Le 21 novembre, le gouvernement fédéral a annoncé vouloir aider les gens « à se procurer les choses dont ils ont besoin » en leur envoyant un chèque de 250 $ le printemps prochain. La Remise pour les travailleurs canadiens sera versée à ceux et celles ayant touché des revenus de travail nets de moins de 150 000 $ en 2023.
Pourquoi négliger les plus pauvres ?
« Force est de constater que l’objectif du gouvernement n’est pas d’aider les personnes qui en ont le plus besoin, lance le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. Bien sûr, les travailleuses et travailleurs à bas salaire ont besoin de ce coup de pouce, mais pourquoi en priver les personnes assistées sociales et les personnes retraitées, par exemple ? Pourquoi donner 250 $ à une personne qui gagne 149 000 $ et laisser tomber les quelque 288 000 personnes assistées sociales au Québec qui, peu importe le programme, n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base ?
« Rappelons que les personnes assistées sociales comptent pour 43 % des personnes ayant recours aux services des banques alimentaires. Et ce n’est pas par choix. C’est parce qu’elles n’arrivent tout simplement pas à se loger et à se nourrir convenablement. Comment pourrait-il en être autrement pour des personnes au programme d’Aide sociale qui disposent d’un revenu annuel de 11 245 $ ? Il est inconcevable que le gouvernement fédéral fasse le choix de les priver de son aide financière de 250 $.
« Les personnes retraitées figurent aussi parmi les grandes oubliées. Avec la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, plusieurs d’entre elles doivent vivre avec moins de 25 000 $ par année. Elles ont à peine de quoi couvrir leurs besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation — 24 200 $ pour une personne seule —, mais elles non plus n’auront pas droit au chèque de 250 $. »
Pour une aide mieux ciblée
« Déjà que la décision du gouvernement fédéral de supprimer la TPS pendant deux mois profitera surtout aux plus riches — à ceux qui dépensent plus —, un meilleur ciblage de l’aide de 250 $ aurait été le bienvenu, poursuit Serge Petitclerc. Une telle somme peut faire une grande différence pour une personne qui doit choisir entre payer le loyer et manger. Mais pour un médecin ou une députée, par exemple, qui se retrouve avec un revenu net d’un peu moins de 150 000 $, à quoi serviront ces 250 $ de plus ? Les verront-ils seulement passer dans leur compte ? »
Le Collectif invite le gouvernement fédéral à rectifier le tir et lui propose de faire passer son aide par le crédit pour la TPS, qui vise justement à « aider les particuliers et les familles à revenu faible ou modeste à récupérer la TPS ou la TVH qu’ils paient ». L’aide pourrait prendre la forme d’une hausse permanente ou d’un seul versement, comme le gouvernement fédéral l’a d’ailleurs fait en juillet 2023 avec son Remboursement pour l’épicerie.
Parmi les avantages d’utiliser le crédit pour la TPS, il y a évidemment que le mécanisme de versement est déjà en place, mais aussi qu’il cible précisément les personnes à revenu faible ou modeste. Ainsi, le nombre de personnes ayant droit à l’aide de 250 $ pourrait passer de 18,7 millions à environ 11 millions et les sommes actuellement réservées aux plus riches pourraient être redirigées vers les personnes qui en ont vraiment besoin.
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