Je souhaitais aussi vu le changement du paysage politique et vu les innombrables commentaires qui ont suivi le débat des chefs de gens qui disaient : « Madame David, vous allez nous aider, vous allez aider la classe politique à se calmer un peu ».
Amir vous a un peu parlé du budget. Je vais vous en dire quelques mots moi aussi. Est-ce qu’il en a un autre parti politique à l’Assemblée nationale qui a critiqué sur le fond ce budget parce qu’il maintenait les inégalités sociales, parce qu’il risquait vraiment de s’en prendre aux gens les plus pauvres de la société, parce qu’il n’augmentait pas suffisamment les impôts des plus riches, parce qu’il n’allait pas chercher suffisamment d’argent dans les grandes entreprises. On est le seul à faire ça. La CAQ a voté contre le budget parce qu’il augmentait, légèrement, les impôts des plus riches. Nous, on a voté contre le budget, parce que c’est le budget de la déception, des inégalités sociales. On est tout seul sur ce terrain-là, heureusement qu’on est là.
Ensuite, on est tout seul à dire à l’État québécois, il y en a des façons d’aller chercher de l’argent sans penser comme la CAQ qu’en coupant des paquets de structures. Et là, la vie est belle, on est tous au paradis. On est le seul à dire il y a une façon d’aller chercher de l’argent, il y a plusieurs façons de le faire. Et il y en a une qui s’appelle Pharma-Québec. On a donc redéposé cet automne notre projet de loi sur Pharma-Québec qualifié d’extrémiste par le ministre des Finances qui ne l’avait même pas lu. On va le rencontrer de nouveau cette semaine et on va voir si là, il va avoir pris le temps de le lire et si on va pouvoir avoir une discussion intellectuellement haute. (Rires)
Il y a bien des étapes là-dedans, mais il y en a une qu’on a discutée devant le ministre Marceau, qu’il pourrait rapidement et sans grand changement centraliser les achats de médicaments au niveau de l’État. Ce n’est pas la mer à boire. Et déjà juste avec ça vous iriez économiser des centaines de millions de dollars. Mais, le ministre Marceau nous répond : « Mais, il faut que l’on protège l’industrie pharmaceutique ». Je vais être honnête. Il nous a surtout dit qu’il fallait protéger les emplois des industries pharmaceutiques. Mais il a fallu, encore là, qu’on fasse la démonstration qu’on peut protéger l’industrie pharmaceutique et payer nos médicaments à un juste prix. Là aussi, on espère pouvoir, dans les prochains mois, refaire la démonstration de cette proposition tellement intelligente de Québec solidaire.
Un troisième sujet. En cette période où beaucoup d’entre nous, où tous et toutes dans cette salle nous allons nous rappeler le 6 décembre, nous allons nous rappeler la violence à l’égard des femmes est une chose qui continue d’exister. Je vous soumets que la violence à l’égard des femmes se manifeste aussi sur le plan économique et que nous avons déposé il y a quelques jours un projet de loi - un deuxième en ce court automne parlementaire — projet de loi visant à soustraire du calcul des pensions alimentaires pour enfants. Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas, et pourtant j’ai longtemps été dans le mouvement des femmes, mais je ne l’avais pas réalisé. Savez-vous ça fait combien de temps que les groupes de femmes se battent pour obtenir ça ? La bonne réponse, c’est quinze ans. Alors, ce que nous autres nous avons dit à la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Condition féminine, madame Maltais, il faut que cela soit réglé d’ici l’été prochain. J’ai de l’espoir parce qu’on a aussi, en même temps, travaillé à l’obtention du consentement de tous les partis politiques à l’Assemblée et nous l’avons obtenu après deux semaines de discussion autour d’une motion unanime pressant le gouvernement du Québec d’agir avec diligence dans ce dossier. Il n’y aura donc pas d’obstruction de l’opposition. Un gouvernement minoritaire peut agir. Il devra agir.
Un dernier exemple our ceux et celles qui douteraient parfois de l’importance d’avoir des députéEs à l’Assemblée nationale. On a travaillé très fort dans les derniers jours à la Commission parlementaire sur le projet de loi 2, projet de loi qui va instaurer un nouveau mode de financement des partis politiques. Qu’elle a été notre contribution particulière ? Il a des gens ici dans la salle - Guillaume Bovin- qui ont d’ailleurs participé à cette discussion là. Je les en remercie. Elles ont été une précieuse aide pour nous. Et bien, notre contribution essentielle, et ça ne nous touchait même pas nous ; ça a été de faire reconnaître que les partis émergents qui n’ont pas encore connu le baptême du feu électoral doivent être traités avec équité, doivent pouvoir se développer légitimement et que, donc, le nouveau mode de financement des partis politiques doit leur permettre de se développer p lus rapidement que ce que nous, nous avions comme possibilité par le passé. Et bien, on l’a obtenu.
On a fait en quelques semaines de session parlementaire à deux. Imaginez-vous si on était cinq, seize... soixante et trois.
À mon tour maintenant de passer un autre flambeau, cela de la présidence et porte-parole à un homme, un collègue, un militant, un ami, quelqu’un que j’estime énormément, André Frappier.
Transcription : Bernard Rioux