On dénonce l’internement et les travaux forcés imposés par le gouvernement chinois aux malheureux Ouïghours ; on rapporte même des cas de torture et de viols collectifs dont certaines femmes ouïghoures sont victimes. Plusieurs commentateurs pointent l’impunité dont bénéficient à l’étranger le président Xi Jinping et les membres de son gouvernement et avec raison.
On ne peut bien sûr que sympathiser les Ouïghours et soutenir leur cause, comme celle des démocrates de Hong-Kong d’ailleurs, dont la situation est de plus en plus précaire.
Mais si les classes politiques occidentales, en particulier l’américaine et la canadienne se sont empressés de blâmer le régime communiste chinois pour ces abus de pouvoir (et pour bien d’autres aussi), la Chine étant la puissance montante de notre époque sur les plans économique et commercial, le parfait « méchant » en quelque sorte, elles gardent un silence complice sur la poursuite éhontée de l’occupation militaire et la colonisation israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Elles tolèrent aussi (qui ne dit mot consent, n’est-ce pas...) le sort pénible qui afflige les Gazaouis et les Palestiniens et Palestiniennes des camps de réfugiés au Liban et en Syrie.
Pourtant, des organismes israéliens et juifs de défense des droits de l’homme à l’étranger rapportent régulièrement des excès de pouvoir criants de colons israéliens contre des civils palestiniens.
C’est le cas de PAJU (Palestiniens et Juifs unis) dans le dernier rapport de l’organisme (numéro 1043, du 5 février 2021). Il s’intitule : « Comment dit-on Ku Klux Klan en hébreu ? »
L’organisme dénonce les attaques de milices privées juives contre des automobiles et des maisons palestiniennes, actions qui se soldent parfois par de grands blessés et des dommages matériels importants. Une organisation de défense des droits humains Yesh Din a répertorié jusqu’à maintenant 47 attaques nocturnes ces dernières semaines qui ont entraîné 14 blessés et des dégâts matériels étendus. Le pire, c’est que ni l’armée ni la police israéliennes n’interviennent la plupart du temps pour protéger les Palestiniens et Palestiniennes. Ces crimes sont par ailleurs peu rapportés par les médias israéliens. On peut donc parler dans ces cas d’impunité à l’endroit des colons vandales et par ricochet, de responsables policiers et militaires pour leur complicité avec eux.
Les Palestiniens et Palestiniennes de Cisjordanie et de Jérusalem-Est voient le tapis leur glisser sous les pieds depuis 1967 à cause de la colonisation israélienne ; les Gazaouis vivent dans la plus totale misère sous blocus israélien. Les Palestiniens et Palestiniennes continuent à croupir dans leurs misérables camps de réfugiés. L’espoir d’un règlement satisfaisant et pacifique de leur sort semble plus lointain que jamais.
L’esprit de justice des classes politiques occidentales est très sélectif. Les gouvernements occidentaux dans leur ensemble se font un devoir (et un plaisir) de pointer un doigt accusateur vers les abus chinois contre certaines minorités et les dissidents, mais ils gardent dans l’ensemble un silence complice à l’endroit des excès flagrants de leur protégé israélien à l’endroit des Palestiniens et Palestiniennes. Par exemple, le gouvernement libéral de Justin Trudeau continue à acheter des produits fabriqués dans certaines colonies de peuplement israéliennes, en dépit de la décision contraire d’une cour de justice canadienne.
Pourrait-on alors parler de fanatisme pro-israélien de leur part, découlant d’un racisme larvé anti-palestinien ?
Le régime communiste chinois, ce « pestiféré »... mais pas l’intouchable Israël, le chouchou des classes politiques occidentales.
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