Noir Canada
Alain Deneault
Vous souvenez-vous de ce fameux bouquin qui a fait les manchettes parce qu’il faisait l’objet de poursuites abusives de la part de Barrick Gold et Banro il y plusieurs années ? « Noir Canada » rendait compte des abus commis par les sociétés minières canadiennes en Afrique et démontrait avec force détails que le calcul du profit des sociétés minières ne tient pas compte des coûts sociaux et environnementaux ; que des sociétés minières canadiennes soutiennent parfois des dictateurs pour avoir accès à des gisements ; que des sociétés minières canadiennes financent des guerres civiles pour accéder à des gisements ; que la Bourse de Toronto ne garde aucune trace des causes concrètes de la croissance de la valeur des titres des sociétés minières ; que l’Agence canadienne de développement international finance des projets dévastateurs pour l’environnement et les populations en Afrique ; et que le Canada n’est un « ami » de l’Afrique qu’en apparence. Un livre toujours d’actualité, que j’ai dévoré et que je vous recommande fortement.
Extrait :
Les effets du Canada, le monde y goûte déjà amplement : ingérence politique et contrats léonins dans la fragile République démocratique du Congo, partenariats avec les seigneurs de guerre, vendeurs d’armes et mercenaires de la région à feu et à sang des Grands Lacs, collusions mafieuses dans l’Ouganda voisin, accentuation des tensions armées autour du pétrole d’Ituri, mineurs enterrés vifs en Tanzanie, corruption au Lesotho, empoisonnement massif et génocide involontaire » au Mali, expropriations brutales au Ghana, transformation des Ivoiriens en cobayes pharmaceutiques, barrages hydroélectriques dévastateurs au Sénégal, privatisation sauvage du transport ferroviaire en Afrique de l’Ouest...
Les enfants des jours
Eduardo Galeano
Traduit de l’espagnol
Ce très beau livre raconte pour chaque jour de l’année une histoire tirée de la longue histoire de l’humanité. Comme plusieurs autres des bouquins de ce grand intellectuel uruguayen, il nous raconte le geste des héros que le pouvoir a voulu effacer, ceux qui sont restés debout face à la violence et à la domination. Il en déboulonne aussi d’autres, plus connus, qui ne méritent en rien le respect qu’on leur accorde. Un très bon livre qui nous en apprend beaucoup sur l’histoire et l’espoir des femmes et des hommes.
Extrait :
En 1965 mourut Winston Churchill. En 1919, alors qu’il présidait le British Air Council, il avait donné l’une de ses fréquentes leçons sur l’art de la guerre : « Je n’arrive pas à comprendre toutes ces simagrées à propos de l’usage du gaz. Je suis très favorable à l’emploi du gaz toxique contre les tribus non civilisées. Cela aurait un bon effet moral et répandrait une terreur durable. » Et en 1936, en parlant devant la Palestine Royal Commission, il avait donné l’une de ses fréquentes leçons sur l’histoire de l’humanité : « Je ne reconnais pas qu’on ait fait quoi que ce soit de mal aux Peaux rouges d’Amérique, ni aux nègres d’Australie, quand une race plus forte, une race de meilleure qualité, est arrivée pour prendre leur place. »
Le Journal d’Anne Frank
Anne Frank
Traduit du hollandais
J’aimerais que tous les adolescents et tous les jeunes adultes lisent Le Journal d’Anne Frank. Il a été écrit en Hollande, par une jeune fille juive de treize ans, pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa famille et elle et d’autres encore, ils étaient huit, y avaient trouvé refuge dans un pavillon d’arrière court pour échapper aux Allemands. Ce journal est le journal émouvant d’une enfant qui se découvre dans ses relations avec les autres et qui réussit à préserver sa liberté et sa fantaisie malgré le danger qui les guette, elle et ses proches. Le journal s’arrête abruptement le 1er août 1944. Le 4 août 1944, le Feld-Polizei fit une descente dans leur pavillon. Tous les habitants furent arrêtés et envoyés dans des camps de concentration. Anne Frank mourut en mars 1945, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, deux mois avant la libération de la Hollande. Elle a écrit quelque part, dans ce journal d’enfant, quelque chose de très touchant : « Je crois, je continue de croire, malgré tout, que dans le fond de leur coeur, les hommes sont réellement bons. » On sort de cette lecture profondément ému. Et peut-être avec une autre vision du monde.
Extrait :
Une nouvelle formidable - nous allons accueillir une personne supplémentaire dans notre cachette ! Oui, vraiment, nous avons d’ailleurs toujours été d’avis de pouvoir caser et nourrir une huitième personne. Seulement, nous avons craint d’abuser de la responsabilité de Koophuis et Kraler. A la suite de la Terreur grandissante, Père s’est décidé à tâter le terrain ; nos deux protecteurs étaient immédiatement d’accord : « Le danger pour huit est le même que pour sept », dirent-ils avec beaucoup de logique.
Fille de la colère - Le roman de Louise Michel
Michel Peyramaure
J’ai dévoré ce superbe roman qui ressemble à maints égards à une biographie. Louise Michel fut une femme remarquable. Née en 1830 d’une mère occupant un poste de servante, devenue institutrice, cette grande figure de l’anarchisme et de la Commune de Paris aux idées féministes se battra toute sa vie pour une société juste et égalitaire. Sa colère, nous raconte l’auteur, surgit dès qu’elle met les pieds à Paris, au spectacle de la misère et de l’injustice qui minent le quartier où elle a ouvert une école. Tous les progrès sociaux que nous avons faits jusqu’ici, nous les devons en très grande partie à des hommes et des femmes comme Louise Michel. Michel Peyramaure a aussi écrit dans la même veine le roman de deux autres grandes figures féminines du XIXe siècle : Sarah Bernhardt et Suzanne Valadon.
Extrait :
On a couché Louise Michel dans le corbillard de dernière classe, le même que celui qui a fait effectuer à Victor Hugo sa dernière promenade dans Paris. Il y avait, sur le parvis de la gare de Lyon, des dizaines de milliers de personnes. Une trentaine de couronnes et de gerbes dissimulaient le cercueil drapé de rouge et de noir.
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