Édition du 12 novembre 2024

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Canada

Canada-Mexique

Nous n’inventons pas l’existence des morts, pas plus que la peur

Le Canada doit retirer le Mexique de la liste des pays d’origine désignés (POD) – pays sûrs pour les réfugiés.

http://www.mexregularizacion.org/nous-ninventons-pas-lexistence-des-morts-pas-plus-que-la-peur/

Le Canada doit retirer le Mexique de la liste des pays d’origine désignés (POD) – pays sûrs pour les réfugiés. Depuis la signature de l’Accord de libre-échange nord-américain en 1994, 20 millions de Mexicains ont été contraints de migrer, de peur de mourir aux mains du crime organisé ou du gouvernement répressif, à la recherche d’une vie sûre dans des pays tels que le Canada. De surcroit, les minières canadiennes installées au Mexique induisent, par leurs activités, le déplacement, la pauvreté, la violence, les catastrophes naturelles, l’effondrement social et la mort au Mexique !

Il est politiquement et humainement immoral que le gouvernement canadien considère le Mexique comme partenaire d’échange dans le cadre de l’ALENA. Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration a déclaré officiellement en février 2013 (1) : « Cette décision va décourager les faux demandeurs d’asile qui essaient de profiter d’un système qui leur permet de rester au Canada pendant des années, même si leurs demandes sont rejetées.”

Et que dire des six personnes sauvagement assassinées dernièrement (3 étudiants, l’un d’eux, Julio Cesar Mondragon, a été trouvé les yeux arrachés) ou des 43 étudiants d’Ayotzinapa (dans l’état du Guerrero), qui sont toujours portés disparus et dont la disparition est clairement liée au crime organisé via la police locale et l’armée, qui agissent ainsi en toute impunité (2). Il est aussi question de la douleur et de la terreur que les familles vivent après avoir reçu des menaces de mort lorsqu’elles ont exigé publiquement que leurs enfants leurs soient rendus en vie : “Vivants ils ont été pris, vivants nous les voulons.”

Nous parlons également des plus de 130 000 Mexicains qui ont été tués (3) – y compris des enfants et des femmes enceintes- entre 2007 et 2013 ; des 36 718 personnes qui sont mortes de la violence dans les vingt premiers mois de l’administration de l’actuel Président Enrique Peña Nieto ; des 26 000 personnes disparues de 2005 à ce jour (4) ; des 102 journalistes tués depuis 2000 ; des 24 disparus officiellement et des 222 agressés en 2014 (5). Nous parlons également des 22 personnes tuées – dont 3 enfants – aux mains de l’armée dans Tlatlaya, État de Mexico (6) ; Nous parlons aussi de Lucia Jiménez Vega cette migrante mexicaine âgée de 42 ans qui s’est suicidée à l’aéroport de Vancouver alors qu’elle était en garde à vue au centre de détention pour migrants de l’Agence des services frontaliers – ASFC, le 20 décembre 2013, (7). Elle fuyait le Mexique, pays de violations des droits humains.

Le Mexique fait face à 4 841 cas de torture déclarés et 9 758 cas de migrants enlevés, dont 158 cas sont collectifs, avec pas moins de 50 victimes chacun (8) et des plus de 6 femmes tuées chaque jour (9), et des 49 enfants qui sont morts dans l’incendie de la garderie ABC en 2009, tragédie évitable dont les parents n’ont toujours pas reçu justice (10).

Cela représente une partie des innombrables fosses pleines de corps démembrés qui ont été découvertes lors de la fouille d’élèves, une réalité de la vie pour les Mexicains, que le Canada ne reconnaît pas ! Plus de 100 universités et plus de 103 organisations internationales dans le monde entier, le Congrès européen (11), l’ONU, la Commission interaméricaine des droits de l’homme de l’OEA (12) ainsi que le gouvernement américain, ont ouvertement admis et exprimé leurs préoccupations au sujet des violations des droits de l’homme au Mexique. Mais le Canada est encore silencieux !

Andrés Barreda, garant du Tribunal permanent des peuples chapitre Mexique (13) (TPP), a déclaré lors d’une entrevue : « Pourquoi le gouvernement canadien commenterait-il les événements de Ayotzinapa quand les sociétés minières canadiennes qui travaillent dans l’état du Guerrero là où se trouve la plus grande ceinture d’or du pays, n’ont rien dit. Ceci est un scandale, et ce silence, remarquablement très suspect. Nous savons que le trafic de drogue liée à l’exploitation minière est territoriale et géopolitique. Il terrorise la population et augmente la vulnérabilité des habitants locaux qui sont privés de leurs terres ou de ressources stratégiques telles que l’or, le fer, l’argent, le manganèse. Les minières sont impliquées dans le trafic de la drogue, le blanchiment d’argent “.
* Le Canada devrait revoir sa politique d’immigration et de protection des réfugiés (14) et rectifier sa liste des pays d’origine désignés (15).

Bien que nous élevions nos voix en faveur du Mexique, il n’est pas le seul pays à être considéré à tort sur la liste des pays d’origine désignés. Nombreux sont les citoyens de plusieurs pays qui souffrent d’atrocités similaires, y compris dans des cas liés à l’exploitation minière.

* Les employés, les agents et les juges CIC (Citoyenneté et Immigration Canada) et de la CISR (Commission de l’immigration et du statut de réfugié) rejettent les demandeurs d’asile en vertu de l’argument offensif qui dit que « nos présidents et les autorités mexicaines travaillent à assurer la sécurité, ». Dans les faits, l’ASFC déporte les demandeurs d’asile à leur domicile “sûr”, souvent dans des conditions catastrophiques qui mènent … à la mort. La Mexicaine Veronica Castro a été trouvé mortes quelques jours après avoir été renvoyé au Mexique par l’ASFC (16).
Le Mexique n’est pas un pays sûr, c’est bien pour cela que le gouvernement du Canada met en garde ses citoyens des dangers de voyager au Mexique !

https://www.change.org/p/conservative-government-remove-mexico-from-the-refugee-list-of-safe-countries

Endorsement :

No One is Illegal-Vancouver, Mexicanos Unidos por la Regularización, Justicia for Migrant Workers, National Assembly for Environmental Affected, Solidaridad Sin Fronteras, Immigrant Workers Centre,Legacy of Equality, Leadership and Organizing, Radical Desi, Café Rebelde, Simon Fraser Public Interest Research Group, Comité Cerezo México, Building Bridges-Human Rights Vancouver, Vancouver South Cultural Project, Nuestras Hijas de Regreso a Casa (including the Mexican activists Humberto Robles, Marisela Ortíz and Malú García Andrade), the actresses Ana Colchero, Francisca Guillén y Pilar Ixquic Mata, the song-writer Michelle Solano, the independent journalists Edgar Rocha and Dawn Paley, also Patricia Paul, judge during the pre-hearing of the Permanent People’s Tribunal, Chapter Mexico, about Migration, Refuge and Forced Displacement.

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