Cela n’a rien de surprenant, et l’organisation que je représente le répète depuis longtemps : ce n’est qu’en permettant aux professionnelles en soins de jouer pleinement leur rôle que nous pourrons améliorer les soins et désengorger le réseau public. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons décidé, il y a deux ans, de soutenir le projet pilote de la clinique d’infirmières de la Coopérative SABSA de Québec.
Le projet a d’ailleurs fait l’objet d’une étude dont les conclusions sont pour le moins éclairantes. Nous avons fait la preuve, avec ce genre de clinique, qu’il existe des façons plus efficaces et moins coûteuses de dispenser des soins de qualité. Malheureusement, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a décidé d’ignorer ces résultats et refuse de financer le projet pour en assurer la pérennité, une décision avec laquelle, 64 % des personnes interrogées par notre sondage se disent en désaccord.
Je m’explique mal comment il peut en arriver à prendre cette décision. Même nos voisins de l’Ontario et des États-Unis ont compris toute l’importance de donner plus de place aux professionnelles en soins. Dans une lettre envoyée hier à monsieur Barrette, je l’invite à bien mesurer la portée de ses choix. Je lui rappelle, notamment, que son gouvernement a pris l’engagement de former 2 000 nouvelles infirmières praticiennes spécialisées (IPS). Je vois mal l’intérêt d’étudier pour devenir une IPS si on refuse de leur accorder la possibilité d’exercer avec leur pleine autonomie au sein du réseau public. À moins bien sûr que l’objectif soit de les pousser vers la pratique privée.
La FIQ a à cœur l’idée de mettre en place des cliniques de proximité. Cela non seulement parce qu’elles sont le reflet de notre volonté de promouvoir un syndicalisme de propositions, mais aussi parce qu’elles constituent une solution véritable aux défis auxquels fait face le réseau de la santé en ce moment, n’en déplaise à monsieur Barrette.