Édition du 26 novembre 2024

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Canada

Les six façons par lesquelles Justin Trudeau induit la population en erreur à propos de l’immigration

Le nouveau plan de J. Trudeau sur l’immigration est une capitulation devant les Conservateurs.trices.

Syed Hussan, The Breach, 20 novembre 2024
Traduction, Alexandra Cyr

Introduction

Syed Hussan est le directeur de l’Alliance des travailleurs migrants pour le changement. Il critique ici chaque argument par lequel le Premier ministre induit la population en erreur à ce sujet.
1- Il s’agit d’un énorme changement

2- Une coupe significative en immigration. Une réduction de l’immigration permanente d’au moins 20%.

3- L’introduction d’une série de mesures permettant de s’attaquer aux immigrants.es temporaires.

4- Conséquence : une diminution des étudiants.es et de travailleurs.euses temporaires étrangers.ères.

J. Trudeau : le nouveau plan canadien en immigration est honnête. Il diminue le nombre d’immigrants.es entrant au pays que ce soit temporairement ou de manière permanente.

S. Hussan : Ce que je J. Trudeau nous présente ici ce n’est pas un plan ; c’est une capitulation devant les Conservateurs.trices.

Il ne diminue pas le nombre de nouveaux.elles immigrants.es, il expulse 2,300 millions d’immigrants.es du pays. Il tente de justifier cette politique.

J.T. : Parlons d’immigration.

S.H. : Voici l’épreuve des faits.

1- Accepter plus d’immigrants.es ne s’est pas fait par accident. Ce fut un projet bipartisan.

J.T. : Historiquement, le plan visait les résidents.es permanents.es. Le nombre d’étudiants.es et de travailleurs de l’étranger qui était acceptés.es chaque année ne rejoignait pas la demande de l’économie.

S.H. : Depuis 2008, les gouvernements conservateurs et libéraux ont accepté plus d’immigrants.es temporaires que de permenents.es.

C’est un virage intentionnel pour réduire le nombre de personnes ayant des droits et rendre les immigrants.es plus exploitables.

Une récente enquête des Nations Unies rapporte que le programme des travailleurs.euses temporaires canadien sert à implanter les conditions pour une forme d’esclavage contemporain.

2- Le nouveau plan ne protégera pas les immigrants.es. Il va les rendre encore plus vulnérables.

J.T. : Beaucoup trop de collèges et universités se servent des étudiants.es de l’étranger pour assurer leur fonctionnement. Ils peuvent en exiger des dizaines de milliers de dollars supplémentaires qui ne sont demandés aux citoyens.nes canadiens.nes.

S.H. : Des droits de scolarité très élevés, des permis de travail restreints, peu d’accès à la résidence permanente sont des choix faits par le gouvernement fédéral et ceux des provinces qui permet des traitements injustes. Et ce n’est pas le nouveau plan qui change cela.

Le gouvernement permet cette exploitation et puni les exploités.es.

J.T. : Il y a clairement de mauvaises personnes qui exploitent franchement les immigrants.es vulnérables avec des promesses d’emploi, de diplômes et d’accès facile à citoyenneté.

S.H. : Les plans libéraux vont mener à l’expiration de 2,300 millions de permis au cours des deux prochaines années.
Cela ne va qu’empirer les conditions d’exploitation, rendre des gens désespérés et encore plus susceptibles d’être mal traités.

3- Les immigrants.es ne sont pas la variable d’ajustement de l’économie

J.T. : Comme équipe fédérale, nous aurions pu agir plus tôt, fermer le robinet plus vite.

S.H. : Les immigrants.es ne sont pas un flot continue qu’on peut arrêter à sa guise. Nous sommes des gens avec des droits, des familles, des rêves et du potentiel. On nous a promis l’égalité des droits et la justice.

Le Canada arrache des millions de personnes à ce pays où ils et elles ont construit leur vie.

4- Les immigrants.es ne sont pas un poids pour le Canada. Ils et elles y contribuent massivement.

J.T. : Cette pause va donner à notre économie et à nos communautés une chance de retrouver leur équilibre.

S.H. : Le migrants.es ne sont pas un boulet pour l’économie, au contraire. Leur contribution y ajoute : leur part soutient les services publics auxquels ils et elles n’ont pas accès.

La part des étudiants.es de l’étranger au PIB canadien en 2022, a été de 31 milliards de dollars.

Ces personnes remplissent des fonctions critiques dans les soins de santé, de l’agriculture et les technologies formant la colonne vertébrale de beaucoup de secteurs.

5- Les immigrants.es ne sont pas à blâmer pour la crise du logement

J.T. : Notre limitation du nombre d’étudiants.es de l’étranger a déjà fait baisser le coût des loyers dans les grandes villes. Et si nous maintenons cette règle, la baisse continuera.

S.H. : Les étudiants.es de l’étranger et les travailleurs.euses temporaires ne fixent pas le coût des loyers ni ne contrôlent le stock de logements. C’est l’action des propriétaires corporatifs qui rénovent et font augmenter les prix des loyers. Les gouvernements provinciaux ont éliminé le contrôle des loyers et n’investissent pas dans le logement social. Le marché spéculatif du logement rend l’achat de maison impossible pour la vaste majorité de la population.

6- L’accès au statut d’asile au Canada n’est pas un jeu de courte échelle ; c’est un droit

J.T. : Certains.es résidents.es temporaires se tournent parfois vers notre système d’asile quand leur visa expire ; c’est une manœuvre pour rester au pays.

S.H. : Ici, J. Trudeau alimente de dangereux stéréotypes au sujet des immigrants.es et des requérants.es du droit d’asile. Rechercher la sécurité, la stabilité ou des « opportunités » n’est pas une manœuvre, c’est un droit humain fondamental inscrit dans les lois canadiennes et internationales.

J.T. : Nous faisons en sorte que le système fonctionne pour les Canadiens.nes et ceux et celles qui arrivent ici plutôt que pour les grands magasins, les chaines de restaurants, les consultants.es en immigration et les collèges tricheurs qui exploitent la situation.

S.H. : S’il veut que le système fonctionne, voici ce qu’il devrait faire :

Cesser de prendre les immigrants.es comme bouc émissaires.

Souligner leur contribution indispensable.

Les protéger immédiatement des coupes à venir.

Leur garantir le statut de résidents.es permanents.es à tous et toutes.

Faire cesser le règne de terreur lié aux intérêts corporatifs qui profitent de la nécessité d’assurer ses besoins de base.

Et investir dans le logement, les soins de santé et les infrastructures pour tous les résidents et résidentes de ce pays, une bonne fois pour toute.

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