Tiré d’Agence médias Palestine.
Ce prix entend « célébrer l’excellence du journalisme en matière de droits de l’humain », récompenser le courage et visibiliser la précarité des conditions de travail des reporters travaillant en zone de guerre. Pour la première édition du prix, Amnesty rend hommage aux journalistes de Gaza et à leur précieuse documentation de l’offensive génocidaire israélienne, malgré la dangerosité du terrain.
Mohamed Duar, porte-parole d’Amnesty International Australie pour les territoires palestiniens occupés, déclare : « La liberté de la presse est essentielle à l’existence de sociétés démocratiques et libres. La liberté d’information est un droit humain fondamental. Les journalistes et les médias sont essentiels pour garantir la transparence et la responsabilité. Pourtant, la liberté des médias et la sécurité des journalistes sont menacées dans le monde entier. Chaque attaque contre les journalistes est une attaque contre la presse, la liberté et la vérité. Les journalistes ne sont pas et ne devraient jamais être une cible. »
« C’est dans ce contexte que les prix Amnesty International Australia Human Rights Defender Awards récompensent l’excellence en matière de journalisme sur les droits humains et saluent le courage et la détermination des journalistes qui risquent leur vie pour raconter des histoires importantes sur les droits humains depuis Gaza ou à l’intérieur de Gaza. Les prix rendent hommage à ceux qui ont risqué leur vie pour garantir et défendre l’intégrité du journalisme, en protégeant la liberté d’une information indépendante ».
« Rien de plus honorable sur terre »
Bisan Owda, dont la série « Still Alive » avait été récompensée d’un Emmy Award en septembre dernier, a réagit à l’annonce d’Amnesty International par une vidéo :
« Merci pour votre travail, pour la reconnaissance et pour tous les efforts que vous déployez pour faire la lumière sur ce génocide. C’est un honneur d’accepter ce prix. Je suis ici, devant vous, après avoir survécu plus de 420 jours. J’ai survécu à des bombardements, tout en aidant mon peuple en diffusant la vérité et en documentant le génocide. Je ne trouve rien de plus honorable sur terre que de défendre les droits des personnes sans défense, des personnes opprimées.
« Merci à tous les défenseurs des droits humains sur cette terre et merci pour ce prix.
« Vive la Palestine libre. »
Depuis le début de l’offensive génocidaire d’Israël à Gaza, Bisan Owda documente le quotidien des Palestinien·nes. Avec 4,8 millions d’abonnés sur Instagram (@wizard_bisan1) et plus de 1,2 million de followers TikTok, ses vidéos ont un impact significatif à l’échelle mondiale, mettant en lumière la résilience et la force d’un peuple confronté à la violence génocidaire et la catastrophe humanitaire qui l’accompagne.
Bisan a poursuivi son travail malgré le fait que la guerre contre Gaza ait été reconnue par les Nations unies dès le mois de février comme étant « le conflit le plus meurtrier et le plus dangereux pour les journalistes de l’histoire récente ». À ce jour, au moins 138 journalistes ont été assassiné·es, ce qui correspond à 10% d’entre elles et eux.
« Tous les journalistes de Gaza »
Le fait que les forces israéliennes prennent délibérément pour cible et tuent des journalistes et des membres de la presse constitue un crime de guerre au regard du droit humanitaire international. Malgré ces violations manifestes, aucun·e de leurs auteur·ices n’a eu à répondre de ses actes à ce jour et les journalistes continuent d’être pris·es pour cible en toute impunité.
Mais outre les meurtres de journalistes à Gaza, la presse est aussi entravée par l’empêchement par Israël aux journalistes internationaux de se rendre dans l’enclave Palestinienne, et les pressions politiques observées partout dans le monde pour imposer un narratif biaisé de la situation.
« Dans un contexte mondial de plus en plus marqué par la désinformation, où le journalisme s’est répandu sur de nouvelles plateformes et où les préjugés sont enracinés dans les reportages des principaux médias, la nécessité de défendre la liberté d’expression et d’opinion n’a jamais été aussi cruciale. Les prix rendent hommage à ceux qui ont risqué leur vie pour garantir et défendre l’intégrité du journalisme, en protégeant la liberté d’une information indépendante, » explique Amnesty dans sa déclaration.
Outre les quatre journalistes nommés, le prix est décerné à « tous les journalistes de Gaza », afin d’honorer tous et toutes les professionel·les de la presse, dont certain·es ont perdu la vie en exerçant leur métier. « Nous rendons hommage à l’extraordinaire résilience, à la bravoure et au courage des journalistes qui travaillent dans les conditions les plus périlleuses pour documenter les réalités de la crise de Gaza. »
Les prix récompense et célèbre le travail incroyable des journalistes de Gaza, leurs reportages intrépides sur le génocide, leur utilisation innovante des médias sociaux et du journalisme citoyen pour remettre en question les narratifs établis, et de leur capacité à inspirer l’actions en faveur de la justice.
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