Me too, moi aussi.
Je n’ai rien à te dire.
Ni aujourd’hui, ni quand j’avais dix ans.
Quand j’ai décidé, un matin blême
que tu ne détruirais pas ma vie
Que je vivrais avec les séquelles
la vigilance, les nuits sans sommeil.
Je suis rentrée chez moi
Parce que j’avais un chez moi
et des parents qui m’aimaient
Des parents qui n’étaient pas des monstres.
Tu avais beau dire, je savais que ce n’était pas normal.
Je savais que TU n’étais pas normal.
Je m’endors chaque soir dans des bras humains aimants.
Je ne suis pas devenue comme toi, j’aurais pu, moi aussi.
Mais l’amour, j’avais appris,
un peu bancal, peut-être, mais j’avais appris.
Je n’ai rien à te dire.
Je ne suis pas ta victime.
Je suis ce que j’ai voulu être.
Tu pourris lentement dans ton jus.
Je n’en ai rien à faire, ni joie, ni peine.
Rien.
Je suis.
Hors de ta portée.
et j’admire l’aube fraîche drapée de son voile d’or.
Manon Ann Blanchard
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