Tiré du blogue de l’auteur.
La chose ne manque pas d’étonner en effet : depuis le début des années 1970, la crise est là, ininterrompue, avec le chômage, les pauvres qui s’appauvrissent, les riches qui s’enrichissent, les gouvernements qui promettent l’embellie et qui font celle des banquiers et des actionnaires des multinationales. Pendant ce temps, le climat se déglingue et la nature est pillée. Il faut donc cesser de parler de crise en général mais caractériser celle-ci comme la crise produite par le capitalisme mondial ayant saccagé les deux piliers de sa prospérité : les humains et la nature.
Le livre décortique les raisons pour lesquelles la productivité du travail progresse aujourd’hui beaucoup moins fortement qu’après-guerre, ce qui entraîne une fuite en avant dans la financiarisation des activités, mais qui ne peut être qu’un palliatif non durable et surtout dangereux. Dangereux pour l’équilibre des sociétés, dangereux également pour l’équilibre des écosystèmes érigés en nouveaux supports financiers soumis à la spéculation. Face à cela, les politiques économiques sont réduites au mieux à des expédients, au pire aggravent les choses en laissant toujours la bride sur le cou aux activités spéculatives des banques et autres institutions financières. La crise vieille de plus de quarante ans n’en finit pas et de nouveaux risques de krachs se profilent.
Mais il n’y a pas de fatalité. Le livre présente une voie de sortie réaliste parce que mettant en cohérence les aspects sociaux et écologiques de la vie dans nos sociétés. Il est construit autour de trois parties. La première partie montre que, derrière les frasques de la finance, qui met régulièrement le monde à genoux, se cache un système productif en panne. Il faut même craindre de nouvelles crises financières. La deuxième partie inventorie les impasses des pseudo-solutions néolibérales : politiques monétaires non conventionnelles, avatars de réformes financières, réformes dites structurelles au détriment du travail, croissance faussement verte. La troisième partie ouvre des perspectives, en proposant de saisir l’occasion offerte par l’épuisement de la croissance économique pour transformer nos systèmes productifs. Trois directions sont précisées : rupture avec la domination de la finance, réduction du temps de travail, et bifurcation des modèles de production et de consommation pour sortir du productivisme et de la crise sociale.