Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Israël - Palestine

Prises de positions actuelles sur le conflit israélo-palestinien - La suite

Nous publions un ensemble de prises de postions sur le conflit israélo-palestinien. Nous en publierons probablement d’autres ultérieurement. Les déclarations provenant de mouvements palestiniens ou israéliens sont publiés sur notre site séparément, ainsi que les articles.

Tiré d’Europe solidaire sans frontière. Les hyper-liens de chacune des parties vous redirigent vers les parties concernées.

Déclaration de la Confédération syndicale internationale sur Israël-Palestine

La CSI exprime ses plus vives inquiétudes face à l’escalade de la violence entre Israël et le Hamas, au lendemain des attaques menées contre Israël depuis la bande de Gaza et condamnées avec force par le secrétaire général des Nations unies António Guterres.

La CSI condamne sans réserve ces attaques contre des civils qui auraient déjà fait des centaines de morts et de nombreux blessés. Plusieurs personnes auraient également été kidnappées.

Cette nouvelle vague de violence risque de dégénérer en une guerre totale aux conséquences dévastatrices pour la région, tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Le discours extrémiste ne fera qu’envenimer la situation, faisant encore plus de victimes et écartant quasiment tout espoir d’apporter une solution juste et pacifique au conflit.

La CSI appelle l’ensemble de la communauté internationale à agir pour la paix. Long de plusieurs décennies, ce conflit ne pourra se résoudre que par le dialogue, le respect du droit international, notamment le droit international relatif aux droits humains, et la mise en œuvre intégrale des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, afin de parvenir à une solution à deux États.

Partie 2

« International »

Quatrième Internationale : Solidarité avec le peuple palestinien – mettre fin à l’occupation !

La cause première de la violence est l’occupation de la Palestine par l’État israélien. Ce sont les Palestinien·es qui ont le plus subi la mort et la destruction au cours des 75 dernières années. La situation dans la bande de Gaza est particulièrement inhumaine. La population y est soumise à des humiliations, des punitions collectives et des violences permanentes de la part de l’État israélien. Les appels à la « désescalade » sont vains, et les condamnations unilatérales de la violence du Hamas sont hypocrites, tant que l’on ne s’attaque pas à la cause première.

L’État israélien, gouverné par diverses coalitions, a adopté une stratégie consistant à transformer la bande de Gaza en une prison à ciel ouvert, soumettant sa population à des offensives violentes et régulières. L’offensive du Hamas a montré le caractère insoutenable de cette stratégie inhumaine. Mais au lieu de chercher des moyens de mettre fin à la violence et à la souffrance, l’État colonial israélien, soutenu par les gouvernements occidentaux, ne fait que redoubler cette stratégie, rendant ainsi inévitables de nouvelles effusions de sang et de nouvelles souffrances.

Nous entendons déjà des voix réclamer une intensification de l’oppression du peuple palestinien, des membres du gouvernement israélien adoptant une rhétorique génocidaire sur la lutte contre les « bêtes inhumaines » et des appels tout à fait cyniques aux Palestiniens pour qu’ils quittent la bande de Gaza s’ils veulent se protéger des opérations israéliennes. Cela revient à aggraver encore une situation qui fait de nombreuses victimes civiles palestiniennes et israéliennes, des victimes que nous déplorons.

Nous condamnons l’hypocrisie de ceux qui agissent comme si la violence venait de nulle part et ignorent 75 ans d’oppression coloniale du peuple palestinien par l’État israélien. Rien ne peut justifier des attaques visant des civils et cette doctrine devrait être universellement respectée dans la condamnation de tous ces crimes de guerre. Nous refusons de nous joindre au chœur de ceux qui condamnent la violence lorsqu’elle est commise par des Palestiniens, mais qui l’ignorent ou, comme les gouvernements occidentaux, la soutiennent activement quand il s’agit de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité perpétrés par l’État israélien. La soi-disant communauté internationale est profondément complice de l’inéluctabilité de la violence et n’offre aucune solution pour s’attaquer à sa cause : l’occupation continue du territoire palestinien. Cette oppression, exercée par un État militairement très supérieur et soutenu par les pays les plus puissants du monde, rendra inévitables de nouvelles explosions de violence. Tous ceux qui, depuis des décennies, soutiennent cette occupation en sont responsables.

Nous ne partageons pas la stratégie et la tactique du Hamas parce que cette voie ne peut pas mettre fin à l’occupation, ce qui est le seul moyen de mettre fin à la violence. La fin de l’occupation n’est possible que par la résistance collective des masses palestiniennes, avec les militants anti-guerre de l’État d’Israël, et avec le soutien de leurs alliés internationaux. En tant que Quatrième Internationale, nous sommes fier·es d’être parmi ces alliés.

Nous sommes aux côtés du peuple palestinien dans sa résistance continue contre le colonialisme israélien et dans sa lutte pour l’autodétermination. C’est pourquoi nous appelons à l’intensification du soutien à la campagne BDS, aux déclarations et aux manifestations de solidarité avec le peuple palestinien.

Notre objectif est de mettre fin au colonialisme israélien et de créer un État où toutes et tous les citoyens jouissent des mêmes droits. Dans l’immédiat, nous exigeons la cessation des actions de l’État israélien contre la population palestinienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et la fin des relations de toute nature avec le régime colonial d’apartheid israélien.

10 octobre 2023

Bureau Executif de la Quatrième Internationale

• https://fourth.international/fr/566/asie/546

CANADA

Voix juives indépendantes du Canada appelle à un cessez-le-feu et à un changement systémique en Palestine occupée

8 octobre 2023 – Avec plus de 600 victimes israéliennes et près de 400 palestiniennes jusqu’à présent, la douleur ressentie par ceux et celles d’entre nous, à la fois dans la région et qui y sont liés, ne peut être surestimée. Les vies perdues au cours des dernières 48 heures sont une tragédie, preuve de la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et non d’une escalade de la violence.

Les attaques contre des civils constituent une violation du droit international, quel qu’en soit l’auteur, qu’il s’agisse d’une force violente immédiate ou d’une oppression structurelle à long terme. Les morts civils causés par l’offensive du Hamas sont une conséquence inacceptable de 75 ans de conditions inacceptables, qui font partie d’une attaque qui n’est ni non provoquée ni justifiable. Israël doit être tenu responsable de ses décennies de crimes contre l’humanité, crimes qui ont placé les Palestiniens et Palestiniennes dans une position où les représailles violentes et la mort semblent être une justice.

Pendant des décennies, les civils de Gaza ont été soumis à des massacres systématiques, à des restrictions en matière d’électricité, de soins médicaux et d’eau, ont été bombardés et ont vécu sous un blocus étouffant. Au cours de l’année écoulée, les Palestiniens et Palestiniennes ont été pris pour cible par le gouvernement israélien le plus à droite de son histoire, qui a intensifié ses attaques contre eux et elles.

Aujourd’hui, des civils israéliens sont enlevés et tués lors de l’attaque la plus meurtrière contre l’État depuis des années.

IJV appelle le Canada à exiger un cessez-le-feu immédiatement. Mais cela ne suffit pas à garantir un avenir plus prometteur à tous et toutes en Palestine occupée : l’apartheid israélien, l’occupation et le colonialisme de peuplement sont les problèmes sous-jacents qui doivent être résolus afin d’avancer vers un avenir pour la région où tous peuvent prospérer. Si ces problèmes ne sont pas résolus, nous craignons qu’Israël ne soit pas satisfait tant qu’il n’aura pas satisfait son désir inépuisable de vengeance disproportionnée, comme cela a été prouvé à maintes reprises.

Le gouvernement canadien s’est opposé aux tentatives palestiniennes de résistance non violente, que ce soit par des efforts de boycott, de désinvestissement et d’imposition de sanctions ou par des appels aux tribunaux internationaux et à l’ONU. Lorsque la résistance non violente est considérée comme inacceptable, qualifiée d’antisémite ou de terroriste, les Palestiniens et Palestiniennes sont ainsi privés des outils nécessaires pour défendre leur vie, leurs libertés et leurs moyens de subsistance.

Les conditions dans lesquelles les Palestiniens et Palestiniennes sont contraints de vivre dans la bande de Gaza sont inadmissibles. La seule solution à cette violence continue est de s’attaquer à ses causes profondes, ce qui nécessite de soutenir les mouvements dirigés par les Palestiniens et Palestiniennes pour affronter et résister à l’apartheid israélien, ainsi que de pousser les gouvernements comme le Canada à s’opposer aux crimes israéliens contre l’humanité.

L’adhésion rituelle et creuse du Canada au « droit d’autodéfense » d’Israël donne au gouvernement israélien de droite un prétexte pour continuer à détruire Gaza, commettant de nouvelles violences contre les Palestiniens et Palestiniennes sous occupation. Nous devons rappeler à tous que les Palestiniens et Palestiniennes, comme tout peuple occupé, ont en fin de compte le droit, selon le droit international, de recourir à la violence armée pour résister à leur occupation – à condition que cette violence fasse une distinction entre civils et combattants.

Le Canada doit appeler à un cessez-le-feu, condamner l’apartheid israélien et œuvrer à une résolution pacifique qui défend les droits à la vie et à la liberté des Palestiniens et Palestiniennes et des Israéliens et Israéliennes.

Voix juives indépendantes du Canada

Texte original anglais

Source

FRANCE

NPA- Offensive de Gaza : les solidarités du NPA vont à la lutte légitime du peuple palestinien

Depuis deux jours, c’est bel et bien à une amplification de la lutte pour les droits du peuple palestinien à laquelle nous assistons. Le nombre des victimes civiles et la bataille des chiffres et des images choquent à juste titre, mais ne doit pas nous faire oublier que ces derniers évènements autour de l’offensive de Gaza ne peuvent s’apprécier qu’à la lumière de la situation dramatique du peuple palestinien. Humiliations quotidiennes, meurtres, emprisonnement, amplification de la politique d’occupation et de colonisation par Netanyahu et son pouvoir d’extrême droite, blocus inhumain de la bande de Gaza qui dure depuis une quinzaine d’années… Tout cela est subi par les PalestinienNEs dans l’indifférence totale de la “communauté internationale”, avec ces grandes puissances qui regardent ailleurs quand l’ONU a multiplié les résolutions contre la politique d’apartheid de l’Etat d’Israël.

Ici, les larmes de bien des dirigeants politiques et commentateurs divers et variés sont à géométrie variable. Après avoir été indifférent au sort des PalestinienNEs pendant des décennies, voire l’avoir invisibilisé, une offensive idéologique a lieu aujourd’hui contre le “terrorisme” du Hamas, consensus visant à empêcher dans un même mouvement la solidarité avec la lutte pourtant légitime du peuple palestinien pour ses droits.

Le projet politique et idéologique, la stratégie et les moyens de lutte du Hamas ne sont pas ceux du NPA. Dans ce cadre, nous dénonçons les tueries de civils menées par le Hamas. La résistance palestinienne est d’ailleurs composée de forces avec des projets politiques différents. Nous déplorons toutes les victimes civiles, qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes, et nous dénonçons tous les crimes de guerre.

Nous partageons la lutte nécessaire contre la colonisation menée par un État belliqueux et guerrier, celui d’Israël, qui aujourd’hui jette à la rue des centaines de milliers de personnes en quelques heures avant de bombarder et veut mettre en place un “siège complet” de la bande de Gaza. Nous ne confondons pas cet État et sa politique avec le peuple, les militantEs, ou les courants anti-guerre, à l’image du journal israélien Haaretz qui titre “Netanyahou porte la responsabilité de cette guerre Israël-Gaza”.

Nous réaffirmons notre soutien plein et entier à la lutte des PalestinienNEs pour leur émancipation, y compris par la lutte armée, et pour le droit à l’autodétermination, seule condition pour que les PalestinienNEs puissent vivre en paix sur leur terre.

Depuis deux jours, plusieurs personnalités politiques, dont la Première ministre Borne, ou des associations, comme la LICRA, l’Union des étudiants juifs de France ou l’association Avocats sans frontières, ont multiplié les déclarations agressives et les menaces à l’égard du NPA. La campagne qui se déchaîne contre nous est indécente et mensongère, et nous demandons à pouvoir expliquer notre position dans les médias. Aucune menace de procès ou d’interdiction ne viendra faire taire nos solidarités avec les oppriméEs. C’est pour cela que nous réitérons l’appel déjà lancé à l’organisation, ces prochains jours et dans l’unité, de mobilisations de rue en soutien au peuple palestinien et à la lutte légitime pour ses droits.

Montreuil, le lundi 9 octobre 2023

Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)

• NPA. Publié le Lundi 9 octobre 2023 à 13h16. :
https://nouveaupartianticapitaliste.org/communique/offensive-de-gaza-les-solidarites-du-npa-vont-la-lutte-legitime-du-peuple-palestinien

Édito de PEPS : Israël-Palestine : Pas de justice pas de paix, une seule solution : la fin de l’occupation

L’opération « Déluge d’Al-Aqsa » lancé par le Hamas samedi 7 octobre à l’aube contre Israël est d’une ampleur sans précédent. Des sites militaires israéliens, des villes et des villages ont été investis, des milliers de roquettes tirées, dans une attaque massive. Israël décompte désormais plus de 1000 morts, et plus de 700 gazaouis sont décédés suite aux représailles. L’État israélien répond par des bombardements sur Gaza et va se lancer dans une opération terrestre. Cette nouvelle situation remet au premier plan la question palestinienne invisibilisée depuis des années.

Nous devons avant tout essayer de comprendre ce qui se passe. Depuis des décennies, les différents gouvernements de l’État d’Israël ne respectent pas le droit international et continuent à coloniser, réprimer, ségréguer et bafouer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Gaza est sous un blocus illégal et condamné, depuis 17 ans par le droit international. Cette prison à ciel ouvert est une punition collective infligé par l’État d’Israël au peuple palestinien. Le gouvernement israélien d’extrême-droite, a fait de la colonisation le premier point de son programme de gouvernement : depuis le début de l’année, on assiste à une accélération des opérations de colonisation, de nettoyage ethnique, et de répression contre le peuple palestinien. Depuis un an, le gouvernement israélien suprémaciste ne fait qu’utiliser la force, aveuglément, pensant ainsi soumettre les Palestiniens et détourner l’attention des affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué. Depuis le début de l’année, les assassinats de Palestinien•nes se sont multipliés (237 dont cinquante enfants), de même que les expulsions relevant du nettoyage ethnique, les incarcérations, notamment sans procès. Ces pratiques s’accompagnent d’un chèque en blanc donné aux colons israéliens qui, eux aussi, attaquent des villages palestiniens de Cisjordanie mais aussi des sites religieux musulmans et chrétiens, multiplient les confiscations de terres, encouragés par des ministres d’extrême droite.

Face à cette politique, l’échec de l’Autorité palestinienne est patent ! Corrompue et jouant le rôle de supplétif de l’armée israélienne, elle n’a fait que condamner verbalement ces attaques et ces violations répétées tout en servant de fait de caution. C’est cet échec ainsi que la faillite des accords d’Oslo qui entraîne la désespérance de la population palestinienne et particulièrement de sa jeunesse sans perspectives. C’est ce qui explique que le Hamas, organisation à ses débuts soutenue par le pouvoir israélien contre l’OLP, soit devenu majoritaire à Gaza et en Cisjordanie malgré ses pratiques de gouvernance despotiques.

PEPS s’il rappelle le droit imprescriptible qu’il a de se défendre pour se libérer du joug colonial, s’il soutient le droit à la résistance armée et non armée du peuple palestinien, condamne les crimes de guerre, violences et prises d’otages à l’encontre de population civile quels qu’elles soient et soutient la plateforme des ONG pour la Palestine qui rappelle que « la protection des civils doit être la priorité du Hamas et d’Israël. Selon le droit international humanitaire, toutes les parties à un conflit armé ont l’obligation de protéger les vies des civils. Le droit d’Israël à se défendre ne doit en aucun cas donner un blanc-seing aux forces armées israéliennes pour causer des pertes civiles au sein de la population palestinienne. Des civils et soldats israéliens ont été pris en otage par les groupes armés palestiniens. Les enlèvements et la prise en otage de civils sont interdites par le droit international humanitaire. ». Le choix du Hamas de s’attaquer aux populations civiles israéliennes ne peut que renforcer la haine entre les deux peuples. Il ne peut aussi que renforcer en Israël même le camp de celles et ceux qui se refusent à toute négociation. Il est déjà suivi de représailles israéliennes qui aggraveront encore la situation de la population de Gaza.

Dans cette situation, et au-delà de la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, la solution passe d’abord par le respect du droit international et des résolutions de l’ONU ; Les événements d’aujourd’hui doivent rappeler à toutes et tous, qu’il n’y aura pas de paix possible dans cette région du monde sans solution politique juste et durable, sans que soit reconnu à toutes et tous l’égalité des droits. La communauté internationale doit agir et faire pression sur l’État israélien pour qu’il se conforme au droit international, évacue les territoires occupés, laisse les réfugié·es retourner chez elles et eux, et mette fin à la situation d’apartheid en accordant la pleine égalité à tou·tes ses habitant·es. Sans ces mesures de bon sens, la succession de massacres continuera.

PEPS soutient tous les peuples quels qu’ils soient en Ukraine, en Arménie, en Palestine en lutte pour leur droit à l’autodétermination contre le colonialisme et les impérialismes. Il n’y a pas deux poids, deux mesures. Les cris d’orfraie des responsables politiques du monde occidental sont à mettre en relation avec leur abandon du peuple du Haut-Karabagh ou des massacres au Yémen orchestrés par l’Arabie Saoudite. Les vies des habitant·es de ces peuples comme celui des Palestiniens ne valent pas moins que les autres.

PEPS considère que à terme la solution politique ne peut être résolue que par la pleine égalité des droits de tous les habitants et dans le cadre d’une Confédération. Démocratique des peuples du Moyen Orient qui assurera le droit à l’existence, à l’autonomie et à la liberté de tous les peuples juif, arabe, kurde, druze, quels que soient leurs religions. Cette proposition faite depuis des décennies par les représentants du peuple Kurde qui ont combattu victorieusement l’islamo-fascisme de Daesh est la seule qui peut mettre un terme à la guerre sans fin qui ravage le Moyen-Orient depuis la colonisation britannique et française de la région. Comme le dit Abdullah Öcalan. : « Ce projet démocratique, nous l’avons baptisé le confédéralisme démocratique. On peut qualifier ce type de gouvernance d’administration politique non-étatique ou encore de démocratie sans État. (…) Les démocraties gouvernent, là où les États se contentent d’administrer. Les États sont fondés sur la force, les démocraties se basent sur le consensus collectif ». (Confédéralisme démocratique, International Initiative Édition).

PEPS appelle le gouvernement français à faire pression sur Israël pour éviter un massacre des populations civiles de Gaza. PEPS appelle à un cessez le feu et à la protection des populations
Enfin PEPS refuse que soit importée en France une guerre sous la forme d’actes antisémites ou islamophobes. La lutte contre tous les racismes est notre boussole à tous. PEPS réfute l’amalgame fait entre antisionisme et antisémitisme et condamne l’instrumentalisation par la droite et l’extrême droite de cette guerre pour s’en prendre à des mouvements ou organisations qui dénoncent la politique du gouvernement israélien d’extrême droite.

PEPS prendra sa place dans les mobilisations unitaires pour le respect du droit international vis à vis de la Palestine, pour trouver les pistes réelles d’une paix juste et durable.

Le 10 / 10/ 2023

Pour une Ecologie Populaire et Sociale (PEPS)

Collectif girondin : Halte au feu et aux massacres !

Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens

Le Hamas et des mouvements de la résistance palestinienne ont lancé une opération d’envergure samedi sur le territoire israélien.

Si le droit international confirme le droit d’un peuple occupé à la résistance armée et non armée, les attaques contre les civils sont injustifiables et nous dénonçons celles qu’ont subi et que subissent Israéliens et Palestiniens.

Depuis plus de 15 ans, l’État d’Israël exerce un blocus inhumain qui enferme plus de deux millions d’habitants de Gaza. Il commet des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des punitions collectives à l’encontre des Palestiniens de Gaza, entre autres lors d’attaques militaires d’envergure faisant des centaines de victimes, provoquant à chaque fois des destructions considérables.

Depuis des décennies, le gouvernement israélien bafoue le droit international en poursuivant la colonisation et l’occupation, en refusant le droit au retour des réfugiés et le droit à autodétermination du peuple palestinien. Sans réaction ni sanctions de la communauté internationale ! Les attaques des colons dans les villages et les lieux saints (musulmans et chrétiens) se multiplient en toute impunité avec la participation des forces armées israéliennes. Depuis des mois, des ministres suprémacistes justifient ces exactions, multiplient les appels à l’annexion des territoires palestiniens et au meurtre des Palestiniens.

La réaction du gouvernement israélien, qui appelle à une guerre totale, risque de tourner au massacre à Gaza, à Jérusalem, en Cisjordanie et d’embraser la région.

Le Collectif girondin tient à rappeler ce contexte et à exprimer son extrême inquiétude devant la situation actuelle. Il réaffirme son soutien à la résistance du peuple palestinien contre l’occupation et la colonisation.

Les autorités françaises, européennes et états-uniennes invoquent encore une fois le « droit d’Israël à se défendre » en faisant semblant d’ignorer le contexte. On sait que ce terme est interprété par le gouvernement israélien comme un permis de tuer.

Il n’y aura pas de paix sans perspectives politiques, il n’y aura pas de perspectives politiques sans que des sanctions ne soient prises contre Israël pour qu’il mette fin à l’occupation, à la colonisation et à l’apartheid, et pour qu’il respecte le droit international et les résolutions de l’ONU.

Nous demandons aux autorités françaises et européennes de s’opposer aux opérations militaires contre la population palestinienne, notamment celles sur la bande de Gaza. Il est plus qu’urgent que des mesures concrètes soient prises pour la protection du peuple palestinien.

Nous appelons au cessez-le-feu et à l’ouverture de négociations sous l’égide des Nations-Unies.

Nous appelons à un rassemblement à Bordeaux jeudi 12 octobre à 18h30 place Jean Moulin.

Le Collectif girondin pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens

Communiqué de la MDH relatif à la situation en Israël et Palestine

Depuis le 7 octobre le conflit israélo-palestinien qui dure depuis plus de trois quarts de siècle, a pris à nouveau un tour particulièrement dramatique.

La MDH condamne sans réserve les violences extrêmes commises contre les populations civiles en Israël (meurtres, agressions, enlèvements), elle dénonce les bombardements dans la bande de Gaza qui sèment la mort parmi la population civile et provoquent de nombreuses destructions.

Elle exprime sa solidarité avec toutes les victimes et leurs familles. Elle appelle à la libération de tous les civils israéliens kidnappés ces derniers jours. Elle appelle la France, l’Union Européenne et le Conseil de Sécurité de l’ONU à agir sans attendre pour un cessez-le-feu.

Elle appelle à la plus grande vigilance contre toute tentative d’instrumentalisation de ces événements pour opposer des populations dans notre pays en fonction de leur origine ou de leur religion.

Le conflit israélo-palestinien n’est pas d’essence religieuse ou communautaire, il s’agit d’une lutte de libération nationale, celle du Peuple Palestinien contre un Etat, celui d’Israël, qui occupe les territoires sur lesquels il aspire à édifier son Etat, en violation des résolutions de l’ONU.

La MDH rappelle que cette nouvelle guerre s’inscrit dans un contexte d’échec du « processus de paix » initié il y a 30 ans, qui n’a pas abouti à la création d’un Etat palestinien. Au contraire de cela, la colonisation par Israël de la Cisjordanie et de la partie orientale de Jérusalem – territoires occupés au regard du droit international – n’a cessé de se renforcer au fil des ans (extension et construction de colonies, confiscation de terres, destructions de terres agricoles, destruction de maisons et expulsion de leurs habitants à Jérusalem-Est). Symbole de cette colonisation, le « mur de séparation » édifié par Israël en plein cœur de la Cisjordanie, malgré la condamnation de la Cour Internationale de Justice. Il sépare les Palestiniens entre eux, prive certains d’entre eux de l’accès aux terres qu’ils cultivent, et prépare l’annexion à Israël d’une part importante de la Cisjordanie.

Quant à Gaza, bande de terre de 40 kms de long sur 10 de large, elle abrite plus de deux millions d’habitants qui subissent depuis 2007 – en violation du droit international – un blocus terrestre, aérien et maritime, qui a transformé ce territoire en une prison à ciel ouvert. Gaza a déjà subi à plusieurs reprises, de vastes offensives militaires terrestres et aériennes israéliennes qui ont non seulement tué des milliers de Palestiniens de façon indiscriminée mais ont délibérément détruit les infrastructures industrielles et agricoles.

La situation s’est encore aggravée depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 à la tête d’Israël, d’un gouvernement d’extrême-droite, raciste et suprémaciste, qui a fait de la colonisation le premier point de son programme. On assiste à une accélération spectaculaire des opérations de colonisation, de nettoyage ethnique, et de répression contre le peuple palestinien, qui a causé la mort de 237 palestiniens dont 50 mineurs depuis janvier 2023. Des milliers de palestiniens sont emprisonnés en Israël dont beaucoup d’entre eux sans jugement parce qu’ils s’opposent à l’occupation.

Dans ce contexte, la MDH rappelle que les résolutions de l’ONU condamnent l’occupation et la colonisation israéliennes de la Cisjordanie, de Gaza et de la partie orientale de Jérusalem, elles reconnaissent le droit du peuple Palestinien à y édifier son Etat, aux côtés de celui d’Israël.

Elle appelle la France, l’Union Européenne et les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU à sortir de leur inaction, et à agir enfin pour instaurer une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, en imposant l’application pleine et entière des résolutions des Nations Unies.

9 octobre 2023

Maison des Droits de l’Homme (MDH)

Un espace interassociatif, à Limoges et en Limousin, pour réfléchir et construire une société solidaire, démocratique, pacifique et durable

https://www.mdh-limoges.org/spip.php?article3742

Partie 3

INTERNAIONAL

Israël/Palestine : la Fédération internationale pour les droits humains condamne l’escalade de violence et les doubles standards

Jérusalem, Ramallah, Paris, 11 octobre 2023. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) est profondément préoccupée par le nouveau cycle de violence faisant des milliers de victimes civiles et causant d’importantes destructions. Plus que jamais, la communauté internationale doit assumer ses responsabilités morales et juridiques pour rompre ce cycle sans fin de violence. Afin de garantir que les responsables de ces crimes odieux soient tenus responsables, le droit international doit être appliqué par toutes les parties, sans discrimination ni double standard, en reconnaissant que toutes les vies humaines sont égales.

Les récentes attaques indiscriminées du Hamas en Israël, pouvant être assimilées à des crimes de guerre, ont entraîné d’immenses violences et des représailles contre les Palestinien·nes. La situation sur le terrain est extrêmement préoccupante, surtout après le siège total imposé par Israël à deux millions de Palestinien·nes de Gaza, qui n’ont désormais aucun accès à la nourriture, à l’eau, à l’électricité, à l’essence ou aux médicaments. Les frappes aériennes aveugles, le blocus et la famine imposés à la population civile de Gaza sont clairement interdits par le droit international humanitaire et constituent des crimes de guerre. Les crimes de guerre commis par les uns ne peuvent jamais justifier les atrocités commises par les autres. Il est urgent de tout mettre en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu immédiat de toutes les parties, de prendre des mesures concrètes pour libérer les otages civils et protéger le peuple palestinien face aux attaques israéliennes disproportionnées, et garantir l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.

Ce cycle de violence est le résultat prévisible de l’occupation illégale et du régime d’apartheid imposé par Israël et qui dure depuis trop longtemps, malgré les appels et les avertissements lancés par les organisations de défense des droits humains et les mécanismes des Nations unies. Dans une période marquée par des tensions extrêmes, la radicalisation des discours et un soutien inconditionnel à Israël, il est important d’appeler à la désescalade et à un cessez-le-feu immédiat pour protéger les populations civiles, qui sont les principales victimes de ce conflit.

La FIDH rappelle que tant que la communauté internationale refuse de mettre en œuvre des mesures qui remédient aux causes profondes de ce conflit, aucune paix juste et durable ne sera possible. Le blocus et le siège de Gaza durent depuis 16 ans, enfermant deux millions de Palestinien·nes dans une prison à ciel ouvert déclarée « invivable » par les Nations unies. Le blocus de Gaza n’est pas une question isolée, Israël a mis en place et maintient un système d’apartheid à travers ses lois, ses politiques et ses pratiques, tout en continuant un déni perpétuel des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit à l’autodétermination et le droit au retour.

Malgré ces graves violations, aucune véritable enquête ou poursuite nationale n’a été menée pour ces crimes. La Cour pénale internationale (CPI) enquête sur la situation en Palestine depuis 2021. Les atrocités en cours relèvent également de la compétence de la CPI. Une enquête active de la CPI revêt une importance profonde pour les victimes et les survivant·es, offrant la perspective d’une responsabilisation, d’une réparation et d’une reconnaissance mondiale de leurs souffrances. Elle renforcera le principe selon lequel l’impunité pour les crimes graves (peu importe où ils sont commis) est inacceptable, favorisant l’espoir et ouvrant la voie à une paix juste et durable. Pourtant, il est alarmant de constater que cette enquête n’a pas bénéficié d’une priorité ni de ressources adéquates, par rapport à d’autres enquêtes en cours de la CPI.

La Fédération internationale pour les droits humains :

• appelle à un cessez-le-feu immédiat de la part de toutes les parties ;

• appelle la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à ne pas alimenter davantage la situation illégale actuelle et à prendre des mesures concrètes pour assurer la protection du peuple palestinien face aux attaques aveugles d’Israël ;

• demande la protection et la libération inconditionnelle des otages civils israéliens capturés par des groupes armés palestiniens et exige que les autorités israéliennes s’abstiennent de toute forme de punition collective contre les Palestinien·nes à Gaza et la levée immédiate du blocus et le siège de Gaza ;

• exhorte la communauté internationale à faire appliquer les résolutions de l’ONU et à exiger le retrait total, immédiat et inconditionnel des territoires palestiniens occupés depuis 1967, ainsi que la réalisation du droit au retour des réfugié·es palestinien·nes tel que consacré dans la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies ;

• demande au procureur de la CPI, Karim Khan, d’accélérer l’enquête sur la situation en Palestine et d’informer de manière proactive toutes les parties au conflit israélo-palestinien que l’enquête sur les crimes internationaux dans les territoires occupés par Israël depuis 1967 (à savoir, la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est) est en cours et inclut tous les crimes commis ou en cours ;

• appelle les États parties à la CPI à soutenir sans équivoque et inconditionnellement le travail du Bureau du Procureur dans son enquête indépendante sur les crimes internationaux commis en Palestine - Il est essentiel de garantir que la CPI dans son ensemble dispose de ressources adéquates pour mener à bien ce mandat de manière efficace ;

• appelle Israël à mettre fin à la colonisation, au régime d’apartheid et aux politiques d’annexion imposées au peuple palestinien, qui sont à l’origine des vagues persistantes de conflit dans le territoire.

https://www.fidh.org/fr/regions/maghreb-moyen-orient/israel-palestine/israel-palestine-la-federation-internationale-pour-les-droits-humains-30038

FRANCE

AFPS : Stop à la guerre contre le peuple palestinien !

Levée du blocus de Gaza !

L’opération armée menée par le Hamas a ciblé des bases militaires israéliennes. Elle a aussi pris pour cibles de très nombreux civils non armés, ce que nous dénonçons sans aucune ambiguïté.

Dans une escalade placée sous le signe de la vengeance, le gouvernement israélien compte en faire « payer le prix » aux Palestinien·nes de Gaza et à ceux de Cisjordanie dont Jérusalem-Est.

Ce sont plus de deux millions et demi de personnes, hommes, femmes et enfants de la Bande de Gaza, qui se retrouvent de nouveau sous un déluge de bombes, et menacées d’une expédition punitive de l’armée israélienne. Déjà, les bombardements ont causé plus de 1000 morts dont de très nombreux enfants, plus de 5000 blessés et des destructions massives.

Après 16 ans de blocus et d’innombrables attaques, les dirigeants israéliens ont décidé de priver d’électricité, de gaz, d’eau et de nourriture l’ensemble de la population de la Bande de Gaza : une punition collective d’une incroyable cruauté, désignée comme un crime de guerre par le droit international, et dénoncée par le Secrétaire Général de l’ONU. En désignant les habitants de la Bande de Gaza comme des « animaux », le ministre israélien de la Défense atteint le summum du racisme et des intentions génocidaires.

Le peuple palestinien a un droit légitime et incontestable reconnu par le droit international à organiser sa résistance y compris armée, dès lors que celle-ci se conforme au droit international humanitaire. L’Association France Palestine Solidarité réaffirme son soutien à la résistance du peuple palestinien face à l’oppression qu’il subit depuis 75 ans. Pour autant, notre indéfectible engagement solidaire ne saurait nous empêcher de dénoncer les actes effroyables commis par les commandos du Hamas.

Rien ne peut justifier de tels actes. Nous déplorons toutes les victimes civiles, qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes, et nous dénonçons tous les crimes de guerre quels qu’en soient les auteurs. Les États-Unis, l’Union européenne et la France affirment « le droit d’Israël à se défendre ». Au moment où les bombardements se multiplient sur la Bande de Gaza, et où des centaines de blindés sont massés autour de celle-ci, ces déclarations s’apparentent à un permis de tuer. D’une manière scandaleuse, elles confortent l’État d’Israël dans sa logique de vengeance d’État.

Nous attendons au contraire des autorités françaises et européennes qu’elles se mobilisent pour un cessez-le-feu immédiat, et nous exigeons que cessent les bombardements contre la Bande de Gaza, l’offensive terrestre programmée par Israël et le siège totalement inhumain qu’Israël fait subir à la population.

Nous refusons le climat de chasse aux sorcières qui manipule l’émotion légitime suscitée par les derniers événements. Nous dénonçons les interdictions des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien. A Paris, le rassemblement prévu jeudi soir a été interdit, ce que nous allons contester devant les tribunaux. Nous exigeons le respect du droit à la liberté d’expression et de réunion.

Le Bureau national de l’AFPS, 11 octobre 2023, 12h00

https://www.france-palestine.org/Stop-a-la-guerre-contre-le-peuple-palestinien-Levee-du-blocus-de-Gaza

MRAP : Israël – Palestine Halte au feu – Négociation – Droit international
Pour mettre fin à l’engrenage de la violence, une seule solution : la fin de la colonisation

L’offensive menée depuis la Bande de Gaza par le Hamas, d’une ampleur sans précédent, a déplacé le conflit qui dure depuis des années sur le territoire israélien : des sites militaires israéliens ont été investis, des milliers de roquettes ont été tirées dans une attaque massive mettant en échec la défense anti-missiles israélienne. Le MRAP condamne sans ambiguïté l’assassinat de civils dont des jeunes d’une rêv party, dénonce la prise d’otages de femmes et d’enfants et demandent leur libération immédiate.

La réponse d’Israël est le bombardement de la bande de Gaza qui subit un blocus depuis 17 ans, punition collective interdite par le droit international. Ces bombardements auraient déjà fait plus de 900 morts et plus de 1000 blessés. Rappelons que la densité de population dans la bande de Gaza est la plus élevée du monde avec 4000 habitants au km2. Israël a droit à la sécurité, le peuple palestinien aussi. Selon la Coordinatrice humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens occupés, au moins 200 000 habitants de gaza ont été déplacés. Une école de l’UNRWA abritant des familles déplacées à Gaza a été directement touchée.

Pire les mesures prises par Israël pour couper l’électricité, l’eau, l’approvisionnement en nourriture à 2 millions, d’hommes, de femmes, d’enfants est un crime de guerre.

La déclaration du ministre de la défense israélienne concernant Gaza « nous avons affaire à des animaux humains et nous les combattrons comme des animaux » est intolérable comme sont intolérable les actes antisémites commis en France.

Il y a déjà eu trop de morts de part et d’autre. Le MRAP appelle au cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de négociations généralisées sous l’égide des Nations Unies.

La seule solution pour mettre fin à l’horreur est la fin du déni des droits des Palestiniens, le respect du droit international, l’application des résolutions de l’ONU, l’arrêt de la colonisation, le démantèlement du mur et des colonies.

Cela passe aussi par la reconnaissance par le gouvernement français de l’État de Palestine.

La communauté internationale, dont la France, en laissant les mains libres au gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahou, porte une lourde responsabilité dans la situation tragique d’aujourd’hui. Il faut mettre en place des sanctions pour imposer à l’État d’Israël le respect du droit international : embargo sur tout le commerce avec les colonies, embargo sur la coopération sécuritaire et militaire, des sanctions sur les entreprises qui participent à la colonisation.

Le MRAP appelle les Nations Unies à envoyer le plus rapidement possible une force de protection des populations civiles.

Face à cette situation dramatique, le MRAP restera vigilant, comme il l’a toujours été, face aux manifestations d’antisémitisme comme face à ceux qui exhibent à profusion l’équation antisionisme = antisémitisme.

Bureau National du MRAP, Le 11 octobre 2023

https://mrap.fr/israel-palestine-halte-au-feu-negociation-droit-international.html

Solidaire : Pour mettre fin aux massacres, l’urgence d’une paix juste et durable entre israélien·nes et palestinien·nes

Solidaires condamne avec force et la plus grande détermination les crimes de guerre du Hamas en Israël contre des civil·es désarmé·es, y compris des enfants, que rien ne peut justifier.

Chaque jour des nouvelles terribles nous parviennent d’Israël et de Palestine accompagnées de récits d’horreur. Solidaires exprime ses condoléances et tout son soutien aux familles des victimes et leurs proches.

Quelles que soient les horreurs commises, elles ne peuvent être réparées par de nouvelles horreurs. Le blocus de la bande de Gaza, la privation de ses deux millions d’habitant·es des ressources vitales (notamment la nourriture et l’eau) et les bombardements ciblant civil·es, hôpitaux, écoles, centrales électriques ou immeubles de presse sont inacceptables et constituent également des crimes de guerre alors que de très nombreuses victimes sont déjà à déplorer.

Personne ne peut croire que noyer Gaza sous les bombes constitue une issue possible. Il faut des négociations de paix et, comme les militant·es du monde entier le réitèrent inlassablement, l’application du droit international bafoué depuis de trop nombreuses années : libération des territoires occupés, retour des réfugié·es, pleine égalité pour toutes et tous. Seule la voie de la justice permettra la paix.

L’Union syndicale Solidaires condamne les propos et les agressions racistes et discriminatoires contre les personnes juives et musulmanes ou assimilées comme telles.

L’Union syndicale Solidaires condamne les atteintes à la liberté de manifester et d’expression de collectifs, d’associations et d’organisations qui, comme Solidaires, dénoncent les effets de la colonisation, de l’occupation et de l’apartheid que subit le peuple palestinien.

L’Union syndicale Solidaires joint sa voix à celles et ceux qui appellent à un cessez-le-feu immédiat, à la libération des otages et à l’application du droit international, condition indispensable pour qu’une paix juste et durable soit possible.

Paris, le 12 octobre 2023

Union syndicale Solidaires

UD CGT Pari : Pas de paix sans justice

L’épisode de guerre déclenché par l’offensive militaire du Hamas contre Israël est le produit d’une situation politique marquée par la poursuite de la colonisation israélienne nu mépris du droit international, par le blanc-seing donné aux violences des colons contre la population palestinienne par un gouvernement israélien dominé par l’extrême droite, gouvernement qui. par ailleurs. remet en cause les droits démocratiques des israéliens eux-mêmes.

Cet épisode marque l’échec de la politique israélienne qui vise à marginaliser politiquement le peuple palestinien et celui de la politique étasunienne qui cherche à normaliser – sur le dos des palestiniens – les rappo11s entre Israël et les régimes arabes.

Le gouvernement israélien mène une guerre contre le peuple palestinien, guerre permanente de basse intensité ponctuée régulièrement par des offensives militaires d’ampleur. Dans ces conditions, le peuple palestinien a un droit à l’autodéfense qui ne peut être contesté, mais qui ne peut s’exercer dans l’attaque délibérée des civils.

Aux crimes de guerre d’Israël ne peuvent répondre des crimes de guerre palestiniens que nous condamnons fermement.

De surcroît, le choix du Hamas de s’attaquer aux populations civiles israéliennes ne peut que renforcer la haine entre les deux peuples et, en Israël même, le camp de celles et ceux qui se refusent ci toute négociation. Il est suivi de représailles qui aggravent encore la situation de la population de Gaza déjà soumise au blocus israélien et à la gouvernance dictatoriale du H amas.

Dans cette situation, et au-delà de la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, la solution passe d’abord par le respect du droit international et des résolutions de l’ONU, qui ont condamné à de nombreuses reprises la politique israélienne et donc par la création d’un État palestinien viable.

II est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités. En particulier, en ce qui concerne la France, l’alignement de la position française sur la position israélienne est un scandale qui renforce le gouvernement israélien dans sa politique coloniale et mortifère.
Nous dénonçons également l’interdiction de plusieurs rassemblements de soutien au peuple palestinien. La population doit pouvoir s’exprimer dans ln rue.

La commu1rnuté internationale est la seule force en capacité d’exercer la pression nécessaire pour contrebalancer la puissance militaire israélienne, mettre fin à la politique d’Apartheid et imposer le respect des résolutions de l’ONU. Il n’y aura pas de paix durable sans justice.

L’UD CGT Paris. le 11 octobre 2023

Valentine Oberti (Mediapart) : Les faits face à l’effroi

Comment raconter une guerre ? Quel est notre rôle quand surgit une actualité telle que l’attaque terroriste du Hamas contre des civils israéliens et l’offensive d’Israël qui s’ensuit et qui frappe des civils dans la bande de Gaza ? L’émotion est inévitable, l’humanité indispensable. Et la tranquillité d’esprit nécessaire pour regarder les faits, les raconter, les analyser à juste distance.

Mais les faits surgissent toujours dans un contexte et une perspective historique. Plus que jamais, ce conflit entre Israël et le Hamas, qui n’est pas nouveau (la bande de Gaza est sous blocus depuis 16 ans) mais qui a changé de dimension depuis ce 7 octobre 2023, il nous faut donner du sens.

Loin de l’excitation de certains plateaux de chaînes d’infos et des analyses à l’emporte-pièces, nous tentons d’avoir une couverture aussi pertinente que possible, au plus près du terrain. Analyser le caractère inédit de ces attaques. Raconter les conséquences humanitaires désastreuses du siège et de l’offensive israélienne pour la population de la bande de Gaza. Questionner la faillite sécuritaire d’Israël et le fiasco stratégique de Benyamin Nétanhyaou.

Prendre de la hauteur sans surplomb, faire œuvre de pédagogie et accepter avec humilité la mise à l’épreuve de l’actualité, au Proche-Orient comme en France.

Valentine Oberti

L’Hebdo de Mediapart La lettre hebdomadaire Vendredi 13 Octobre 2023

Édition spéciale Israël-Hamas

ITALIE

Arci : Arrêtez le massacre. Terre Vie Liberté pour deux peuples et deux Etats

En ces heures terribles, les images de la nouvelle guerre israélo-palestinienne pénètrent dans nos foyers, suscitant l’angoisse des membres d’Arci quant au sort des populations civiles à nouveau impliquées contre leur gré dans les combats.

Notre association s’est toujours mobilisée pour une paix juste et durable en Palestine et en Israël, et ce qui se passe actuellement suscite colère et découragement chez tous ceux qui, au sein d’Arci, travaillent dans des réseaux nationaux et internationaux, avec la société civile palestinienne dans des campagnes de solidarité et des projets de coopération, et avec la société civile pacifiste et démocratique israélienne pour la paix et les droits.

L’Arci exprime sa proximité avec ceux qui souffrent, avec les familles de toutes les victimes, les blessés, les kidnappés, les bombardés, en rappelant que cette souffrance n’est pas nouvelle mais qu’elle dure depuis des décennies, de génération en génération, et qu’il y a des millions de personnes sur cette terre qui n’ont jamais connu la paix, la paix qui est un droit universel de l’être humain. Le nombre de victimes civiles des combats augmente et s’ajoutera aux centaines de victimes que l’occupation illégale des territoires palestiniens et le siège cruel de la bande de Gaza causent chaque année.

Cette guerre, par son horreur, réveille les consciences d’un sommeil coupable de la communauté internationale. Un sommeil coupable qui a provoqué l’annulation du processus de paix pour « deux peuples et deux États » qui, ces dernières années, a justifié le siège de Gaza, l’occupation illégale de Jérusalem-Est, l’expansion incessante des colonies en Cisjordanie, les arrestations illégales, les morts impunis et la violence.

Cultiver la colère, la misère, la violence, la restriction des libertés et des droits chez des millions d’innocents ne mène pas à la paix et à la sécurité : au contraire, cela nourrit la barbarie, la violence, l’insécurité. Et il produit des fruits empoisonnés.

Et même si le Hamas n’a jamais représenté tous les Palestiniens, aujourd’hui, tout le monde, surtout à Gaza, risque de payer un prix très élevé pour les représailles israéliennes, pris au piège d’un siège sans issue. D’autre part, le gouvernement israélien a été contesté ces derniers mois par la majorité de la population, qui est descendue dans la rue chaque semaine pendant des mois, comme jamais auparavant dans l’histoire du pays. Et maintenant, grâce à l’état d’urgence, il peut déchaîner sa puissance de feu sur un peuple terriblement plus faible.

C’est le sort de deux peuples et de tout le Moyen-Orient, région cruciale pour le monde entier, qui est en jeu.

L’Arci demande à la communauté internationale, au gouvernement italien et à toutes les forces politiques et sociales de faire l’impossible pour arrêter immédiatement les armes, pour éviter de nouvelles victimes civiles, pour empêcher l’escalade du conflit et son internationalisation, d’autant plus que les intérêts étrangers qui travaillent pour la guerre sont évidents.

Nous exigeons que la communauté internationale s’engage, après des décennies, à reprendre de vraies négociations pour un véritable processus de paix basé sur les droits inaliénables des deux peuples à la terre, à la vie et à la liberté. Et que les associations, les mouvements de défense des droits de l’homme, cette riche société civile qui collabore aussi avec les cercles et comités Arci dans tant d’actions de solidarité soient inclus dans les négociations. Pour que la paix soit durable, il faut avant tout qu’elle soit juste et que les processus de paix, même dans les moments les plus tragiques, soient imaginés comme participatifs par les communautés.

Et il faut que la communauté internationale prenne enfin conscience que sans le respect des résolutions de l’ONU, aucune paix n’est possible, et qu’il n’est pas admissible de limiter l’action des agences internationales et des personnes qui travaillent sous leur mandat. Que personne ne s’oppose à leur travail, que des couloirs soient ouverts pour permettre leur action de secours auprès des populations sans défense. Qu’une trêve soit imposée et que la violence cesse. Et que chacun s’engage enfin à construire une paix juste.

8 octobre 2023

L’Arci

Traduit de l’italien (DeepL)

https://www.arci.it/fermare-il-massacro/

Partie 4

IRAN

PCOI-H : Déclaration sur la guerre en Israël/Palestine

Le samedi 7 octobre 2023, des centaines de membres de la branche militaire du Hamas ont attaqué des villes du sud d’Israël. Les premières attaques ont eu lieu dans une zone proche de Gaza, où se tenait un festival de musique. De nombreux jeunes femmes et hommes ont été assassinés, des installations militaires ont été touchées et des dizaines de milliers (*) de militaires et de civils ont été capturés et emmenés à Gaza. Simultanément, le Hamas a tiré plus de 25 000 roquettes sur 20 villes du centre et du sud d’Israël. Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, au moins 900 personnes ont été tuées et 2 616 blessées.

L’armée israélienne a commencé ses frappes terrestres et aériennes samedi à 10 heures. Elle a affronté les forces du Hamas et a infligé de lourds bombardements à la population de Gaza. Lors de la première attaque contre Gaza, plus de 300 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été tués. Selon le ministère palestinien de la Santé, 770 Palestiniens, dont 140 enfants, ont été tués et 3 726 blessés. L’attaque israélienne a tué 18 personnes et blessé plus de 187 personnes en Cisjordanie.

Avec ses bombardements intenses, détruisant des hôpitaux, des écoles, des maisons, des réserves d’énergie et d’eau, l’armée israélienne a puni plus de deux millions de personnes sous prétexte d’attaquer le Hamas. Il s’agit d’un nouveau chapitre dans la guerre entre le terrorisme d’État et le terrorisme islamique. Netanyahu a qualifié l’attaque du Hamas de « 11 septembre » et a déclaré qu’il raserait Gaza et « changerait le visage du Moyen-Orient ».

L’objectif du gouvernement raciste d’Israël est l’annexion d’encore plus de terres palestiniennes, l’augmentation du terrorisme et l’imposition d’encore plus de difficultés aux Palestiniens sous couvert de « faire face au terrorisme » et de négliger la question de Palestine. L’objectif du Hamas et de ses alliés n’est pas, comme ils le prétendent, « de mettre fin à tous les massacres commis par les occupants », mais d’accroître le terrorisme et la peur islamiques, de s’opposer à la tendance à la normalisation entre les États arabes réactionnaires et Israël, et de renforcer le mouvement islamique dans la région. Israël, le Hamas et son allié, la République islamique d’Iran, avaient tous besoin de cette guerre ! L’étendue de cette guerre ne se limitera pas à la bande de Gaza. Cela est encore plus évident si l’on considère le soutien total apporté à Israël par les États occidentaux et l’absence de plan pour résoudre la question palestinienne. Le Moyen-Orient va être confronté à une nouvelle vague de guerres terroristes et de militarisme.

Les victimes de cette guerre sont des peuples sans défense qui ne s’intéressent pas aux objectifs réactionnaires des deux pôles du terrorisme. Aujourd’hui, des forces super réactionnaires et de droite comme le Hamas et l’Islam politique revendiquent « la liberté pour la Palestine » et se nourrissent de la vieille blessure de la question palestinienne. Le gouvernement israélien n’a aucun lien avec ce qui est arrivé au peuple juif, pas plus que le Hamas ou le mouvement islamique n’ont aucun lien avec les difficultés endurées par le peuple palestinien. Ni l’extrême droite en Israël, ni l’islam politique en Palestine ne veulent une solution à la question palestinienne. Leurs actions et politiques se renforcent mutuellement.

La résolution de la question palestinienne isolera à la fois l’extrême droite en Israël et l’islam politique en Palestine et dans la région. La question de la Palestine doit être résolue. L’annexion, l’embargo, le terrorisme et la guerre ne sont pas la réponse. La formation d’une Palestine indépendante et le retour à l’Accord d’Oslo constituent une première étape efficace pour mettre fin aux difficultés actuelles.

Le Parti communiste ouvrier d’Iran – Hekmatiste condamne cette guerre réactionnaire et terroriste et appelle tous à se soulever contre la guerre terroriste et à y mettre un terme. Nous condamnons fermement le meurtre de personnes civiles et sans défense par le Hamas. Nous condamnons fermement le massacre de civils à Gaza par Israël. Du point de vue des intérêts des travailleurs et de la majorité des peuples du Moyen-Orient, tout « changement dans la configuration du Moyen-Orient » par ces forces réactionnaires ne fait que perpétuer la réaction, l’oppression, la pauvreté, l’apartheid et le despotisme. Les peuples du Moyen-Orient et la nouvelle génération veulent se débarrasser des États religieux de droite.

Les travailleurs et les masses travailleuses en Israël, en Palestine et dans les pays de la région doivent se soulever contre la guerre, le terrorisme et lutter pour une solution à la question palestinienne. Ils doivent se lever pour créer des sociétés libres et progressistes. Ils doivent se lever pour la solidarité humaine et internationale, la coexistence et une paix stable.

Non au terrorisme d’État, Non au terrorisme islamique !

Liberté, Égalité, État ouvrier !

10 octobre 2023

Déclaration du Parti communiste ouvrier d’Iran (hekmatiste) sur la guerre en Israël/Palestine

https://aplutsoc.org/2023/10/15/declaration-du-parti-communiste-ouvrier-diran-hekmatiste-sur-la-guerre-en-israel-palestine/

Source : https://hekmatist.org/archives/11364

Note :

* : les chiffres mentionnés dans ce paragraphe sont bien ceux figurant dans la déclaration originale

FRANCE

AFPS : Halte au massacre à Gaza, la France devrait agir pour le respect du droit

Actualisation des données (14 Octobre 2023 à 14h)
Nombre de mort-es à Gaza : 2215 personnes, dont 714 enfants
Nombre de Blessé-es à Gaza : 8000 personnes
Nombre de mort-es en Cisjordanie et à Jérusalem Est : 54 personnes

Le monde s’est réveillé Vendredi 13 Octobre 2023 avec le plan monstrueux des autorités israéliennes du déplacement massif de toute la population du nord de la bande de Gaza, y compris la ville de Gaza, vers le sud de ce minuscule territoire.

Outre le fait qu’il est impossible de déplacer un million de personnes en vingt-quatre heures et que celles-ci ne trouveront aucune infrastructure pour les accueillir, il faut comprendre que cela veut dire une intervention terrestre qui menace de raser tout ce territoire dont la grande ville de Gaza, avec les habitations, les bureaux, les écoles, les universités, les centres culturels et les représentations internationales dont celles de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Faut-il rappeler aussi que, depuis Samedi 7 Octobre 2023, la bande de Gaza est soumise à un déluge de bombes, que des quartiers entiers sont rasés et que des familles sont décimées. Les derniers chiffres officiels du ministère de la santé de Gaza sont de deux mille deux cent quinze morts, dont sept cent quatorze enfants, et huit mille blessés. Israël a décidé de couper tout accès à la nourriture, à l’eau et à l’énergie de la bande de Gaza. C’est une catastrophe humaine sans précédent qui menace les hommes, les femmes et les enfants de Gaza.

En Cisjordanie dont Jérusalem-Est, la situation est également très grave. Les attaques de l’armée et des colons contre la population palestinienne ont fait cinquante-quatre morts et neuf cent cinquante blessés depuis Samedi 7 Octobre 2023.

Les plus grandes organisations palestiniennes de défense des droits humains, dans un communiqué commun, appellent tous les états tiers à protéger le peuple palestinien contre le génocide. Ce n’est pas un mot qu’elles utilisent sans l’avoir mûrement pesé. Ce qui se prépare, c’est l’effacement d’un peuple, de ses moyens d’existence et de son cadre de vie.

Des centaines de civils israéliens ont subi des crimes de guerre que nous avons dénoncés, mais l’état d’Israël est en train de commettre un crime de guerre et un crime contre l’humanité d’une ampleur sans commune mesure contre le peuple palestinien.

Dans cette situation, la France continue de soutenir l’offensive militaire israélienne, avec des demandes de pure forme d’épargner les civils. Elle ne dénonce pas le siège total et catastrophique de Gaza, elle ne met pas en question le plan monstrueux de déplacement de la population et de destruction préparé par Israël et elle ne demande pas l’arrêt des bombardements qui détruisent des quartiers entiers et qui tuent massivement les civils.

Dans une démarche totalement inédite, le ministre de l’intérieur entend museler le soutien au peuple palestinien en interdisant les rassemblements partout en France, comme à Paris, Lille, Nantes, Grenoble, Lyon, Saint-Etienne et Strasbourg. Dans cette dernière ville elle a arrêté et mis en garde à vue des militants qui manifestaient pacifiquement. L’AFPS tient à exprimer toute sa solidarité avec les personnes appréhendées, elle exige leur libération immédiate et la levée de toutes les poursuites contre elles. En réprimant toute expression de solidarité avec le peuple palestinien, les autorités françaises sont en train de créer de graves frustrations et de la division au sein de la société française, en contradiction totale avec l’appel à l’unité du président de la république.

Le président de la république se rend-il compte que, en soutenant l’offensive israélienne, il est en train de se rendre complice de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ? Se rend-il compte des dégâts irrémédiables qu’il est en train d’infliger à la réputation internationale de la France et aux valeurs qu’elle est censée porter ?

L’AFPS demande solennellement aux autorités françaises de s’exprimer et d’agir pour un cessez-le-feu immédiat, pour l’arrêt de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, pour la protection de la population palestinienne à Gaza et en Cisjordanie dont Jérusalem Est et pour la reprise d’un processus politique. Il est temps, il est grand temps, que la France retrouve sa place au service du droit et au service de la paix.

Communiqué du bureau national de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Samedi 14 Octobre 2023 à 12 heures

Contretemps : En solidarité avec la lutte du peuple palestinien

Une opération militaire d’une ampleur inédite des forces armées palestiniennes dirigées depuis Gaza par le Hamas s’est déroulée le 7 octobre dernier, suscitant un débat public d’une grande intensité.

Contretemps se rattache à la tradition de la gauche anticoloniale et internationaliste, celle qui a notamment soutenu l’indépendance de l’Algérie. La solidarité de notre revue avec la résistance palestinienne est une constante de sa ligne éditoriale.

Bien sûr, notre volonté de fournir des éléments pour comprendre la signification et la portée de cette opération, ne signifie en aucun cas que nous considérons justifiables les crimes de guerre, comme les multiples assassinats et enlèvements de civils perpétrés par le Hamas, pas plus que nous pensons justifiables les innombrables crimes commis par l’État d’Israël qui, régulièrement et depuis des décennies, frappe militairement des populations civiles, tuant par centaines, comme il est en train de le faire chaque jour à Gaza dans le cadre d’une « vengeance » brutale et indiscriminée. Aucun crime de guerre ne peut être justifié, quand bien même il répondrait à d’autres crimes de guerre.

C’est dans cet esprit que nous proposons et continuerons à proposer à nos lecteurs.rices les textes d’information, de réflexion et d’analyses sur la situation actuelle en Palestine. Des textes qui dialogueront entre eux, comme nous l’avons toujours fait pour alimenter les débats stratégiques des gauches radicales.

L’offensive du 7 octobre ne peut être comprise que comme l’un des épisodes de la lutte d’un peuple contre un système colonial en cours depuis trois quarts de siècle. Le processus de dépossession, de désarabisation des lieux et d’expulsion méthodique des Palestinien·nes de leurs terres a en effet commencé en 1948, avec la création de l’État d’Israël. Depuis, il n’a jamais cessé. Face aux expropriations des biens et des ressources, aux destructions matérielles, humaines et psychiques, aux emprisonnements arbitraires, aux privations et – pour ce qui est de Gaza – aux bombardements répétés, face au projet d’effacement-remplacement de la Palestine, le peuple palestinien résiste continûment, de diverses manières et dans des conditions de violence dramatique, depuis 1948.

Dans ce combat contre l’oppression coloniale, notre position est un soutien à la résistance des colonisé·es pour la libération nationale – ce qui, faut-il le répéter, ne signifie aucunement justification de chacun des actes commis dans le cadre de cette lutte. Chaque vie humaine perdue est une tragédie. Nous sommes convaincu·es que l’issue au conflit israélo-palestinien ne peut émerger que dans la lutte contre le colonialisme, pour la libération de la Palestine. Le système colonial est intrinsèquement violence, destruction et apartheid (la récente qualification des palestinien.es de Gaza d’« animaux » par le pouvoir israélien en est une expression), seule sa désintégration peut ouvrir une véritable ère de paix, délivrant à la fois les Palestinien·nes et Israélien·nes d’aujourd’hui, qui enfin pourraient vivre ensemble libres et à égalité.

Nous dénonçons le blanc-seing accordé par les pays occidentaux – dont la France – à l’effroyable punition collective infligée par l’État israélien aux 2,3 millions habitants de Gaza. Plutôt que d’exiger un cessez-le-feu immédiat, ils se rendent complices moralement et politiquement (et militairement pour ce qui est des États-Unis et de la Grande-Bretagne) des crimes de guerre israéliens commis en Palestine, et de la probable nouvelle Nakba à Gaza.

Editorial

15 octobre 2023

La rédaction de Contretemps

https://www.contretemps.eu/solidarite-lutte-peuple-palestinien-editorial/

Aurélie Trouvé : Chaque victime civile est une blessure insupportable

Le Hamas a lancé une attaque effroyable sur Israël samedi, et depuis hier soir, Israël bombarde massivement Gaza. Aucun ne fait de distinction entre civils et combattants.

Militante de solidarité internationale, députée FI NUPES de Seine Saint Denis, je suis bouleversée. Chaque victime civile, palestinienne comme israélienne, est une blessure insupportable. Nous pleurons chacune d’entre elles ; je pense tout particulièrement aux habitants de ma circonscription qui peut-être sont touchés à travers les combats, et je veux leur adresser mes condoléances et ma compassion, tout comme à leurs proches.

Dans ce conflit, comme dans tous les autres, les civils devraient être reconnus et protégés comme ils sont censés l’être par le droit international. Je condamne, avec mon groupe parlementaire de la France insoumise, les attaques contre les civils quels qu’ils soient, où qu’ils soient. A chaque fois ce sont des crimes de guerre. Et j’appelle tant l’Etat Israélien que les combattants du Hamas à respecter le droit international.

Je me tiens aux côtés des peuples, comme le peuple palestinien, qui revendiquent leur droit à l’autodétermination, qui résistent aux occupations et se battent pour leur liberté.

Et nous savons que la protection des civils, et tout particulièrement des civils palestiniens, n’a jamais été une préoccupation dans la guerre d’occupation que l’Etat Israélien mène contre le peuple palestinien depuis plus de 50 ans. Avant même l’opération du Hamas ce samedi, près de 250 Palestiniens, pour l’immense majorité des civils, dont 39 enfants, ont été tués durant cette année 2023.

Il faut le redire : cela ne justifie en rien les exactions et les meurtres commis ces deux derniers jours par le Hamas. La politique des otages civils, en particulier, est intolérable. Ainsi, le Hamas n’offre aux populations d’Israël et de Gaza qu’un avenir fait de détresse et de chaos.

En fermant les yeux sur les crimes de guerres israéliens, la communauté internationale porte aussi une responsabilité immense dans la tragédie qui se déroule devant nos yeux. Depuis la fin des accords d’Oslo au milieu des années 2000, elle a laissé toute latitude à l’État Israélien pour piétiner l’ensemble des accords et des résolutions qui constituaient une base pour négocier la fin du conflit. L’arrivée du gouvernement d’extrême droite mené par Netanyahu, a amplifié et aggravé les termes de ce conflit ; il assigne toute la région à la peur et l’injustice. Alors que les autorités israéliennes venaient d’annoncer un nouveau plan de colonisation de plus 6000 habitations dans les territoires occupés et de plus de 3000 à Jérusalem-Est, le Conseil de sécurité rappelait le 27 Septembre dernier que la colonisation restait un crime en violation du droit international.

A l’heure où j’écris, le ministre de la défense Israélien promet le “siège complet” de Gaza et la fin de tout ravitaillement, eau, électricité, nourriture, fuel. Deux millions de personnes, hommes, femmes, bébés, enfants, vieillards… y vivent : en droit international la privation intentionnelle de vivres est un crime contre l’humanité. Plus de 100 000 Gazaouis ont quitté leurs habitations depuis samedi. Où vont-ils aller ? Les prisonniers politiques retenus en Israël font l’objet de sanctions illégales dans n’importe quel pays démocratique.

Faut-il encore plus de souffrances ?

J’aimerais être la députée d’une France qui se fait entendre face au précipice au bord duquel nous nous trouvons, à nouveau. Je souhaite que notre pays pèse de tout son poids pour que cessent les combats, mais aussi pour que des solutions durables se construisent afin d’en finir avec les violences et les injustices quotidiennes qui les produisent. Il n’y aucune solution militaire qui protégera les peuples des deux Nations, et ramènera la justice. Seule une solution politique pourra permettre la fin d’un conflit qui porte sur le partage de la terre, des ressources, l’arrêt de la colonisation et la fin de l’oppression du peuple palestinien.

Je souhaite que les armes s’éteignent, que chacun puisse retrouver ses proches et la sécurité. Et pour cela je souhaite que la France s’adresse aux pays européens et à ceux de la région pour engager des négociations sur la base des résolutions internationales.

J’invite sincèrement, respectueusement, tous ceux et celles qui calomnient depuis deux jours le groupe et le mouvement politique auquel j’appartiens à se ressaisir. A réfléchir au sens et à la portée des mots qu’ils emploient. A se hisser au niveau de décence et de gravité que les événements requièrent. Et j’adresse toute mon amitié, toute mon affection, aux peuples, aux victimes, et aux militants sincères de la paix et de la solidarité ; je sais qu’ils sont en Israël, en Palestine autant que dans notre pays.

Paris, le 10 octobre 2023

Aurélie Trouvé

Fraternité ou barbarie

Les crimes et les actes de barbarie commis par le Hamas le 7 octobre 2023 contre des civils Israéliens sont condamnables, sans réserve. Comme tous les crimes commis contre des civils, à plus forte raison si c’est des enfants et s’ils sont accompagnés d’actes de barbarie, comme cela a été le cas.

L’émotion et l’indignation qui s’en sont suivies sont naturelles, chez les victimes leur famille et leurs proches, mais aussi chez les humanistes du monde entier.

Il faut être encore plus clair : rien, absolument rien ne peut justifier de tels crimes, quelque soit le contexte, quelle que soit la cause. Les crimes de guerre condamnent les causes qu’ils prétendent servir.

Je vis loin de l’endroit où on se sont produit ces faits. Je suis citoyen français et je vis en France. Mon pays fait partie de ceux qui possèdent l’arme nucléaire. La stratégie de dissuasion nucléaire consiste à « protéger la France et les Français contre toute menace d’origine étatique contre nos intérêts vitaux, d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit la forme. » . Pour que cette stratégie soit efficace, il faut que quiconque prétendrait s’attaquer à la France soit persuadé que celle ci n’hésiterait pas à lancer une attaque nucléaire ; c’est à dire à détruire massivement plusieurs villes de l’ennemi.

Les gouvernants de mon pays considèrent qu’il existe quand même quelque chose, une situation, un contexte qui autorisent et justifient l’utilisation d’une arme dont les conséquences sur la vie des civils, des enfants et sur la vie tout court seraient incalculables en douleur et en nombre. Nous pouvons en avoir une petite idée à partir des bombardements sur le Japon à Hiroshima et Nagasaki. Dans notre imaginaire le largage d’une bombe à dix mille mètres d’altitude en appuyant sur un bouton et provoquant au sol des dizaines de milliers de morts de civils et des centaines de milliers de blessés marqués à vie, paraît moins barbare que le geste d’égorger au couteau et dans le sang des victimes innocentes et sans défense. La représentation de l’horreur est subjective. Les militaires avaient donné à leurs bombes des noms sympathiques ; « petit garçon » et « gros bonhomme ».

Il y aurait donc pour nos gouvernants une raison qui justifierait que l’humanité vive sous la terreur d’une arme qui pourrait la tuer, la blesser, la dévaster. Il semble que la raison valable soit liée à l’intérêt national et au respect des territoires, à des menaces d’occupation.

Pourtant, puisque rien ne justifie les crimes de guerre : rien ne peut justifier d’envisager l’utilisation de l’arme nucléaire. Or les gouvernants de la France et de nombreux candidats à la gouvernance l’envisagent le plus sérieusement du monde. Demandez aux soldats embarqués dans un sous-marin nucléaire. Ils ont obligation d’exécuter l’ordre qui leur sera donné. Et il faut que le monde soit convaincu que cet ordre peut être donné et exécuté. Sinon, la dissuasion nucléaire n’a pas de sens.

Il ne s’agit pas dans ce raisonnement de chercher une ruse pour relativiser les crimes du Hamas. Il s’agit de condamner toutes les terreurs, toutes les occupations, toutes les tortures tous les crimes commis au nom d’intérêts supérieurs.

Là, maintenant c’est l’heure de l’émotion et des pleurs . Nos gouvernants surfent sur cette douleur à des fins de tactiques électorales à court terme. Madame Borne pour jeter l’infamie sur ses adversaires politiques principaux, la LFI. Monsieur Darmanin pour dissoudre des organisations politiques révolutionnaires, c’est sa méthode. Comme Enrico Macias, homme de spectacle, il est plutôt pour « dégommer physiquement » ceux qui défendent la légitimité de la lutte du peuple Palestinien. Interdire et réprimer en voilà une solution à tous les problèmes. Illusoire. Rappelons le, ces gouvernants vindicatifs, ont entre les mains l’arme de terreur la plus épouvantable qui soit. Pour être crédibles, ils sont prêts à l’utiliser dans « certaines conditions et dans un certain contexte ».

Répétons le autant que nécessaire, les crimes commis par le Hamas sont inadmissibles quelle que soit la raison invoquée, quelque soit le contexte.

Avec le temps, sauf pour les victimes et leurs proches, après que l’armée Israelienne soit repue de vengeances de bombardements et de massacres, la stupeur et l’émotion s’estomperont. Alors il faudra revenir à la situation et au contexte qui, s’ils ne justifient rien permettront de comprendre ce qui a rendu ces horreurs possible. Il faudra partir du réel. Il sera question de deux peuples qui veulent vivre. Il sera question d’occupations, de colonisation d’apartheid, de conditions de vie insupportables faites à une population de deux millions d’habitants humiliée, contrôlée, enfermée, bombardée dans la bande de Gaza.

Il y sera question d’une majorité d’Israéliens qui veulent vivre en paix et que la politique de leurs gouvernants contraint à une guerre sans fin y compris en violant le droit international et le droit de la guerre.

Aujourd’hui, prôner la fraternité entre les peuple contre leurs gouvernants et leurs mauvais apôtres peut sembler dérisoire, pourtant c’est ça ou aller de chaos en chaos, de terreur en terreur, d’horreur en horreur. Toutes les armes, blanches ou nucléaires sont en place pour ça. Ces armes sont chauffées par les fascistes de tous bords qui attisent la haine entre les peuples.

L’actualité mortifère va plus vite que l’écriture. Déjà plus de deux milles palestiniens morts à Gaza, des milliers de bléssés, des batiments détruits. Ce n’est que le début a promis le premier ministre Israélien. Que les victimes cilviles et leurs familles se rassurent. Elles ne sont pas victimes d’actes de terrorisme mais de représailles de ceux qui les emprisonnent et volent leur territoire. Pour fuir ces bombardements, des milliers de Palestiniens s’entassent sur les plages de Gaza au bord de la méditerranée.

Xavier Claret, Toulouse.

Hugo Melchior : Un appel pour une « Trêve Civile » à Gaza

Par le truchement d’une lettre publiée le 11 octobre 2023, des Juifs appartenant à la gauche révolutionnaire et anticolonialiste française ont exprimé leur refus de se taire devant cette abomination advenue en Israël, qui apparaît comme l’expression paroxystique de l’ensauvagement des cœurs et des esprits qui ont conduit des hommes, Palestiniens, à ne pas s’empêcher, faisant le choix de planifier des actes indicibles contre des Juifs, parce que Juifs, au mépris de la morale commune, souillant irrémédiablement du sang des innocents la lutte collective et historique des Palestiniens pour leur droit à l’existence.

Ces Juifs français, soutiens des Palestiniens, ont exprimé par là même la nausée qui les a saisis devant les réactions de ceux qui ont exprimé sans vergogne une satisfaction, sinon une jubilation, devant les images des corps assassinés et suppliciés de citoyens juifs israéliens, sans compter ces dizaines d’otages ; car il fallait bien, selon les dires de ces « amis » des Palestiniens, que l’État impérialiste d’Israël et sa population coupable de soutenir avec obstination ce choix objectivement inique et absurde de l’expansion coloniale jusqu’au bout en Cisjordanie, en payent le prix le plus fort. Seul Israël, parce que puissance coloniale et impérialiste au sens propre du terme, serait responsable de toutes les blessures, tous les crimes, de tous les morts. Or, tout n’est pas permis en politique, certaines choses sont a priori intolérables, comme le fait de trucider lâchement des civils désarmés, quelque soit l’origine et l’intensité de son propre malheur.

Il est certain que les hommes politiques israéliens, pétris de messianisme, démocratiquement élus en Israël par une majorité relative de citoyens qui refusent de partager équitablement la terre biblique et de reconnaître de facto l’existence des Palestiniens comme peuple-nation, vont prendre tout le temps nécessaire pour laver l’honneur de l’armée et de l’État avec le sang des habitants de Gaza, assiégés. En dépit des appels à la retenue et à la proportion, ils entendent imposer le principe totalitaire de la responsabilité collective, déjà dénoncé en son temps par Albert Camus à propos des représailles sanglantes et indifférenciées de l’armée française pendant la guerre d’indépendance algérienne.

Le gouvernement israélien, dominé par les nationalistes conquérants, extrémistes religieux et autres suprématistes juifs, entend donc « pacifier » Gaza intégralement, en agissant comme des militaires qui bombarderaient une prison dans le but de neutraliser certains détenus qui se cacheraient parmi les autres prisonniers désarmés, pris au piège, sans réel échappatoire. Or, en dépit de la création de zones séparées où les populations civiles seraient a priori en sécurité, qui ne sont pas sans rappeler, toute comparaison gardée, aux camps de regroupements misent en place lors de la guerre d’Algérie par les autorités militaires françaises dans le but de priver le FLN de sa base sociale, l’armée israélienne ne pourra pas séparer cette fois-ci, comme lors des opérations militaires précédentes, « le bon grain de l’ivraie ». Et ce sont les populations civiles empêchées de fuir de cette bande de Gaza qui vont continuer à être pulvérisées par les bombes, avant une probable invasion terrestre, assurément ruineuse en vie humaine.

Dès lors, si nous pouvons faire quelque chose en France, cela serait d’organiser des rassemblements pacifiques et multiculturelles dans nos villes pour une trêve civile immédiate à Gaza, ce qui impliquerait évidemment la libération sans condition de tous les otages retenus par le Hamas.

Et tant pis si le lancement d’un tel appel apparaît absolument vain et inaudible. N’oublions jamais que sa solitude n’avait pas empêché Albert Camus, en pleine guerre d’Algérie, de proclamer, sans illusions, par devoir moral, le 22 janvier 1956, avec d’autres, Juifs, Musulmans et Européens, son fameux « appel pour une trêve civile » dans lequel il enjoignait autant les nationalistes algériens engagés dans cette guerre de libération nationale que la puissance coloniale, la France, à épargner au moins la vie des civils innocents. D’aucuns nous rétorqueront que la société israélienne, meurtrie comme jamais depuis 1947, a le droit de se venger comme elle l’entend, quitte à faire avancer le Proche-Orient vers toujours plus de barbarie et de misère, pour réduire définitivement la menace impérieuse que constitue pour sa sécurité collective, ce proto-État terroriste du Hamas.

Nous ne devons pas céder aux fanatiques et aux intransigeants qui ont tout fait depuis des décennies pour que cette guerre entre Juifs et Arabes ait un horrible goût d’éternité, qui, ayant refusé la moindre concession à l’Autre, ont tout fait pour que la perspective d’une paix pratiquement juste et durable entre Palestiniens et Israéliens prenne de plus en plus la forme d’une sinistre chimère.

30 ans après les accords d’Oslo, la colonisation de peuplement n’a jamais cessé, la bande de Gaza a été transformée en une bombe humaine à retardement, tandis qu’Israël se contente d’une gestion essentiellement sécuritaire du problème palestinien ; alors voici l’effroyable épreuve de vérité que constituent ces crimes antisémites, impardonnables.

Il n’y aura pas de paix juste au Proche-Orient, ni à court, ni à moyen terme, et encore moins sans une intervention décisive de la communauté internationale pour enfin contraindre Israël et ses dirigeants à reconnaître que les Arabes de Palestine sont un peuple singulier et distinct des autres, ayant le droit dans ces conditions de s’autodéterminer librement en Cisjordanie, comme à Gaza, sur les frontières de 1967.

Nous ne pouvons pas regarder en silence le spectacle du grand massacre à Gaza. Il faut au moins affirmer le plus fort possible que l’action militaire de l’armée israélienne en riposte aux atrocités subies par des civils ne saurait justifier le massacre de centaines, de milliers d’autres civils palestiniens. Car les maîtres du pouvoir à Tel-Aviv ne veulent pas faire de différence entre la population civile retenue prisonnière depuis 15 ans à Gaza, entraînée dans ce chaos, bien malgré elle, et les dirigeants du Hamas qui ont eux ont pris le risque voulu organiser leur propre suicide collectif, en faisant ce qu’il faut pour déchaîné les forces infernales.

A travers un appel commun à la trêve pour les civils à Gaza, il faudrait redire que ces deux peuples, juif et arabe, sont condamnés à « vivre heureusement ensemble » en terre de Palestine, quoiqu’en pensent les messianismes nihilistes et totalitaires, les prêcheurs de haine et autres marchands de mort, et qu’au lieu du spectre de la « guerre éternelle » contre lequel mettait en garde l’intellectuel juif anticolonialiste, Maxime Rodison, en 1997, il doit être construit ensemble ce « magnifique carrefour de peuples et de religions ».

Hugo Melchior

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