Québec, 8 mars 2022- Aujourd’hui, en cette Journée internationale des droits des femmes, c’est en scandant « L’avenir est féministe » que les manifestantes ont répondu à l’appel du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale (RGF-CN). Elles ont rappelé l’importance de lutter contre les inégalités qui perdurent entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes. Elles appellent à remettre en question les fondements même de notre société qui maintiennent les femmes dans des situations de violence et de pauvreté. L’avenir passe par des solutions féministes qui permettront de bâtir une société plus juste, inclusive et verte.
Des inégalités qui perdurent
Les luttes féministes ont permis de faire des gains importants pour les femmes. Cependant, chaque fois que l’on s’attaque à notre filet social, que l’on coupe dans les services publics, qu’on l’on refuse d’améliorer les conditions de travail et de lutter contre la pauvreté, ce sont les femmes qui en paient le prix. « Les femmes assurent l’organisation sociale et familiale, au péril de leur santé physique et mentale. Nous l’avons vu durant la pandémie ; ce sont les femmes qui ont porté à bout de bras notre système de santé, nos écoles, nos organismes communautaires, nos services de garde. Ce sont elles qui ont pris soin de leurs proches tout en continuant de travailler, trop souvent pour des salaires de misère », dénonce Anne-Valérie Lemieux Breton, du RGF-CN.
Les citoyennes ne tolèrent plus d’être violentées et de voir leurs sœurs être assassinées. « Nous le répétons encore et encore, bien que nous soyons écoeurées de le répéter : PAS UNE DE PLUS ! Le corps des femmes a assez servi d’exutoire aux violences masculines, de butin de guerre lors de conflits armés, de territoire à coloniser », s’indigne Anne-Valérie Lemieux Breton. Les féminicides ont explosé durant la pandémie. La totalité ou presque des victimes de meurtre, d’enlèvements, de séquestration, d’agressions sexuelles, d’intimidation et de harcèlement criminel sont des femmes, dont un nombre disproportionné de femmes autochtones et de femmes que la société racise.
L’avenir est féministe !
Le capitalisme fait passer le profit avant le bien-être collectif et la sauvegarde de l’environnement. Le patriarcat se nourrit de l’exploitation économique et sociale des femmes et promeut la culture du viol. Le racisme systémique encourage la haine et l’exclusion. Le colonialisme justifie encore les politiques guerrières et bafoue les droits humains, particulièrement ceux des femmes. Le capacitisme nie la diversité des corps et rejette les personnes considérées « hors normes ». Ces systèmes sont désuets.
L’avenir passe par l’égalité entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes, par une éducation à la sexualité axée sur des modèles de relations amoureuses positifs et égalitaires, par un système de justice qui croit les victimes de violences sexuelles et conjugales. Cet avenir féministe passe par une révision de nos normes d’immigration dans une perspective de solidarité mondiale et par une relance économique juste, inclusive et verte qui prendra soin des humains et de la terre. Cet avenir est possible à condition de renforcer notre filet social afin de ne laisser échapper personne, peu importe le pays d’origine, la couleur de la peau, l’âge, le sexe, les limitations, les capacités, le genre, le statut socioéconomique, l’orientation sexuelle, la santé physique et mentale.
Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles, l’amélioration des conditions de vie.
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