Il y a de l’argent mais le gouvernement ne la met pas dans les programmes sociaux, dans la santé et l’éducation. Au contraire, il restreint l’aide sociale, maintient les salaires très bas dans la santé, coupe dans les soins et préfère mettre de l’argent sur les murs des écoles plutôt que sur le soutien aux élèves en difficulté.
Subventionner les multinationales ou les programmes sociaux voilà un enjeu de société. L’accueil des personnes demandant l’asile ou immigrant ici et l’accueil aux personnes réfugiées font partie de cet enjeu.
Dévier cet enjeu en opposant les personnes en CHSLD et les personnes demandant l’asile au lieu de dénoncer les choix néolibéraux du gouvernement Couillard, c’est ouvrir les portes à un racisme latent. C’est là que transparaît le racisme systémique.
De même, à entendre et lire les médias et à écouter le chef de la CAQ, monsieur Legault, nous voilà aux prises avec un nouvel aspect de la vague migratoire : l’argent...Qui va payer pour eux et elles ? Les Canadiens ou les Québécois (et je mets volontairement le masculin des nationalités) ? C’est faire preuve de pure démagogie politique.
Mais allons voir ce que disent les statistiques sur l’aide sociale ?
« (En 2015 note de la rédaction) Alors que le gouvernement Couillard s’apprête à légiférer pour inciter les assistés sociaux à se trouver un emploi, le nombre de Québécois vivant de l’aide sociale vient d’atteindre son plus bas niveau en près de 40 ans, a constaté QMI.
Les dernières données du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) : 439 376 personnes ont bénéficié des programmes d’aide financière de dernier recours (Aide sociale et Solidarité sociale) au mois de juillet.
C’est la première fois depuis octobre 1976, soit un mois avant l’élection du Parti québécois de René Lévesque, que le nombre d’assistés sociaux se retrouve sous la barre des 440 000.
À cette époque, le Québec comptait environ six millions d’habitants, alors que la population dépasse aujourd’hui les 8 millions de personnes. Le taux d’assistance sociale, soit le nombre d’assistés sociaux parmi les personnes âgées de 0 à 64 ans, était donc plus élevé au milieu des années 1970 qu’il ne l’est aujourd’hui (7,3% contre 6,5%). » (http://www.journaldemontreal.com/2015/09/27/jamais-eu-aussi-peu-de-bs)
« En juin 2017, 302 182 ménages sont prestataires des programmes d’assistance sociale, soit une baisse de 12 244 ménages (-3,9 %) par rapport au mois de juin 2016. L’année dernière la baisse était de 1,8 %. »(https://www.mess.gouv.qc.ca/statistiques/prestataires-assistance-emploi/)
« En juin 2017 c’est 412 277 prestataires d’aide sociale pour un pourcentage de 6,0% » (https://www.mess.gouv.qc.ca/publications/pdf/MTESS_stats-AS_2017-06.pdf) »
Nous connaissons une baisse de personnes prestataires sur l’aide sociale. Nous avons donc déjà subventionné plus de monde. Ce serait correct de donner des prestations si ces personnes vivent au Québec et pas correct si ce sont des personnes demandant l’asile ? Cela serait une vraie discrimination raciste que de répondre oui. C’est pourtant ce que laissent supposer les médias et certains chefs politiques.
Mais le débat , nous l’avons dit est ailleurs. Nous avons l’argent reste à savoir avec qui la partageons-nous ? Les multinationales ou les subventions des programmes sociaux y compris ceux concernant l’immigration. Nous nous devons d’ouvrir nos frontières devant ces personnes aux prises avec les politiques ultradroitères de Trump, aux prises avec des guerres meurtrières, avec la pauvreté, la violence y compris les violences faites aux femmes et les désastres naturels à répétition.
Notre si beau pays, le meilleur du monde, comme disait monsieur Chrétien, doit partager notre bien être, notre confort, notre richesse avec les personnes démunies. Il faut s’ouvrir et développer notre tolérance. Non pas une vision raciste et égoïste de qui va payer la facture.
Chloé Matte Gagné
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