Le rapport fait état d’une augmentation marquée des incidents et des accidents dans les hôpitaux et les CHSLD de la province. Un demi-million d’incidents et d’accidents ont été enregistrés dans le réseau, soit une croissance de 4 % entre 2015-2016 et 2016-2017.
Une augmentation prévisible et déplorable
Cette augmentation déplorable est loin d’arriver comme un cheveu sur la soupe. La réduction des effectifs, la fusion des établissements de santé et de services sociaux et le chaos qui en a résulté nous permettaient d’anticiper les effets délétères sur la sécurité (http://siisneq.lacsq.org/2016/10/19/climat-sous-haute-tension-au-chsld-de-jonquiere/) des patientes et patients, des usagères et usagers et des résidentes et résidents.
Dans une situation de manque d’effectifs et de mouvance du personnel entre les points de service au gré des problèmes organisationnels occasionnés par les chambardements incessants, il n’est pas étonnant qu’il y ait moins de surveillance et de présence pour rassurer les patientes et patients, répondre à leurs besoins ou calmer leurs inquiétudes.
Établir un lien de confiance avec ces derniers, ça prend du temps. Pour savoir que M. Lavoie fait régulièrement une marche dans les couloirs du CHSLD et que Mme Gaudreault est un peu agitée la nuit, ça prend une équipe stable et régulière. Quand on change souvent le personnel, on connaît moins les patientes et patients, les usagères et usagers, les plans d’intervention, etc. C’est ça la réforme Barrette !
Priorité aux patientes et patients ?
Il est assez déplorable, voire pathétique, qu’on en soit rendus à ne pas prendre soin de nos aînées et aînés à ce point-là ! Si prendre soin des gens est une valeur fondamentale, il faut accepter de payer ce que ça coûte. Le respect et la dignité ont un prix et on a les moyens de le payer. En font foi les gigantesques surplus dégagés par le gouvernement libéral sur le dos des services à la population, dans le cadre des derniers exercices budgétaires.
Gouverner, c’est choisir. Force est de constater que le gouvernement Couillard a fait le choix des baisses d’impôt électoralistes qui ne favoriseront au final que les mieux nantis. Au détriment de quoi ? Au détriment de la qualité et de l’humanité des soins aux patientes et patients, comme en fait état le rapport sur les incidents et les accidents.
D’autres choix sont possibles et ça ne prend pas un énième comité de travail qui accouchera d’un énième plan d’action pour poser des gestes de gros bon sens ? Consolider et stabiliser les équipes de soin, ça peut se faire et ça presse. Diminuer la surcharge de travail du personnel infirmier aussi. C’est par là que passe l’amélioration des soins et de la sécurité des patientes et patients. Sauf qu’on ne peut pas faire ça en tournant les coins ronds ou en faisant des économies de bouts de chandelles.
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