Selon l’UNESCO, organisme des Nations Unies voué à l’éducation à la science et à la culture, « en Italie, le chômage des jeunes flirtait déjà avec les 30 % en 2010, et pas moins d’un jeune sur deux, est sans emploi en 2012. Même avant la crise financière, plus de 40 % des jeunes grecs étaient sans emploi cinq ans après avoir quitté l’école ». Là, on ne parle plus de chômage temporaire, on parle d’une période d’inactivité qui vient annihiler tout espoir d’intégration sociale. Comme si ce n’était pas assez, la récession économique vient amplifier ce phénomène potentiellement générateur de conflits sociaux.
« Chaque dollar dépensé dans l’éducation d’un individu durant sa vie active génère 10 à 15 dollars de croissance économique »
Heureusement, au Québec, même si la situation de certains jeunes sans emploi est préoccupante, nous n’en sommes pas là avec un taux de chômage de 13 % chez les jeunes de 15 à 24 ans, pour le mois d’octobre. Néanmoins, le taux de chômage des jeunes est plus élevé que celui des autres groupes d’âge la vigilance s’impose. En effet, comme le démontre la situation européenne actuelle, les jeunes sans qualification vivent plus durement les récessions que les jeunes diplômés. Aussi est-il prudent, et surtout judicieux à long terme, de continuer d’investir dans la formation des jeunes. D’abord, pour des raisons sociales, car une société qui confine sa jeunesse à la marge est une société qui compromet gravement son avenir. Ensuite, il y a aussi des raisons économiques qui militent en faveur d’un meilleur investissement dans l’éducation des jeunes.
Les émeutes de l’année dernière au Royaume-Uni illustrent à quel point les piètres conditions de travail dans certains pays et la difficulté des jeunes à s’intégrer au marché de l’emploi afin de gagner dignement leur vie sont des sources d’instabilité sociale susceptibles de provoquer des situations explosives. C’est pourquoi l’UNESCO insiste sur l’importance de hausser les qualifications professionnelles des jeunes. Cependant, comment y arriver alors que plusieurs pays sabrent leur budget alloué à l’éducation pour tenter de sortir de la crise ?
Les mesures d’austérité en éducation enfonceront-elles davantage les pays dans la crise ? De plus en plus d’observateurs semblent le penser. D’ailleurs, l’UNESCO, dans sa sagesse, rappelle aux États, dans le langage économique qu’ils peuvent entendre, que « chaque dollar dépensé dans l’éducation d’un individu génère durant sa vie active 10 à 15 dollars de croissance économique ». Voilà un constat sur lequel nous aurions collectivement intérêt à méditer.