Néanmoins, cette incertitude que l’on partage présentement existait bien avant COVID-19. Comme un nombre grandissant de personnes, la crise des changements climatiques a rendu mon existence une incertitude. Depuis très jeune, on m’a répété que notre société capitaliste n’était pas durable, que bientôt notre planète ne pourrait plus être habitable pour nous et nos enfants. Ne nous méprenons pas, notre « normalité » était déjà synonyme de cette grande incertitude. Dans le pire des cas, la COVID-19 ne représente qu’un avant-goût des prochaines décennies si nous ne faisons rien à propos du climat.
Si vous pensiez qu’une pandémie globale ne se compare pas aux changements climatiques, je vous invite à aller lire sur la fonte du permafrost. En effet, l’un des innombrables dangers du réchauffement climatique est la libération de maladies dangereuses qui n’attendent que la fonte des glaces pour se propager. Quand on parle de changements climatiques, on parle aussi de facteurs aggravants : imaginez vivre une pandémie durant un désastre naturel. Ce n’est pas un scénario impossible à l’heure actuel considérant que la saison des inondations arrive à grands pas. Nous devons comprendre que notre définition de normalité n’a rien de normal. Depuis des décennies nous nous dirigeons vers une crise comme celle de la COVID-19. Nous devons être réaliste, il y aura un lendemain à la crise mais nous ne pourrons faire comme si rien n’était. Un tel événement doit être synonyme de profonds changements économique, politique et social.
Cette crise nous force donc à déterminer nos priorités. Le gouvernement fédéral semble avoir choisi les dirigeants de l’industrie pétrolière et le forage en haute mer au dépend des travailleurs Canadiens. De l’autre côté de la frontière, le gouvernement des États-Unis propose de sacrifier la vie des plus vulnérables pour l’économie. En plus de sceller l’incertitude de notre avenir, choisir la normalité voudra aussi dire un sacrifice, qu’il soit environnemental ou humain. À quoi serons-nous prêts pour sauver le status quo ?
Alors que notre gouvernement se tâche à décider quels seront les secteurs essentiels de l’économie, nous devons faire une introspection sur nos priorités en tant que Québécois. Que ce soit à propos du distancement social ou de nos choix de société, nous avons sous nos yeux la preuve que nos choix représentent une question de vie ou de mort. Des choix qui déterminent plus que jamais le sort de ceux que l’on aime et ceux que nous aimerons. Nous aurons l’opportunité de choisir une société où la résilience et l’environnement dictent nos actions. À ce moment, allons-nous saisir cette opportunité de changer notre société ou regretterons-nous encore une fois d’avoir dit à la prochaine fois ? Ce sera la question que l’on se posera.
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