Dans une lettre envoyée au ministre lundi midi, M. Khadir, déplore que l’entente élaborée derrière des portes closes ne respecte ni l’esprit, ni même la lettre de la loi imposée par bâillon en juin dernier. Il presse le ministre d’annoncer publiquement que l’entrée en vigueur du projet pilote prévue pour le 29 septembre sera repoussée jusqu’à ce que l’entente soit étudiée en commission parlementaire pour y apporter les rectificatifs nécessaires afin de la rendre conforme aux lois québécoises.
« Non seulement le gouvernement a forcé le bâillon pour imposer son projet de loi habilitant Uber en juin dernier, mais en plus il n’a aucun scrupule à ne pas respecter ses propres lois ! Tout ça pour avantager une multinationale frauduleuse qui a été condamnée pour fraude en Europe et qui est sous enquête au Québec. Cette violation du principe d’équité par le gouvernement risque de troubler la paix sociale. Nous croyons nécessaire d’agir pour prévenir des débordements malheureux dont nous serons collectivement responsables en tant qu’institution étatique censée s’assurer du respect de l’esprit de ses propres lois. Le ministre Lessard a le devoir de rectifier la situation et de respecter l’équité entre les chauffeurs d’Uber et les chauffeurs-propriétaires conventionnels », a indiqué Amir Khadir.
Le parti présentera la motion suivante le premier jour de la session le 20 septembre prochain pour suspendre l’entente :
Que l’Assemblée nationale prenne acte de la demande de suspension du projet pilote avec Uber formulée par plusieurs acteurs de l’industrie du taxi ;
Que l’Assemblée nationale demande à la Commission des transports et de l’environnement (CTE) de mener rapidement un mandat d’initiative afin d’analyser l’entente intervenue entre le gouvernement et Uber et de s’assurer qu’elle est conforme à la loi ;
Que l’Assemblée nationale demande à la CTE d’entendre le ministre des Transports ainsi que les principaux acteurs de l’industrie du taxi et de déposer son rapport à l’Assemblée nationale avant la mise en application du projet pilote le 29 septembre 2016.
« Qu’ils soient en faveur ou non d’Uber, j’invite l’ensemble des député.es de l’Assemblée nationale de voter en faveur de notre motion. Il est impératif que le processus flou, opaque et malhonnête qui a mené à cette entente soit refait depuis le début de façon transparente et équitable. Tous les acteurs du transport de personne doivent être autour de la table incluant les représentants des chauffeurs de taxi conventionnel », a expliqué Amir Khadir.