Commémoration et luttes du 6 décembre
Depuis 1989 et l’acte de féminicide de Lépine, la journée du 6 décembre est marquée d’une pierre blanche pour le mouvement des femmes au Québec. Contre vents et marées, les femmes se rassemblent et prennent la parole pour que jamais on n’oublie ces étudiantes de Polytechnique tombées sous les balles et pour lutter solidairement contre toutes les violences faites aux femmes.
En 2024, ce sont 24 femmes qui ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Cette pointe tragique de l’iceberg cache toutes les formes de violences faites aux femmes : physiques, psychologiques, harcèlement au travail, violences économiques, menaces, cyberharcèlement, violences sexuelles, etc.
Les discours prononcés lors de la manif de Québec abordaient plusieurs aspects reliés fortement à ces violences : insécurité face à la crise du logement, femmes en situation de handicap, personnes de la diversité sexuelle, femmes au travail, femmes immigrantes, etc.
Le mouvement syndical était aussi présent à cette manif avec des militantes de l’APTS et une trentaine de militants et militantes du Conseil central de Québec-Chaudières -Appalaches CSN.
Mais tout cela ne sera pas suffisant.
Le mouvement des femmes adresse ses revendications au gouvernement, que ce soit par des campagnes de sensibilisation et par la demande incessante d’une majoration significative des subventions pour l’hébergement des femmes violentées ou pour des logements sociaux notamment.
Sol Zanetti, Étienne Grandmont et Ruba Ghazal, présents et présente à la manifestation, se sont engagé-es à faire passer le message à l’Assemblée nationale. Mais tout cela ne sera pas suffisant.
Les violences faites aux femmes sont des actes de domination des hommes sur les femmes qui servent trop bien le système patriarcal et capitaliste actuel. Trop pour qu’il y ait une réelle intention de s’y attaquer de la part du gouvernement.
– Les femmes font du travail gratuit à la maison pour prendre soin de la famille, c’est payant pour le système.
– Les femmes travaillent à moindre salaire, c’est payant pour le système.
– Les femmes prennent soin partout dans la société pour permettre la survie de bien des personnes, c’est payant pour le système.
Les violences faites aux femmes sont trop bien imbriquées dans le système actuel pour qu’on y mette fin, même avec des campagnes de sensibilisation ou des subventions plus généreuses. Alors à quoi servent les revendications féministes puisque le grand soir n’arrivera pas ?
Les revendications du mouvement des femmes demeurent essentielles pour améliorer la situation des femmes violentées et pour sensibiliser au phénomène de la violence. Chaque lutte compte, chaque silence brisé devient prise de parole, chaque femme qui se sort du cycle de la violence devient une force, chaque geste améliore la vie communautaire et le bien vivre. Dans ce contexte et avec ces visées, les hommes peuvent devenir des alliés et participer à la dénonciation de toutes les violences faites aux femmes.
Luttons contre les violences faites aux femmes maintenant !
Pas une de plus
Ginette Lewis
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre
Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d’aide financière à l’investissement.
Un message, un commentaire ?