Le projet de TUGLIQ de port d’exportation comprenant une usine de liquéfaction de gaz naturel est rempli de mystères louches. Pourquoi cette coûteuse infrastructure ? Les puits Bourque 1 & 2 seraient-ils suffisants pour la “ justifier” ? Combien de puits faudrait-t-il forer ? Va-t-il falloir fracturer les puits, ou les stimuler d’une quelconque autre façon, pour atteindre un débit qui rentabilise l’infrastructure de Tugliq ?
Selon une étude de l’INRS, ce serait une possibilité si on compare à des structures géologiques analogues. De plus, il n’y aurait aucune évaluation environnementale alors qu’ailleurs le BAPE était mandaté et qu’il y avait opposition sur la base des risques encourus. “Le gaz naturel de l’avenir est issu de la biométhanisation et les combustibles fossiles doivent rester dans le sol si l’on veut éviter l’emballement des bouleversements climatiques amorcés.” souligne Maude Prud’homme, porte-parole de Tache d’huile. Par ailleurs, le projet de Tugliq s’inscrit dans la Stratégie maritime qui a pour ministre responsable le controversé Jean d’Amour, et qui avait été décriée notamment par les Premières nations
Quant à la volonté annoncée de “stimulation” à Haldimand, c’est une dangereuse insulte à l’intelligence. Les traitements à l’acide étaient déjà intolérables, là on pousse encore. Les résident-e-s du quartier appellent légitimement à l’aide et nous répondrons ! Il en va de leur sécurité, et somme toutes de la nôtre alors que nous résidons sur des “claims” partout en Gaspésie. Le gouvernement se fait complice d’une menace très violente, et nous exigeons l’arrêt immédiat des travaux. Que faudra-t-il faire pour se protéger ? demande la porte-parole de Tache d’huile.
“ Quelle consultation a-t-on fait des communautés gaspésiennes pour vérifier sa volonté d’aller vers une filière industrielle extractive ? Aucune. Quelles options sont sur la table ? Est-il permis de proposer d’autres avenues d’investissement pour tous ces millions qui semblent trépigner ? Ce serait donc ça ou rien ? Alors que le gouvernement du Québec met nos avoirs à grands risques dans un secteur hautement spéculatif, connu comme toxique, il n’investit certainement pas autant dans la forêt, en mariculture, le secteur agroalimentaire ou en santé ! Que cache ce parti pris pour une filière productrice de gaz à effet de serre au moment où s’impose le virage des économies d’énergie et des énergies renouvelables ? Outre ces mystères, il y a une certitude : le risque zéro n’existe pas, et ce n’est pas de sirop d’érable dont on parle ici…” ajoute la porte-parole.
Le gouvernement plaide qu’il doit adopter la loi 106 sur les hydrocarbures afin d’encadrer la situation : il aurait fallu y penser avant d’octroyer massivement des permis d’exploration en cachette, jusque dans des réserves fauniques ! Ce n’est pas aux communautés de porter l’odieux de l’arrêt nécessaire des travaux en cours. “Il n’est jamais trop tard pour bien faire il paraît. Avant que l’eau ne soit imbuvable nous semble malgré tout plus prudent. Notre patience face à ces menaces s’épuise et ne se renouvelle pas. “ souligne la porte-parole.