za.com/2021/02/why-amazon-is-fighting-so-hard-to-stop-warehouse-workers-from-unionizing/
Stuart Appelbaum, président du RWDSU, m’a fait part dans une interview de détails choquants de ce qu’il appelle « l’effort antisyndical le plus agressif que j’aie jamais vu », visant les 5,800 salariés. « Ils font tout ce qu’ils peuvent », a-t-il dit. L’entreprise a « bombardé les gens de propagande à l’intérieur du l’entrepôt. Il y a des pancartes, des banderoles, et des affiches partout, même dans les toilettes. »
L’entreprise envoie des textos aux employé.e.s tout au long de la journée pour demander un vote « non » et pour les convoquer à des réunions de propagande. Sans surprise, Amazon à recourt au mensonge le plus commun par rapport aux syndicats : la syndicalisation coûterait plus cher aux travailleurs et aux travailleuses. Une affiche collée au mur de l’entrepôt affirme que « vous savez déjà que le syndicat vous coûterait près de 500 $ par année en cotisations. » Pourtant l’Alabama est un État du « droit au travail ». En Alabama les travailleurs et les travailleurs ne peuvent être contraint.e.s d’adhérer à un syndicat ni de payer les cotisations, s’il y a un syndicat.
Amazon sur l’offensive
Un site Web astucieux « Vivre sans cotisations » complète les efforts pour combattre le syndicat. On y voit des photos de travailleurs heureux, travailleuses heureuses, montrant la pouce en l’air pour manifester leur satisfaction de l’entreprise. Sur son site, Amazon propose innocemment sa version des « faits » par rapport à la syndicalisation, y inclus des rappels alarmistes, selon lesquels la syndicalisation ne donnerait aucune garantie d’emploi ni de meilleurs salaires ou avantages. Il ne mentionne pas qu’Amazon lui-même ne garantit certainement pas ces choses.
Sur sa propre liste des « principes mondiaux des droits de l’homme », Amazon déclare : « Nous respectons la liberté d’association et le droit de nos employé.e.s d’adhérer ou de ne pas adhérer à un syndicat ou à toute autre organisation légale de leur choix, sans crainte de représailles, d’intimidation ou de harcèlement. »
Mais empruntant une page du livre de Trump et du parti Républicain, la compagnie insiste sur le fait que même au milieu d’une pandémie, le vote des syndicats doit être « mené en personne pour permettre aux associé.e.s de s’assurer de la validité du vote et de voter à proximité de leur lieu de travail. » Le Conseil national des relations du travail a rejeté la demande d’Amazon d’une élection en personne qui se déroulerait pendant un seul jour.
Les bulletins de vote ont été envoyés par la poste aux travailleurs et aux travailleuses le 8 février, et le syndicat et ses partisan.e.s se servent habilement de la période de vote de sept semaines pour faire campagne et encourager les travailleurs et les travailleuses à voter « oui ». Mais Amazon poursuit également ses efforts contre le syndicat. Des organisateurs syndicaux, organisatrices syndicales à Bessemer avaient pris l’habitude d’engager les travailleurs et les travailleuses quand elles et ils s’arrêtaient dans leurs autos au feu rouge en quittant l’entrepris. Alors la société, selon Appelbaum, « avait fait changer le feu de signalisation pour que nos organisateurs, organisatrices ne puissent parler aux travailleurs et aux travailleuses. »
Les tactiques antisyndicales d’Amazon sont si agressives que 50 membres du Congrès ont envoyé à l’entreprise une lettre d’avertissement, qui dit : « Nous vous demandons de cesser immédiatement ces tactiques agressives et de permettre à vos employé.e.s d’exercer librement leur droit de former un syndicat. » Les investisseur.e.s de la société sont tellement choqué.e.s par ces tactiques que plus de 70 d’entre eux et elles ont signé une lettre exhortant Amazon à rester « neutre » lors du vote.
La voie menant au vote syndical était pavée par une inégalité incroyablement extrême, qui s’est aggravée pendant la pandémie, les travailleurs et les travailleuses ayant vu supprimer le prime de risque insultant de $2, tandis que l’entreprise récoltait des gains massifs au cours de l’année écoulée. Le PDG, et bientôt le « président exécutif », d’Amazon, Jeff Bezos, est le deuxième homme le plus riche du monde. Sa fortune vaut maintenant $188 milliards, et il a vu sa richesse augmenter de $75 milliards au cours de la seule année écoulée. Pendant cette même période environ 20,000 de ses travailleurs et travailleuses ont été testé.e.s positifs et positives pour le coronavirus.
L’annonce de Bezos selon laquelle il allait occuper un nouveau poste au sein de l’entreprise est intervenue le même jour que la Federal Trade Commission a annoncé qu’Amazon avait volé près de $62 millions de pourboires à des conducteurs qui travaillent dans son programme « Flex ». Appelbaum a émis l’hypothèse selon laquelle « Bezos essayait de créer une distraction à la manière de Trump :« Au lieu de se concentrer sur les $62 millions volés aux chauffeurs, les gens allaient parler du nouveau titre de Bezos. »
Appelbaum considère le vote historique à Bessemer comme plus qu’une simple lutte ouvrière. « Quatre-vingt-cinq pour cent des personnes qui travaillent dans l’établissement sont des Afro-Américain.e.s. Nous considérons qu’il s’agit autant d’une lutte pour les droits civiques qu’une lutte ouvrière », a-t-il déclaré. En effet, les conditions dans l’entrepôt sont tellement choquantes qu’on dirait une incarnation moderne et technologique de l’esclavagisme. « Les gens sont déshumanisés et maltraités par Amazon », a déclaré le président du syndicat. « Leurs mission leur arrivent via un robot ; ils et elles sont discipliné.e.s via une application de leur téléphone ; et ils et elles sont renvoyé.e.s par un SMS. Chaque mouvement qu’ils et elles font est surveillé. »
Les militants syndicaux, militantes syndicales combattent les efforts antisyndicaux d’Amazon avec leur propre guerre d’information. En plus de parler avec employé.e.s de l’entrepôt chaque fois qu’ils et elles en ont l’occasion, les organisateurs, organisatrices ont monté le site Web Bamazonunion.org qui partage les données provenant de diverses études portant sur les conditions de travail dangereuses dans les établissements d’Amazon. Le site rappelle aux travailleurs et aux travailleuses qu’un syndicat peut gagner un contrat qui empêche les licenciements sans cause justifiée, non pas sur le caprice des dirigeant.e.s ; que des plaintes peuvent être déposées sous forme de griefs formels ; et que les salaires et les avantages sociaux sont négociés collectivement.
En tant que fier membre du syndicat SAG-AFTRA, mes collègues et moi-même de KPFK Pacifica Radio avons régulièrement bénéficié de telles protections, cela même contre une petite station de radio publique à but non lucratif qui s’efforce à joindre les deux bouts. Confronté.e.s à une société à but lucratif qui a bâti son empire sur le dos d’une main-d’œuvre non syndiquée, les travailleurs et les travailleuses d’Amazon sont aux premières lignes de ceux et de celles qui ont besoin de la protection que peut offrir un syndicat.
« C’est l’élection syndicale la plus importante depuis de très nombreuses années. Il ne s’agit pas que de cette installation Amazon en Alabama », a déclaré Appelbaum. « Cette élection porte en fait sur l’avenir du monde du travail. Elle contribuera à décider à quoi il ressemblera dans l’avenir. Amazon transforme industrie après industrie. Il transforme la nature du travail également.
En effet, la férocité avec laquelle Amazon a lutté contre la syndicalisation dans ce seul entrepôt en Alabama est une indication de combien il lui est important pour que ses travailleurs et ses travailleuses restent impuissant.e.s. »
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