Ensemble, ils pressent le gouvernement canadien à adopter un projet pilote visant à permettre au régime d’assurance-emploi de répondre rapidement aux besoins des travailleurs et des travailleuses qui vont ou qui sont susceptibles de perdre leur emploi. En ce sens, les mesures demandées visent à régler les problèmes d’admissibilité au régime et à désengorger un système déjà surmené.
« On sent déjà les impacts des menaces tarifaires, nos groupes locaux et régionaux reçoivent des appels tous les jours de personnes inquiètes ou qui ont déjà perdu leur emploi. Dans son état actuel, le régime d’assurance-emploi n’est tout simplement pas capable d’encaisser la crise qui s’en vient », s’inquiètent Selma Lavoie et Milan Bernard, co-porte-paroles du CNC. « On s’attend à des délais de traitement importants et à des milliers de travailleurs et de travailleuses qui vont perdre leur emploi et qui pourraient ainsi tomber entre les mailles du filet ».
Les groupes de défense des sans-emploi et les centrales syndicales appellent à mettre en place un projet pilote comprenant minimalement les mesures suivantes :
– Une norme universelle d’admissibilité de 420 heures ;
– Une augmentation du montant des prestations et l’établissement d’un seuil plancher à 500 $ ;
– Que l’exclusion pour fin d’emploi invalide ne s’impose que sur le dernier emploi occupé ;
– Permettre de recevoir des prestations plus tôt en simplifiant les règles régissant le traitement des indemnités de départ et autres sommes versées à la suite d’une cessation d’emploi.
Par ailleurs, des mesures similaires ont déjà fait leurs preuves lors de précédentes périodes de crise.
« C’est dans des moments d’incertitude comme ceux-ci que l’on doit avoir une protection sociale fiable et solide. En ce moment, ce sont uniquement 40% des chômeurs et des chômeuses qui se qualifient à l’assurance-emploi, le montant des prestations est insuffisant et les délais de traitements sont inadmissibles. C’est maintenant que le gouvernement doit agir », affirment à l’unisson Caroline Senneville, présidente de la CSN, Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ, Luc Beauregard, secrétaire-trésorier de la CSQ, et Luc Vachon, président de la CSD.
« En écartant la réforme de l’assurance-emploi, le gouvernement libéral s’est tiré dans le pied. On se retrouve à peine quatre ans après la pandémie, avec une protection en cas de chômage qui n’arrive pas à protéger les travailleurs et les travailleuses de manière adéquate », affirme Fanny Labelle porte-parole du MASSE. « On lui demande aujourd’hui d’ajuster le tir, de le faire rapidement et d’amener des changements sur le long terme. Les mesures qu’on demande sont capables de répondre à la crise qu’on traverse, mais aussi de régler les problèmes de fond du programme d’assurance-emploi ».
La coalition invite le gouvernement à mettre en place dès maintenant ces mesures, dans l’objectif de les pérenniser et de fournir aux travailleurs et aux travailleuses une réelle protection en cas de chômage.
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