Des promesses encore loin d’être tenues
En 2021, le gouvernement s’engageait à ce que chaque enfant ait une place en service de garde et à ce que tous les parents qui le souhaitent puissent retourner sur le marché du travail d’ici 2024-2025. Il promettait également de rétablir une plus grande équité financière entre les familles en convertissant le réseau, d’embaucher massivement d’ici 2025-2026 et d’assurer la présence d’une main-d’œuvre qualifiée en nombre suffisant pour garantir la qualité des services. Pourtant, selon les dernières données du ministère, près de 30 000 enfants attendent encore une place, seulement 9 000 places non subventionnées ont été converties, et chaque jour, en moyenne, 10 éducatrices quittent le réseau, faute de reconnaissance et d’un salaire décent, pour aller travailler ailleurs, notamment au Costco.
Pendant ce temps, la qualité des services continue de se détériorer, les iniquités entre les familles se creusent, et les éducatrices – majoritairement des femmes – s’appauvrissent. Quant à la promesse de compléter le réseau, elle est encore loin d’être tenue.
« *Les familles du Québec ont fait preuve de patience, mais elles méritent maintenant des actions concrètes et immédiates. Il est inacceptable, en 2025, plus de 25 ans après la création du réseau, que des dizaines de milliers d’enfants soient toujours privés d’un accès à un service de garde éducatif de qualité, et que des parents, majoritairement des femmes, soient forcés de mettre leur carrière sur pause. Le 12 avril, nous ferons entendre la voix des parents : il est temps que le gouvernement tienne ses promesses ! * » – déclare Marylin Dion, directrice générale de Ma place au
travail.
Un contexte préoccupant pour les droits des femmes
Partout dans le monde, la montée des discours masculinistes et des politiques conservatrices menace les avancées en matière d’égalité des genres. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons nous mobiliser pour empêcher le recul des droits des femmes. Permettre aux femmes de retourner sur le marché du travail, et assurer des conditions de travail adéquates pour celles œuvrant dans le réseau, c’est refuser de revenir en arrière et défendre activement leur autonomie économique et sociale.
« *Le problème ne date pas d’hier ! Ça fait des années qu’on en parle, j’ai vécu la situation il y a plus de 12 ans, et pourtant, rien ne bouge vraiment ! Visiblement, la petite enfance et les femmes ne sont pas des priorités pour le gouvernement. Il y a 4 ans, le premier ministre nous a fait une promesse, mais les parents attendent encore. Et qui en paie le prix ? Encore et toujours les femmes. Les femmes qui doivent, après un revenu déjà diminué pendant leur congé parental, prendre des congés sans solde, puiser dans leurs économies, ou pire, quitter leur emploi faute de solution. Ce n’est pas un caprice, c’est une question de justice et d’équité ! Ne pas investir dans un réseau de services de garde complet et de qualité, c’est refuser aux femmes le droit de choisir leur avenir. Le 12 avril, nous serons dans la rue pour dire : ça suffit ! On veut mieux, on mérite mieux ! * » – Jessica Barker, ambassadrice de la manifestation pour Ma place au travail.
Une grande manifestation familiale
L’événement se veut un moment de rencontre et de solidarité pour toutes les familles. Il débutera à 10h au parc Lahaie, à Montréal, suivi d’une marche dans une ambiance à la fois revendicatrice, festive et familiale, et se conclura par des prises de parole au monument de sir George-Étienne
Cartier.
Toutes les familles, grands-parents, ami(e)s, collègues, employeurs, allié(e)s ainsi que les organisations concernées sont invitées à se joindre à cette manifestation d’envergure, car c’est toute notre société qui est touchée par cette crise.
À propos de Ma place au travail
Ma place au travail est un organisme à but non lucratif assurant une veille de l’offre proposée aux familles québécoises en matière de services de garde et intervient auprès des instances gouvernementales afin que chaque parent qui le désire puisse avoir accès à une place de qualité et subventionnée pour son enfant. L’organisme vise à faire connaître les difficultés bien réelles que les familles rencontrent dans leurs recherches d’un milieu de garde, et ce, tous types de milieux confondus. Ma place au travail expose régulièrement les répercussions de la pénurie sur la vie personnelle, professionnelle et financière des parents.
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