Édition du 10 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Israël - Palestine

Pour la paix, pour Gaza, pour notre humanité

On doit se réapproprier notre force collective. En tant que citoyens et citoyennes, nous avons la responsabilité d’agir et de s’engager pour mettre fin aux guerres et à ce génocide. On ne peut laisser le monde entre les mains des forces destructrices de la guerre.

Martine Eloy et Suzanne-G. Chartrand, Collectif échec à la guerre

Chaque année, le Collectif Échec à la guerre profite du Jour du Souvenir pour rappeler que les guerres ne font pas que des victimes parmi les militaires. Elles tuent en plus grand nombre des civils - hommes, femmes et enfants – et détruisent la vie de ceux et celles qui y survivent. Lorsqu’on parle de guerre, on parle de morts, mais la destruction s’étend bien au-delà. Le coquelicot blanc est le symbole d’un mouvement lancé par des femmes britanniques en 1933 après la Grande guerre qui a fait 20 millions de morts. Pourquoi nos leaders politiques refusent-ils de le porter, alors qu’un génocide se déroule au vu et au su de tous et toutes ?

Guerres, génocide et destruction de l’environnement

Cette année, la campagne annuelle du coquelicot blanc s’est déroulée sous le thème Pour la paix, pour Gaza, pour notre humanité. Selon Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, plus de 42 000 personnes sont mortes et 96 000 personnes ont été blessées en date du 1er octobre et ces chiffres sont sous-estimés compte tenu du nombre de personnes enfouies sous les décombres. En mai, on estimait à 10 000 le nombre de personnes sous les décombres, dont 4 000 enfants.

Environ 22 500 Palestinien-ne-s sont blessés à vie. Mais en plus des morts, il y a les personnes déplacées très loin, dans des conditions parfois atroces. L’offensive d’Israël au Liban a entrainé le déplacement de 1,4 million de personnes depuis la fin du mois de septembre. À Gaza, des personnes sont emportées par une famine délibérément provoquée et utilisée comme arme de guerre. Sans compter les personnes qui meurent par faute d’accès à des médicaments ou à une intervention médicale urgente.

Et, c’est sans parler des dommages sévères et parfois irréversibles à l’environnement, dont la pollution des sources d’eau potable et des sols agricoles par des produits toxiques et des débris militaires. Selon la juriste F. Albanese, près de 40 millions de tonnes de débris, dont des munitions non explosées et des restes humains, contaminent actuellement l’écosystème.

À noter que les guerres, les entraînements militaires et le fonctionnement des armées qui sont d’importantes sources de production de gaz à effet de serre (GES), ne sont pas comptabilisée dans les seuils de GES. Et n’oublions pas qu’il y a d’autres guerres, qui perdurent depuis des années, notamment en Ukraine, au Yémen, au Ghana, au Soudan et au Myanmar. Le cout humain, matériel et environnemental des guerres est énorme.

Des centaines de résolutions de l’ONU violées

Alors, comment se fait-il que les pays occidentaux n’aient pas pris de positions fermes pour arrêter le génocide en cours ? Des centaines de résolutions de l’ONU ont été violées par Israël, sans que les pays membres des Nations Unies n’interviennent pour les faire respecter. Y aurait-il par hasard des intérêts cachés en jeu ?

La réaction des États occidentaux au génocide et aux multiples crimes contre l’humanité se limite actuellement à des regrets prononcés du bout des lèvres… Ils n’adoptent pratiquement aucune mesure sérieuse et maintiennent leur relations économiques, politiques et stratégiques avec Israël… Ils se présentent comme des États de droit, mais continuent d’envoyer du matériel militaire et des milliards à un pays qui procède à un génocide. En effet, nous assistons à la délégitimation des Nations Unies et du droit international.

Combien de fois, tiraillée par un mélange d’indignation, de colère et de peine, avons-nous fermé la radio, la télé, nos écrans ? Se peut-il qu’à force d’être exposés à de telles atrocités, la violence finisse par s’installer comme la normalité et l’indignation fasse place au sentiment d’impuissance ?

Francesca Albanese critique le gouvernement du Canada, non seulement pour son silence, mais pour sa complicité avec le génocide en cours en Palestine. Le Canada a le devoir « légal » de respecter le droit international et le devoir moral de reconnaitre le « génocide colonial » du peuple palestinien, nous rappelle-t-elle. Toutefois, malgré les promesses de la ministre Joly, le Canada réitère sa fidélité envers son « ami » et continue d’exporter du matériel militaire à destination d’Israël.

Dans le contexte actuel de la guerre génocidaire en Palestine, on ne peut, on ne doit garder le silence. On a la responsabilité d’agir. Nous devons exiger que le Canada rompe ses relations économiques avec Israël et qu’il arrête l’exportation d’armes. En somme, nous devons exiger que le Canada respecte le droit international. Un point c’est tout !

On doit se réapproprier notre force collective. En tant que citoyens et citoyennes, nous avons la responsabilité d’agir et de s’engager pour mettre fin aux guerres et à ce génocide. On ne peut laisser le monde entre les mains des forces destructrices de la guerre.

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