La coalition rappelle que le gaz brûlé dans les bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels représente 7 % des émissions de GES du Québec et 63 % des émissions du secteur des bâtiments, soit l’équivalent de celles générées par 1,6 million de véhicules. En outre, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’interdiction des nouvelles chaudières à combustibles fossiles dans les bâtiments doit commencer à être mise en œuvre à l’échelle mondiale dès 2025 pour atteindre la carboneutralité en 2050.
Les nouvelles mesures annoncées ce matin, bien qu’intéressantes, ne sont pas contraignantes et ne s’appliquent pas aux bâtiments résidentiels existants. Or, en tenant compte des délais inhérents aux processus réglementaires québécois et à la durée de vie des équipements de chauffage, qui peut atteindre 30 ans, le gouvernement doit annoncer sans plus tarder un projet de réglementation du gaz naturel dans les bâtiments, en suivant l’exemple de Montréal, Laval et de plusieurs autres municipalités du Québec. « La fenêtre d’opportunité pour agir sur les bâtiments et avoir un parc immobilier complètement décarboné d’ici 2050, c’est maintenant », affirme la coalition.
En outre, alors que le soutien financier offert par le gouvernement aux propriétaires de bâtiments encourage la conversion de leur système de chauffage reposant sur les énergies fossiles vers l’électrique ou la bi-énergie, la coalition tient à rappeler que la biénergie électricité-gaz, telle que proposée par Énergir et Hydro-Québec, est un piège pour la transition énergétique puisqu’elle implique un renouvellement des équipements de chauffage au gaz naturel, verrouillant ainsi notre dépendance à cette énergie fossile pour encore plusieurs décennies.
La stagnation des émissions de GES québécoises nous confirme que nous avons assez repoussé nos obligations et qu’il faut maintenant des actions concrètes pour véritablement tourner le dos aux énergies fossiles. Pour les membres de la coalition, « il faut arrêter de brandir des épouvantails et de laisser croire à la population que le Québec ne peut pas se débarrasser du gaz naturel dans ses bâtiments résidentiels ; c’est faux ! Il s’agit d’un choix politique du gouvernement qui priorise les opportunités d’affaires au détriment d’une décarbonation au service de l’urgence climatique. »
Les organisations membres de la coalition demandent au gouvernement du Québec et à Hydro-Québec de poursuivre les efforts en renonçant à l’utilisation du gaz naturel dans les bâtiments par des réglementations appliquées aux bâtiments commerciaux, institutionnels et résidentiels. Le gouvernement doit également produire et rendre publics des scénarios de décarbonation complète des bâtiments qui tiennent compte de la durée de vie des équipements au gaz naturel, du potentiel d’efficacité énergétique et des différentes technologies disponibles pour réduire l’impact sur la pointe, telles que les accumulateurs thermiques, la domotique, la tarification dynamique.
« Si New York peut décarboner ses bâtiments avec notre électricité, il n’y a aucune raison pour que le Québec maintienne sa dépendance au gaz. Le Québec est bien positionné pour compter parmi les premières juridictions du monde à tourner le dos aux énergies fossiles pour ses bâtiments. Un tel accomplissement serait une véritable fierté pour tout le Québec et laisserait un héritage positif aux générations futures », concluent les groupes.
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