amélioration des revenus de la population ne disposant pas d’un revenu viable sur l’amélioration des revenus de la population au-delà de la classe moyenne peut contribuer à une transition écologique juste.
(...)
Conclusion
Le revenu viable est un indicateur utile qui permet de comparer des situations de revenus et voir si elles permettent une vie décente. On peut maintenant dire qu’entre 17 % et 19 % de la population n’atteint pas ce seuil. Il s’agit d’une situation préoccupante sur laquelle il faut agir par les politiques publiques et les programmes de soutien au revenu. Les réalités des personnes touchées varient énormément, mais une attention particulière devrait être portée à celles des personnes qui n’ont pas accès au niveau de revenu nécessaire pour couvrir leurs besoins de base et à celles des personnes âgées qui n’ont pour seuls revenus que les programmes publics de garantie de revenu.
On le voit bien, qu’il s’agisse de faire évoluer l’échelle des statuts socioéconomiques vers un modèle plus organique en priorisant l’amélioration des revenus du cinquième le plus pauvre de la population en regard de celle des revenus du cinquième le plus riche, ou qu’il s’agisse de déterminer des planchers de revenu à consolider pour pouvoir bien vivre ensemble, des repères concrets sont nécessaires. La mesure du panier de consommation (MPC), pour assurer l’essentiel, et le revenu viable, pour une vie digne exempte de pauvreté, offrent de tels repères pour faire évoluer nos imaginaires de la vie ensemble.
Qui sait si ces mesures ne pourraient pas offrir aussi des références pour approcher la difficile question des plafonds de revenus ?45 Jusqu’à quel niveau un revenu reste-t-il soutenable et souhaitable, tant pour la cohésion nécessaire pour faire société dans de plus justes milieux, que pour la suite de notre aventure commune sur la planète Terre ? Bien des débats s’annoncent sur les choix de société qui se présentent à nous à la lumière de l’expérience inédite de cette crise sanitaire sur fond de crise environnementale : priorités sociales, énergétiques et économiques, recadrages du rapport entre travail et revenu, fiscalité et finances publiques, garanties de revenu et protections sociales, rôles des secteurs publics, privés, communautaires et informels, consommation et modes de vie, pour en nommer quelques-uns.
Déterminer l’essentiel et le viable doit en faire partie. Autant intégrer l’habitude de se reporter à ce qu’il en coûte pour vivre plutôt que de s’en tenir seulement à une distance convenue d’un revenu médian, d’autant plus que celle-ci peut varier selon les circonstances et qu’elle variera probablement à la suite de la pandémie et des changements aux règles du jeu qu’elle provoque.
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