23 février 2025 | Tiré du site du PAJU
L’article du Devoir précise encore : Membre de la communauté sépharade, la ministre Déry a siégé au conseil d’administration du CIJA de 2016 à 2022. Le 4 février, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) lui a transmis une lettre dans laquelle elle dénonce l’« instrumentalisation politique du processus d’enquête administrative » que ferait la ministre aux collèges Dawson et Vanier, de même que l’« apparence de conflit d’intérêts » dans laquelle elle se place en raison de son implication passée au CIJA.
Ingérence dans le choix du cours académique
En mêlée de presse mardi le 18 février 2025, Mme Déry n’a pas répondu aux questions portant sur ce possible conflit d’intérêts. Elle a reconnu avoir exprimé des réticences à propos du cours de français intitulé « Appartenances palestiniennes » offert au collège Dawson.
Mme Déry a dit : « Je suis effectivement intervenue sur le contenu du cours pour une simple et bonne raison, c’est que le contexte était vraiment explosif, a-t-elle justifié. Ce que j’ai demandé, c’est : pour éviter de jeter de l’huile sur le feu, est-ce que dans ce cours de français, […] on aurait pu éviter de parler d’enjeux plus sensibles et plus clivants ? » Elle a souligné que « certains étudiants » avaient « des malaises » avec le contenu du cours.
Toujours selon l’article du Devoir, « Dans une récente enquête de La Presse, 10 enseignants ont dit avoir vu dans ce geste une ingérence de la part de la ministre. Des sources ont fait état au Devoir d’inquiétudes semblables ». La FNEEQ-CSN a réagi aux aveux de Pascale Déry. Le syndicat s’est dit « profondément indigné par l’admission de la ministre, elle-même signataire de la convention collective des profs de cégeps, où elle s’est engagée à respecter la liberté académique ».
« Ce principe fondamental est même reconnu par l’UNESCO, qui rappelle que l’État ne doit jamais s’ingérer de la sorte. Cette bévue de la ministre indique qu’il est temps de renforcer et d’étendre la Loi sur la liberté académique [dans le milieu universitaire] au réseau collégial, comme le réclamait la Fédération dès 2021 », a fait savoir le président du regroupement syndical, Benoît Lacoursière, cité dans l’article du Devoir.
Gouvernement québécois pro-Israël
Pascale Déry a démontré sans l’ombre d’un doute qu’elle s’est ingérée dans l’administration du Collège Dawson et du Cégep Vanier au nom de deux organisations pro-israéliennes, dont l’une qu’elle a représentée en tant que membre du conseil d’administration de 2016 à 2022. Elle est de plus un parfait exemple de la tendance pro-israélienne et anti-palestinienne du gouvernement caquiste québécois actuel de François Legault. Nous rappelons au public que c’est le gouvernement Legault qui a ouvert un bureau commercial à Tel-Aviv en pleine connaissance de la nature apartheid de l’État d’Israël et du génocide à Gaza à partir d’octobre 2023. Récemment, le coprésident de PAJU, Bruce Katz, a envoyé à la ministre des Affaires internationales du Québec, Martine Biron, une lettre ouverte demandant à savoir si le bureau du gouvernement Legault à Tel-Aviv est ouvert. Mme Biron n’a pas répondu.
La démission exigée
Dans ces circonstances, il incombe à Mme Déry de démissionner de son poste de ministre. Mme Déry a clairement outrepassé son mandat et se trouve clairement en situation de conflit d’intérêts ayant des ramifications politiques. Elle se positionne comme ministre en fonction de valeurs communautaristes. Qu’’elle soit juive sépharade n’est pas la question : toute personne a un héritage, une culture. Mais qu’’elle se serve de son poste de ministre pour promouvoir des valeurs sionistes, des valeurs Israël First, c’est tout le gouvernement Legault qui est en cause.
Si Mme Déry refuse de démissionner, il incombe au gouvernement Legault de la démettre de ses fonctions. Sinon, le gouvernement Legault se rendrait complice du conflit d’intérêts de Pascale Déry et de son ingérence politique dans l’administration des cégeps du Québec. Elle a bafoué le principe de la liberté académique et doit pour cette raison démissionner ou être démise de ses fonctions par le premier ministre du Québec.
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Contact : info@paju.org
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