De Paris, Omar HADDADOU

La guerre de haute intensité continue de faire rage, avec l’émergence d’un nouveau monde ! Château de Versailles. Joli clin d’œil aux victimes et éprouvés de la guerre en Ukraine. On aurait pu faire preuve d’humilité et convoquer ce sommet européen de deux jours, qui s’est achevé vendredi, dans un lieu moins fastueux, loin de cet espace baroque rappelant la tyrannie de louis XIV.

Au moment où l’OTAN se résout à envoyer 300 militaires s’entrainer en Norvège dans la perspective de réinvestir l’Arctique, les 27 de l’Union européenne, toujours en quête de « la potion coercitive », ont du mal à parvenir à leur fin. Poutine et ses 150.000 soldats les « mènerait-il en bateau ? », laissant les journalistes de télé, les chroniqueurs pérorer sur un supposé diagnostic actant la démence chez l’homme fort de Moscou. Sur le front, Kiev résiste (pour le moment) mais les autres villes tombent comme un effet domino, l’une après l’autre. Zelenski s’offre une séquence d’héroïsation du personnage, dans une vidéo sur la voie publique dans laquelle il galvanise la population : « Sachez que nous allons reconstruire chaque rue, chaque ville. Les forces armées de l’Ukraine tiennent bon… ».
Les membres de l’UE font le constat de la tragédie et affichent leur solidarité par l’adoption de nouvelles sanctions, un plan de sortie de la dépendance énergétique à l’égard de la Russie et d’un soutien financier de 500 Millions d’euros aux ukrainiens : « l’Union européenne a esquissé une sorte de théorie de guerre. Oui à l’armement, Oui aussi aux sanctions, et dans ce domaine rien n’est interdit » martelait le Président Macron qui creuse l’écart dans les sondages et valide de facto son ticket pour un second mandat, avec 30% des intentions de vote au premier tour. L’alignement de la Chine avec la Russie, est jugé préoccupant par les Etats-Unis : « Nous surveillons étroitement la mesure dans laquelle la Chine fournit, d’une manière ou d’une autre, une assistance matérielle ou économique à la Russie » soulignait le Conseiller à la Sécurité des Etats-Unis, Jake Sullivan, dimanche sur CNN, et d’ajouter « Nous avons fait savoir à Pékin que nous ne resterons pas passifs et ne laisserons aucun pays compenser les pertes de la Russie dues aux sanctions économiques, imposées depuis le 24 février ».

La réaction de la Chine à ces informations est ferme : « Ces derniers temps, les Etats-Unis propagent constamment de fausses nouvelles à l’encontre de la Chine », s’indignait le porte-parole de la Diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

Agissant sur le nerf de guerre, Joe Biden ne lésine pas sur l’apport financier en approuvant une aide de 200 Millions de dollars supplémentaires à l’enveloppe initiale d’1 Milliard, incluant la fourniture d’armes. Le Congrès a par ailleurs alloué 13,6 Milliards de dollars pour financer l’envoi des troupes et d’armes en Europe. L’industrie de l’armement a de quoi jubiler et l’Europe risque d’épuiser toutes ses mesures de rétorsion sans mettre fin à la feuille de route de Vladimir Poutine qui promet des représailles à tous ceux qui l’ont isolé. L’Allemagne est le premier pays à faire les frais de sa position avec le corolaire du gazoduc Nord Stream 2. Ce lundi matin, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a fait savoir que des dizaines de noms de proches de Poutine vont rejoindre la liste noire de l’Union Européenne. Du déjà vu qui n’empêchera pas les colonnes de blindés d’avancer résolument, les prochaines heures, vers Kiev et de prendre le contrôle total des villes ukrainiennes, après l’assaut final.
Le cauchemar ukrainien avec ses 2,8 millions de déplacés, 516 morts et 908 blessés, selon le HCDH, est à consigner dans les pages sombres de nos hostilités.

O.H