Voilà maintenant 23 ans, devant l’Assemblée nationale, nous étions aussi nombreux qu’aujourd’hui pour adopter notre projet de loi citoyen qui visait l’élimination de la pauvreté.
Plusieurs d’entre vous y étaient. J’y étais aussi.

On avait alors construit une mosaïque géante avec un message tout simple : « Une loi pour un Québec sans pauvreté ».

Quelques mois plus tard, en novembre 2000, on était aussi présents devant l’Assemblée nationale pour déposer une pétition réclamant une telle loi !

Une pétition signée par plus de 200 000 personnes.
Deux années plus tard, en octobre 2002, on a campé pendant une semaine, toujours devant l’Assemblée nationale, afin d’exiger des amendements à la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, qui a finalement été adoptée en décembre 2002.

On avait appelé ça l’Agora citoyenne.

Et après, on s’est battus pour avoir des plans de lutte contre la pauvreté. Ou plutôt pour avoir des bons plans de lutte.

Il faut dire qu’on a quand même gagné des affaires avec le temps :
• Le programme Soutien aux enfants en 2004, avec le 1er plan de lutte contre la pauvreté ;
• L’indexation automatique des prestations d’aide sociale et la création du Crédit d’impôt pour solidarité en 2010, avec le 2e plan ;
• Et plus récemment, la création du Programme de revenu de base en 2017, avec le 3e plan.
Et tout ça, c’est le fruit de nos mobilisations.

Mais on a aussi été déçus, sinon insultés, à plusieurs reprises.
• En 2004, avec une hausse insignifiante de 15 cennes du salaire minimum.
• En 2010, avec la mise en place des Alliances pour la solidarité qui masquait l’inaction du gouvernement quant à nos revendications ;
• En 2017, en insistant autant sur les mesures d’employabilité, comme avec la création du programme Objectif emploi.

Ce qui nous amène à aujourd’hui, le 23 mai 2023.

Pourquoi on est là ?

◦ On est là pour exiger que le prochain plan de lutte contre la pauvreté, le 4e, soit enfin un vrai plan de lutte contre la pauvreté.
◦ Ça veut dire un plan qui a de l’ambition, un plan qui vise la réalisation des droits, un plan qui vise l’élimination de la pauvreté pour tout le monde.

Et pour faire ça, il faut intégrer des mesures structurantes au plan de lutte. 
Pensez-vous que ce serait une bonne idée :
◦ D’offrir un soutien au revenu suffisant pour que tout le monde puisse couvrir ses besoins ?
◦ D’assurer que les services publics soient universels, de qualité et accessibles ?
◦ De réduire les inégalités entre les riches et les pauvres ?
◦ D’enfin se donner un salaire minimum qui permet de sortir de la pauvreté ?
◦ De lancer une campagne sérieuse de lutte contre les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté ?

Est-ce que c’est possible tout ça ?

Ben oui, c’est possible.

C’est justement le message qu’on veut envoyer aux parlementaires, pas juste à la ministre responsable du dossier pauvreté.

«  La pauvreté n’est pas une fatalité. Donnons-nous les moyens de l’éliminer !  »
Parce qui si on a été capables de dépenser près de 7 milliards $ pour des aides ponctuelles et promettre plus de 9 milliards $ pour baisser les impôts, on est aussi capables de combattre la pauvreté.

Ce n’est pas de moyens que manque le Québec, c’est de volonté politique.
Le Collectif invite les parlementaires à nous prouver le contraire et à faire en sorte que le 4e plan de lutte contre la pauvreté soit celui qui fera enfin une vraie différence dans la vie des gens.

Merci !