Bonjour,
On est ici devant le CLSC Basse-ville-Limoilou. Les plus jeunes d’entre-nous ont probablement aucune espèce d’idée d’à quel point cette institution a pu être importante pour la basse-ville de Québec.
Quand j’étais petite, le CLSC c’était la porte d’entrée du système de santé. À moins d’être en danger de mort ou d’avoir un problème très spécifique, tu allais pas à l’hopital quand tu avais un problème, tu venais ici. Il y avait des médecins, des infirmières, et pleins d’autres professionnels de la santé.
Non seulement ça, mais il s’occupait de prévention aussi. Le CLSC avait des organisatrices communautaires et des travailleuses sociales qui s’occupaient d’agir sur les déterminants sociaux de la santé comme la pauvreté, la violence, l’environnement et même… le patriarcat. Le CLSC était ancré dans sa communauté, il y avait des représentants des groupes communautaires du quartier, comme le comité des citoyens du quartier Saint-Sauveur sur le c.a.. Plusieurs marches et activités du 8 mars ont eu lieu ici ou sont partie d’ici il y a 40 ans. Au début des années 1980, il y avait une militante de la CSN, Pauline Gingras, qui était travailleuse sociale ici et qui avait une approche féministe. Elle disait « la maladie des femmes, c’est l’oppression ». Ça a même été le titre de l’article du Soleil pour parler du 8 mars 1983.
Aujourd’hui, on va se le dire, c’est pas mal rendu une coquille vide. Il n’y a plus personne qui fait de la prévention et qui dit que la maladie des femmes c’est l’oppression. C’est triste mais la privatisation a vidé les CLSC et les a complètement mis de côté au profit des GMF. Notez la différence : Centre local de services communautaires vs Groupe de médecine familiale. C’est pas pantoute la même affaire. Ça fait que des pans entiers du territoire, comme la basse-ville, sont rendu des déserts de services médicaux.
Qu’est-ce que tu fais si tu es une jeune mère en basse-ville pis que ton enfant fait de la fièvre ? S’il est malade et qu’il a besoin d’une consultation ? Il n’y a plus de cliniques sans rendez-vous. Si tu es chanceuse et que tu as accouché à Québec, tu peux peut-être appeler à la clinique de médecine familiale de l’hôpital où il a son dossier. Tu peux aussi aller sur internet à la recherche d’un rendez-vous. Avec un peu de chance tu va peut être avoir un rendez-vous à l’autre bout de la gare du palais, dans 72h. Ou pas. Faut être vite sur le piton pour avoir un rendez-vous sur internet. Si non, ben c’est l’hôpital. Va falloir s’armer de patience et aller passer une journée (et peut être une nuit) à l’urgence.
C’est ça la privatisation. Moins de service. Moins de proximité. Plus de charge mentale pour les femmes, plus de suivis à faire si tu as pas de médecin de famille (pis même si tu en as un), plus de dérangement dans le quotidien, plus de travail manqué pour aller à des rendez-vous (ou juste avoir un maudit rendez-vous), plus de frais et de sous aussi. Pour voir une infirmière, pour avoir une prise de sang, pour se faire prescrire des antibiotiques. Envoye, tchik-a-tchik. Ou bien prends ton mal en patience pis attends.
À la CSN, ça fait longtemps qu’on le dit. Ça a pas de maudite allure. Et c’est pour ça qu’on est en campagne depuis une couple de mois pour un réseau Vraiment public. On est dans une escalade de moyens de pression qui va nous mener jusqu’au premier mai et après ça aux élections québécoises. On a un plan d’urgence pour freiner la privatisation du reseau de la santé et des services sociaux. On veut démocratiser, décentraliser et déprivatiser le réseau. On veut le redonner aux travailleuses, qui sont l’immense majorité, et aux usagères. Ça fait trop longtemps qu’on laisse ça entre les mains de monsieurs qui veulent juste faire la piastre avec ça. Ça suffit, il ne devrait pas y avoir de profits sur la maladie.
Si vous voulez en savoir plus, il y a un code QR sur les pancartes mauves que mes camarades brandissent. Ça va vous mener à nos trois revendications prioritaires et à une pétition si vous voulez nous appuyer.
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