Le texte que je vous lis ici, je l’écris le 7 novembre, 2 jours après les élections américaines. C’est une claque dans face, un coup de massue, un cauchemar.
Comme vous toutes, je me suis réveillée le 6 novembre avec la peur au ventre. Découragée et tellement en colère aussi. Une des premières publications que j’ai vu ce matin-là sur les réseaux sociaux, c’était la publication de Léa Clermont Dion. Elle partageait les tweets que « l’influenceur » masculiniste ultra toxique Andrew Tate avait publié. En gros, il se félicitait que le patriarcat ait gagné.
Parce que le patriarcat avait déjà perdu ? Je dois avoir manqué ce mémo-là.
Ensuite il disait qu’il était temps de s’attaquer maintenant au vrai problème, puisque l’avortement est « réglé » pour lui. La prochaine étape pour Andrw Tate, c’est s’attaquer au droit de vote des femmes. Ce serait, selon lui, une aberration que nous ayons le droit de voter.
Ça vous fait peur ? Moi aussi ! J’avais envie de vomir. Puis en continuant de regarder sur les réseaux sociaux, je suis tombé sur ce texte de Marie-Ève Cotton, une autrice et psychiatre. J’avais envie de vous lire son texte :
Les femmes blanches ont voté pour Trump.
Je répète, les femmes blanches ont voté pour Trump.
Au lieu de remettre en question les valeurs patriarcales, dont il est l’égérie, elles s’y sont soumises avec l’idée qu’au moins, avec cette direction raciste et pro-riches, elles seraient considérées davantage que les femmes noires, latines, musulmanes... que les pauvres, les membres de la communauté LGBTQ+, etc.
Sous les oppresseurs, les opprimés jouent du coude pour ne pas finir derniers dans la pyramide, au lieu de s’unir pour redéfinir le pouvoir.
C’est aussi la victoire de l’insatiabilité humaine. L’illusion d’enrichissement, sous Trump, l’espoir de s’acheter plus de bébelles, d’avoir droit à son séjour annuel dans un tout-inclus, sont plus importants pour le citoyen moyen que les droits fondamentaux d’autres humains qui ne font pas partie de son cercle personnel. L’être humain est fondamentalement égocentrique.
C’est aussi un suicide sur le plan environnemental. Le choix du déni, jusqu’à la fin. Le confort des adultes avant l’avenir des enfants. C’est à ce dernier sujet que ce sera irréversible.
Son texte m’a complètement bouleversé et pour moi, il est criant de vérité.
Sous les oppresseurs, les opprimés jouent du coude pour ne pas finir derniers dans la pyramide, au lieu de s’unir pour redéfinir le pouvoir.
J’ai continué ma lecture des réseaux sociaux. Je suis ensuite tombé sur ce texte en anglais. Je vous en fait la traduction : « les hommes américains on échanger les droits des femmes de leurs pays contre le fait de pouvoir payer moins cher leur gaz ». Aussi j’ai trouvé ce texte, qui disait que « les hommes de la génération Z, en qui nous avions placé tellement d’espoir ces dernières années qu’il participerait avec nous au changement, nous ont trahi. Finalement ils ont fait comme tous leur prédécesseur et ont voté de la même façon. »
Et puis je suis finalement tombé sur une publication de Martine Delvaux.
Pleurer.
S’organiser.
Résister.
Ce fut la publication qui a eu le plus grand écho pour moi. Le hasard veut que le soir du 6 novembre nous ayons eu une rencontre entre militant de QS. J’étais un peu nerveuse, parce que je me disais que ça ne serait pas une soirée très joyeuse. Mais vous savez quoi ? Ça m’a fait un bien fou. Parce qu’on avait un endroit où ce réunir entre nous et discuter de comment on se sentait. Et ça m’a vraiment fait réfléchir.
Des moments comme nous avons au Noël Solidaire et féministe sont nécessaire et essentiel, plus que jamais. Nous ne devons pas baisser les bras. Nos droits et nos acquis n’ont jamais été autant menacé. On ne se mentira pas, dans un an c’est possible que ce soit Poilièvre qui rentre au Canada. C’est très inquiétant.
Je vais vous citer Blanche Paradis une militante féministe et membre du comité des femmes que j’admire profondément. Elle m’a dit ce soir du 6 novembre après que je lui ai cité la publication d’Andrew Tate ou il parle de nous enlever le droit le vote :
« Ils sont mieux de se lever de bonne heure s’ils pensent nous enlever nos droits. Ils vont nous trouver sur leur passage. On va se battre. Les prochaines années seront difficiles. Mais, notre job à nous, ça va être de garder le fort. »
Notre job à nous ça va être de garder le fort.
Moi c’est parole là, ils m’ont marqué. On ne se mentira pas, ce n’est pas nécessairement dans les prochaines années qu’on va faire le plus d’acquis. On est dans un solide backlash. Mais on doit s’accrocher, on doit se battre pour ne pas perdre les acquis que nous avons actuellement. Notre travail et notre implication n’ont jamais été aussi nécessaire.
C’est le temps de se mobiliser. D’avoir un mouvement féministe très fort dans la ville de Québec. C’est le temps de s’impliquer au sein d’organisation politique féministe intersectionnel provinciale (je parle de Qs ici pas de la CAQ hein) et municipale (shout out à transition Québec). Et, en attendant de devenir un pays, de s’impliquer au sein des organisations politiques féministes fédérales. Nos implications sont nécessaires, qu’elles soient en temps, et, uniquement si vous avez les moyens, en argent aussi.
Bâtissons des liens entre nous. Créons des amitiés. Des liens intergénérationnels. Des liens de sororités. Impliquons-nous dans les luttes de la communauté LGBTQIA2S+ et les luttes antiracistes. Créons des safe space. Réunissions-nous. Allons aux activités féministes de notre région. Parlons de nos lectures féministes intersectionnelles entre nous. Abonnons-nous aux pages féministes et partageons leurs contenus. Participons aux manifestations. Parlons plus fort. Dénonçons les discours haineux. NE DEMEURONS PAS SILENCIEUSE. Et surtout surtout surtout, prenons soin de nous, parce qu’il ne faut pas s’épuiser non plus si on veut pouvoir combattre.
Nous devons être uni et forte pour tenir le fort. Le temps que la tempête passe.
Pleurer.
S’organiser.
Résister.
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