De Paris, Omar HADDADOU
Trouver un angle d’attaque pour torpiller la Diplomatie algérienne, les accords de 1968 et dans la foulée, le coup de gueule de la Gauche française !
Sans crier gare, une information a fuité au plus haut niveau. Elle est d’airain ! Impitoyable, revancharde à souhait, Signée d’une main de fer « retaillenne ».
Le quotidien français la Tribune a tous les droits de se gargariser du scoop. Le 2 mars 2025, le journal publie une note secrète du ministère de l’Intérieur revendiquant l’obligation « d’engager un rapport de force avec les autorités algériennes ».
La porosité a permis de dévoiler une note de 3 pages des services de l’Intérieur, préparés en amont par le Comité interministériel de Contrôle de l’Immigration (26 février à Matignon), exposant « la stratégie », selon la même source, pour tordre le bras à Alger à travers des restrictions massives de visas, en priorité à l’égard de l’élite politique, économique et militaire du pays. Ainsi que les contrôles renforcés des liaisons maritimes et la convocation des consuls généraux algériens. Résolu à croiser le fer avec Alger, Bruno Retailleau, galvanisé par le chef du gouvernement Bayrou et sa fameuse saillie « sentiment de submersion migratoire », juge les accords franco-algériens « datés et déséquilibrés ».
Une surenchère sur fond d’une crise sans précédent permettant à Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, de se rattraper sur ce terrain : « Il ne suffit pas de montrer ses bras musclés. Il faut faire aussi de la Diplomatie ! »
Hier, lundi, dans un entretien accordé à un journal à obédience droite, le Ministre français assume l’ordre d’expulsion de l’épouse de l’Ambassadeur d’Algérie au Mali, en guise de mesure de rétorsion.
En escale à Paris, munie d’un passeport diplomatique, elle devait rejoindre son mari à Bamako.
Ministre de l’Intérieur depuis le 21 septembre 2024 dans le gouvernement de Michel Barnier, puis François Bayrou, Bruno Retailleau se plait à siffler les prolongations de la colonisation par ses provocations et édits dignes de la traite négrière. Mais l’Algérie - soutenue par la Gauche française - reste une Nation de Révolutionnaires qui n’agrée point la vassalité, telle une République bananière ensommeillée par la musique et le bon pinard.
En quête de médiatisation, le locataire de la Place Beauvau verse avec une obsession démente dans la flagellation verbale, là où certains appellent à l’apaisement : « Ce que fait la France vis-à-vis de l’Algérie est une faute rare et historique ! » s’indigne Eric Coquerel de la France Insoumise.
Les injonctions de Paris renvoient à la l’époque coloniale de « Bouchkara* » où toute insubordination à l’ordre établi est passible d’une mesure punitive !
Macron était à deux doigts de mettre l’Afrique et ses ressources minières et humaines dans sa poche. L’ambition d’étendre sa zone d’influence impérialiste a, hélas ! tourné à la débâcle. Cette faillite expansionniste est imputée à l’Algérie et la Russie qui ont scellé un partenariat économique et stratégique à long terme. D’où les mesures de rétorsion du chef de l’Etat français et ses ministres contre l’Algérie, se cristallisant par moult provocations.
Suscitant un applaudissement à tout rompre devant le Parlement marocain, le 29 octobre 2024, Macron signe et persiste : « Le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Le Président passe à la vitesse supérieure dans l’escalade. Sept mois après sa visite au Royaume, Il donne quitus à sa Ministre de la Culture Rachida Dati pour se rendre au Sahara occidental, territoire au statut non défini, revendiqué depuis 50 ans par les Indépendantistes sahraouis (es). Le 17 février 2025, Dati se fringue de la tenue traditionnelle féminine sahraouie et déclare in situ que son périple « est une visite historique ». La riposte du Ministère des affaires étrangères est cinglante : « Cette visite est d’une gravité à plus d’un titre ! ».
La fronde contre l’Algérie s’est cristallisée par conglomérat viscéralement xénophobe, nostalgique d’une Algérie française dont sont membres actifs les Retailleau, Gérard Larcher (Président du Sénat), Edouard Philippe et nombre d’expatriés à la plume ordurière !
Le Conseil d’Etat algérien a annoncé ce mercredi la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat français, y compris le protocole de coopération parlementaire, signé entre les deux chambres le 8 septembre 2015.
L’acharnement de Retailleau suinte à cent lieues le racisme dans une République entraînée par la déroute européenne !
O.H
* BUCHKARA : Indicateur cagoulé utilisé par l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
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