Nous sommes en deuil et déplorons la mort de l’accessibilité à l’éducation supérieure !
Nous accusons le gouvernement québécois de vouloir endetter inutilement les étudiant-e-s des universités : 1625 $ de hausse d’ici 2017 (près de 75 % d’augmentation) ne réglera pas le problème de mauvaise répartition des ressources dans les universités.
Cette augmentation fournira 265 millions de dollars de plus aux universités, qui recevront, 850 millions de dollars d’ici 2016-2017
850 MS données aux universités d'ici 2016-2017 |
Droits de scolarité | Universités (recherches et activités auxiliaires |
Entreprises et particuliers |
265 M$ | 101 M$ | 54M$ | |
31.18% | 11,88% | 6,35% |
À quoi ces sommes servirons-elles ?
Seulement 50 à 60% de ces sommes seront dédiées à l’enseignement et aux services étudiants
Répartition de ces 850 M$ |
Enseignement et services aux étudiants |
Recherche (surtout celles valorisées par le privé) |
Publicité et recrutement de professeur-e-s vedettes (positionnement sur les scènes nationales et internationales) |
Dépenses de gestion et 'gouvernance' (salaires des administrateurs et membres de conseils d'administration |
50 à 60% | 15 à 25% | 10 à 20% | 5 à 15% |
Équité et ambitions ?
Considérant que seulement 50 à 60 % de la somme de la hausse imposée aux étudiants sera réinvestie dans l’enseignement et que 40 à 50 % de cette même somme servira aux universités elles-mêmes en tant qu’industries (relations publiques, liens avec le privé, salaires plus que généreux aux administrateurs) et non à l’amélioration de l’enseignement, qui est un des rôles premiers de ces institutions, nous sommes en droit de nous demander à qui profitera le plus ce « plan de financement des universités équitable et équilibré. Pour donner au Québec le moyen de ses ambitions » ? Équitable et équilibré pour qui ? Les industries, les administrateurs, sans oublier les institutions bancaires qui consentent les prêts étudiants ? Et quelles sont nos ambitions comme société ? Une élite instruite qui domine une majorité ? Un accès très limité à l’éducation supérieure’ ?
La hausse des droits de scolarité n’est pas une fatalité mais un choix de société. S’il fallait à un-e étudiant-e, en 1978, 4 semaines de travail à temps plein (40 h) au salaire minimum (3.37 $Ih). pour payer ses droits de scolarité : en 2012, il en faut 6.7 semaines (40 h) au salaire minimum (9.65 $Ih) et en 2015, il faudra 8.8 semaines (40 h), en postulant un salaire minimum de 12 $/h. Les étudiants doivent faire leur juste part ... C’est ce qu’ils font en revendiquant pour obtenir une société plus juste et équitable, en refusant cette hausse qui n’arrêtera pas la dérive des universités vers la marchandisation et la commercialisation du savoir. En tant que professeur-e-s, nous faisons nous aussi notre juste part en soutenant le mouvement étudiant. [1]
L’éducation supérieure n’est pas un bien de consommation ou un service ... C’est un DROIT ! (Article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme)
Une hausse des droits de 1000 $ entraîne une baisse de 19 % de la proportion des étudiantes et des étudiants moins nantis susceptibles de terminer leurs études, (Journal of Higher Education). [2]
Au Québec, la proportion d’étudiantes et d’étudiants en provenance de régions éloignées ou de quartiers pauvres, ou moyennement pauvres, est de 22 % plus élevée qu’ailleurs au Canada.
La hausse des droits de scolarité (1625 $ de plus par année d’ici 2017, soit une augmentation de 325 $ par année pendant 5 ans, près de 75% d’augmentation) réduira cette accessibilité.
Le gouvernement québécois ne tient pas compte des études de son propre Ministère
Abolition des droits de scolarité | Hausse rapide et importante des droits |
hausse de 8% des inscriptions | Baisse de 10% des inscriptions |
La hausse des droits de scolarité n’est pas une fatalité mais un choix de société !
Pensons autrement : impôts progressifs (à 10 paliers) et, pourquoi pas, gratuité scolaire pour une société équitable et équilibrée où tous font leur juste part !