Tiré de El Watan-dz
20 février 2025
Par Mustapha Benfodil
Ce sommet qui avait pour principal ordre du jour de répondre au plan du président américain, Donald Trump, pour Ghaza, devait ne réunir initialement que l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Jordanie, les Emirats arabes unis (EAU) et l’Autorité palestinienne. Finalement, il va être « élargi aux six pays du Golfe », affirme l’AFP qui dit tenir l’information de deux diplomates arabes. « Un responsable saoudien a indiqué sous le couvert de l’anonymat que "le mini-sommet arabe" aurait lieu le "21 février" et non le 20 comme prévu initialement, précisant qu’il "réunira les dirigeants des six Etats du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ainsi que l’Egypte et la Jordanie, pour examiner les alternatives arabes aux projets de Trump pour Ghaza », indique l’agence française. Un autre diplomate arabe a soufflé à l’AFP qu’« un pays du Golfe influent a exprimé son mécontentement après avoir été exclu du sommet de Riyad, ce qui a poussé les organisateurs à inclure l’ensemble des pays du Golfe ». Cette source n’a pas précisé de quel pays il s’agissait.
Fin de la tournée de Marco Rubio
A retenir, par ailleurs, la position exprimée par les Emirats arabes unis qui ont officiellement informé, hier, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, de leur rejet du plan de Trump. Le président des Etats-Unis avait proposé, rappelle-t-on, de placer la bande de Ghaza sous contrôle américain et de la vider de ses habitants en transférant 2,4 millions de Palestiniens vers l’Egypte et la Jordanie principalement. Selon l’agence de presse émiratie (WAM), « Cheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyan, président des Emirats arabes unis, a reçu hier le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio ».
Les discussions ont porté, entre autres, sur « l’évolution de la situation au Moyen-Orient, en particulier dans les territoires palestiniens occupés, et sur les efforts déployés pour résoudre la crise dans la bande de Ghaza et ses répercussions sur la paix, la stabilité et la sécurité régionales », explique l’agence émiratie. Et de préciser dans la foulée que Mohammed Ben Zayed « a souligné la position ferme des Emirats arabes unis, qui rejettent toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre ». MBZ a fait savoir, en outre, à son hôte que « la reconstruction de Ghaza doit être liée à une voie menant à une paix globale et durable fondée sur la "solution des deux Etats" qui est la clé de la stabilité dans la région ».
La position officielle formulée par le chef de l’Etat émirati vient ainsi contredire celle énoncée par l’ambassadeur des Emirats à Washington, Youssef Al Otaïba il y a quelques jours, où il disait qu’il ne voyait pas d’alternative à la solution douteuse proposée par Trump, synonyme de deuxième Nakba. Il avait fait cette déclaration lors du Sommet mondial des gouvernements qui s’est tenu le 12 février à Dubaï. « Lorsqu’on lui a demandé si les Émirats arabes unis (EAU) travaillaient sur un plan alternatif à la proposition de M. Trump, M. Al Otaiba a répondu : "Je ne vois pas d’alternative à ce qui est proposé. Je n’en vois vraiment pas. Donc si quelqu’un en a une, nous sommes heureux d’en discuter, nous sommes heureux de l’explorer. Mais elle n’a pas encore fait surface », rapporte l’agence Anadolu.
Al Sissi et Pédro Sanchez contre le plan de Trump
Abou Dhabi constituait la dernière étape de la tournée du secrétaire d’Etat américain au Moyen-Orient. M. Rubio est arrivé, hier matin, aux Emirats en provenance de l’Arabie Saoudite où il avait pris part à la réunion entre les délégations américaine et russe pour préparer un prochain sommet entre Trump
et Poutine.
Lors de son séjour à Riyad, Marco Rubio a rencontré lundi le prince héritier Mohammed Ben Salmane. Au cours de cet entretien, il a souligné « l’importance d’un accord pour Ghaza qui contribue à la sécurité régionale », relève un communiqué du département d’Etat. A l’entame de sa visite dimanche, M. Rubio s’était rendu à Jérusalem où il avait réitéré le soutien inconditionnel des Etats-Unis à Israël. A noter par ailleurs que le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, en visite officielle en Espagne, a réaffirmé hier, avec le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, leur rejet total du plan souhaité par Donald Trump. Al Sissi a lu une déclaration où il insisté sur « la nécessité de la reconstruction de Ghaza sans déplacement forcé – je le répète : sans déplacement forcé – du peuple palestinien de sa terre, à laquelle il s’accroche, et de sa patrie, qu’il ne consent pas à abandonner », rapporte l’AFP.
Fervent défenseur de la cause palestinienne, Pedro Sánchez a exprimé à son tour « le refus catégorique de l’Espagne et de son gouvernement (de donner leur approbation) au projet de transférer la population palestinienne en dehors de la bande de Ghaza ». Le Premier ministre espagnol a dit « soutenir, bien évidemment », la proposition égyptienne de reconstruction de la bande de Ghaza sans expulser sa population. Cette proposition fera l’objet d’un sommet extraordinaire de la Ligue arabe qui devait initialement se tenir le 27 février, au Caire, et qui a été reporté au 4 mars. Mustapha Benfodil

Ghaza : La Palestine appelle à protéger l’UNRWA
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a vivement condamné l’invasion, mardi, par les forces d’occupation sionistes des écoles de l’Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à El Qods-Est occupée, appelant la communauté internationale à prendre des mesures « dissuasives » à l’encontre de l’occupant, afin d’assurer la protection de l’agence onusienne. « Les agressions de l’armée d’occupation sioniste contre les étudiants et le personnel éducatif, et la fermeture des écoles affiliées à l’UNRWA constituent une violation flagrante de l’immunité et des privilèges dont jouissent les Nations unies et ses institutions, et une grave atteinte au droit international et aux résolutions onusiennes, qui affirment clairement qu’El Qods fait partie intégrante du territoire palestinien occupé depuis 1967 et est la capitale de l’Etat de Palestine », a souligné la diplomatie palestinienne dans un communiqué repris hier par des médias palestiniens. « Ces actes faisant partie des tentatives de l’occupation visant à effacer la question palestinienne, annuler le droit au retour des réfugiés et éliminer la condition de réfugié, conformément à ses objectifs coloniaux et expansionnistes, doivent être sévèrement sanctionnés par la communauté internationale », a insisté le ministère. Il a affirmé, à ce sujet, que « l’Etat palestinien ne lâchera jamais prise et continuera à se battre par tous les moyens diplomatiques, afin de contraindre l’occupant sioniste à mettre un terme à sa folie et à sa défiance à la légitimité internationale ». Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a, pour rappel, fustigé l’attaque menée par les forces d’occupation sionistes contre des écoles de l’UNRWA, notant que les installations onusiennes « sont inviolables, et cette spécificité doit être prise en compte en permanence ».
Plus de 1100 mosquées détruites ou endommagées
L’entité sioniste a détruit ou endommagé 1109 mosquées dans la bande de Ghaza lors du génocide commis par son armée entre le 7 octobre 2023 et le 19 janvier dernier, a indiqué le ministère palestinien des Affaires religieuses. Le ministère a détaillé, dans un rapport, que « 275 mosquées avaient été partiellement ou gravement endommagées et 834 autres complètement détruites, en plus de la destruction de trois églises de la ville de Ghaza ». Le département a ajouté qu’« au moins 315 responsables et employés de mosquées avaient été tués et 27 autres arrêtés par les forces d’occupation ». Le rapport indique également que les soldats sionistes « ont détruit 643 biens appartenant à des institutions religieuses, pris pour cible 30 institutions juridiques et 30 bâtiments administratifs, dont le siège principal du ministère et le siège de la Radio du Saint Coran ». Le ministère a annoncé, à l’occasion de la publication du rapport, le lancement d’une « Coalition des minarets » pour la reconstruction des mosquées et des institutions religieuses dans la bande de Ghaza. Cette coalition regroupe des chefs d’institutions religieuses et caritatives et d’autres personnalités religieuses de plus de 30 pays.
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Un message, un commentaire ?