Satisfaction des besoins de bases, accès aux services publics et autonomie économique compromis
Les mesures d’austérité nuisent à la satisfaction des besoins de base de 18% des femmes consultées. « La situation est particulièrement inquiétante pour celles qui vivent d’autres formes d’oppression telles que les femmes immigrantes, autochtones, monoparentales, en situation de handicap ou d’itinérance », précise Céline Magontier, du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Alors que dans 47% des cas, les femmes disent être affectées de la diminution de l’accessibilité aux services publics, 27% vivent des impacts directs de la diminution des ressources dans les services destinés aux enfants. « Le Québec a investi beaucoup dans une politique familiale avec des effets positifs importants. Économisera-il vraiment si les femmes se retirent du marché du travail et paient moins d’impôt ou doivent recevoir de l’aide sociale ? » demande Mme Lévesque, directrice générale de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ). Ce portrait global modifie la planification familiale : 2.5% des femmes consultées diminuent le nombre d’enfants projetés ou remettent en question la possibilité d’en avoir. « Depuis l’entrée en vigueur de la loi 20 et le déremboursement de certaines activités de procréation assistée, certaines femmes et familles ont dû repousser ou abandonner leur projet parental » explique Magaly Pirotte, travailleuse à la Fédération québécoise pour le planning des naissances (FQPN).
Droits des femmes bafoués et violence faite aux femmes
Plus de 2% des répondantes voient une relation entre l’austérité et leur vécu de violence conjugale. Ceci dit, l’analyse illustre que les effets conjugués des différentes mesures d’austérité amplifient la discrimination systémique du groupe social des femmes. « Les droits des femmes sont bafoués ! Les mesures d’austérité sont des violences faites aux femmes ! Elles causent aux femmes un préjudice, la contrainte et la privation de liberté, dans la vie publique, comme dans la vie privée, » explique Valérie Gilker Létourneau, co-coordonnatrice de L’R.
Les centres de femmes demandent un arrêt d’agir au Gouvernement du Québec
Dénonçant la violence de l’austérité, les centres de femmes sont en action toute la semaine, dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, du Bas-Saint-Laurent, de la Capitale-Nationale, du Centre-du-Québec, de la Côte-Nord, de l’Estrie, de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine dans Lanaudière, de Laval, de Mauricie, de Montérégie, de Montréal et du Nord-du-Québec. « La mobilisation des centres de femmes, en dépit du portrait sombre que dresse leur recherche, témoigne de la force, de la détermination et de l’espoir des femmes de construire une société réellement égalitaire et juste pour toutes » affirme Mélanie Sarazin, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).