Édition du 25 mars 2025

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Groenland : Après les élections, un front uni contre Trump et vers l’indépendance

Ce samedi, soit quelques jours à peine après des élections générales scrutées à l’international, les groenlandaises et les groenlandais ont parcouru les rues de Nuuk, Sisimiut et Qaanaaq pour dire non à Trump, et pour un pays qui se pense et se dirige par et pour lui-même.

7 mars 2025 | tiré du blog de l’autrice sur mediapart.fr
https://blogs.mediapart.fr/tanguy-sandre/blog/170325/groenland-apres-les-elections-un-front-uni-contre-trump-et-vers-l-independance

Lors des élections du 11 mars à l’Inatsisartut, le parlement national, plus de 28 000 Kalaallit (pl. groenlandais·es) ont voté, soit une participation de 70,9% (+5 points par rapport à 2021). Au total, six partis se sont disputés les suffrages des Kalaallit pour pourvoir les 31 sièges du parlement. Ils et elles ont créé la surprise en portant en tête le parti social-libéral Demokraatit (29,9%, 10 sièges) (+20,9), tandis que le parti indépendantiste Naleraq a rassemblé 24,5% des suffrages (8 sièges) (+12,5). La coalition sortante composée d’Inuit Ataqatigiit (IA) (15,3%, 7 sièges) (-15,3) et du Siumut (14,7%, 4 sièges) (-14,7) a de son côté été très largement sanctionnée par les électeurs et électrices. Pour sa part, Atassut, seul parti « unioniste », remporte 2 sièges (7,3% des suffrages) (+0.4). Seul Qulleq (1,1%), parti récemment créé, pro-extraction minière et pétrolière et complaisant vis-à-vis de Donald Trump, n’obtient pas de siège.

Résultats des dernières élections © Infographie Mediapart

La formation du futur gouvernement est donc confiée au Demokraatit, et à son leader Jens Frederik Nielsen, qui devra obtenir la confiance du parlement. Ce dernier, qui a également recueilli le plus grand nombre de voix à titre personnel, a appelé à l’unité dans le contexte actuel, et s’est engagé à discuter avec l’ensemble des partis présents au nouveau parlement. L’ensemble du parlement, à l’exception des parlementaires d’Atassut, est favorable à l’indépendance du Kalaallit Nunaat (nom autochtone du territoire désigné par Groenland) à long terme. Les Demokraatit, IA et Siumut veulent renforcer l’autonomie gouvernementale du Kalaallit Nunaat au sein du royaume à court terme, avec un objectif clair d’indépendance à plus long terme. Ces trois partis disposent d’une large majorité (21 sièges) pour former la future coalition gouvernementale. Le parti Naleraq, qui a connu une progression importante (+12,5% par rapport à 2021), et a été rejoint par des figures de premiers rangs venues de Siumut, se distingue par son appel à une indépendance rapide. Alors que les élections législatives ont été dominées par les questions internationales, d’indépendance et rythmées par les déclarations de Donald Trump, des élections municipales auront lieux le 1er avril, et laisseront plus de place aux sujets économiques et sociaux, mais aussi de démocratie locale dans un pays où le modèle de décentralisation, pensée sur le continent, se heurte à la dispersion spatiale de la population. La campagne des législatives a témoigné d’une remarquable unité contre les velléités américaines comme le souligne le leader de Demokraatit, qui sera en toute vraisemblance amené à diriger le pays dans quelques semaines : « Notre message le plus important durant la campagne électorale était : nous devons être solidaires. »

Les velléités de Donal Trump et le regain indépendantiste

Début mars, lors de son discours devant le Congrè, le président Donald Trump a réitéré une énième fois depuis son investiture, que les États-Unis prendraient le contrôle du Kalaallit Nunaat « d’une manière ou d’une autre », précisant qu’il n’avait pas l’intention de laisser tomber le territoire danois autonome. Déjà en début d’année, en signe d’unité, le Premier ministre du Kalaallit Nunaat, Múte B. Egede avait appelé à hisser le drapeau Kalaaleq (sing. Groenlandais), tandis qu’il avait souligné à plusieurs reprises que l’île appartenait aux Kalaallit et n’était pas à vendre : « Nous ne voulons pas être Américains, et nous ne voulons pas non plus être Danois. Nous serons des Kalaallit » avait-t-il déclaré.

Ce samedi, une manifestation historique a pris les rues du pays, à Nuuk, la capitale, mais aussi à Sisimiut, la seconde ville du pays, et à Qaanaaq, dans le Nord-Ouest du pays, non loin de la base militaire américaine de Pituffik (ex-Thulé). Une manifestation où de nombreuses pancartes à l’adresse de Trump ont fleuri : « No Means No ! » [Non c’est Non !], « We Are Not For Sale ! » [Nous ne sommes pas à vendre !] ou encore « Make America Go Away ! » [Que les Etats-Unis se barre !]. Une manifestation décrite comme massive dans un pays de 57 000 habitant·es, au cours de laquelle de nombreux drapeaux Kalaallit ont été brandis par les manifestant·es.

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Manifestations le 15 mars à Nuuk. © Christian Klindt Soelbeck/REUTERS

Jens-Frederik Nielsen, leader du parti qui a remporté les élections législatives de cette semaine, a été rejoint par le premier ministre sortant Mute B. Egede pour diriger les manifestant·es vers le consulat américain à Nuuk. Plus tôt, l’ensemble des chef·fes des partis élus avaient rédigé une déclaration commune, jugeant « inacceptable » les propos à nouveau tenus par le Président des Etats-Unis lors d’une rencontre avec le Secrétaire Général de l’OTAN le 13 mars 2025. Le Président étatsunien, a décrit la colonisation du pays de façon totalement lunaire : « Le Danemark est très loin et n’a pas vraiment grand-chose à faire. Ce qui s’est passé ? Un bateau a atterri là il y a 200 ans ou quelque chose comme ça. Ils disent qu’ils ont des droits dessus, et je ne sais pas si c’est vrai. En fait, je ne pense pas que ce soit le cas », a-t-il déclaré. Quoiqu’il en soit, les velléités trumpiennes vont à l’encontre du message exprimé par les manisfestant·es ce weekend, mais aussi contre les tendances de fond de la société Kalaaleq, animée par l’antiimpérialisme et un front anticolonial qui se restructure ces dernières années sur fond de reconnaissance de l’histoire coloniale et du racisme structurel. En février 2024, le Naalakkersuisut, le Gouvernement national, avait rendu publique sa stratégie étrangère, de sécurité et de défense avec un leitmotiv clair : “Nothing about us, without us”. Plus récemment, les Kalaallit ont obtenu de pouvoir faire figurer sur leur passeport la nationalité Kalaaleq, et non seulement danoise.

Dans ce contexte, la proposition de Donald Trump de renommer le pays en « Red, White and Blueland » est elle aussi particulièrement inadaptée. Certes, ces dernières années l’usage de « Groenland » a été contestée, car ce nom a été introduit par les Norois qui appelaient l’île « Groenland » (Graenlandinge) en l’honneur d’Erik le Rouge. Mais depuis la promulgation du Home Rule en 1979, le territoire est officiellement appelé Kalaallit Nunaat, nom par lequel le pays est désigné en Kalaallisut (langue autochtone majoritaire). Tout comme « Groenland », « Kalaallit Nunaat » est pourtant considéré comme un exonyme, son origine scandinave médiévale skrællingar signifiant « païens, sauvages ». Ces dernières années, des militant·es décoloniales·aux utilisent plus fréquemment Nunarput, que l’on peut traduire par « notre pays/territoire ».

Au-delà, il faut rappeler que le « Drill, baby, drill ! » de Trump n’a aucun écho avec l’histoire récente du pays. Faut-il le rappeler le Kalaallit Nunaat a, depuis 2021 travaillé pour rejoindre l’accord de Paris, ce qui a été fait en 2023, tandis que les dernières élections avaient été convoquées en raison de conflits vis-à-vis de la position à adopter face à l’ouverture d’une mine d’uranium dans le Sud du pays.

En 2021, un non à l’uranium et un stop aux projets extractivistes

En 2021, le projet minier de Kuannersuit (Narsaq), qui avait suscité un vote de défiance du parlement, cristallisait les tensions entre indépendance et collaboration renforcée, développement économique/minier et protection de l’environnement. A l’époque, c’est IA qui était arrivé en tête avec 36,6 % des suffrages exprimés (12 sièges), devant Siumut, le parti du président sortant, Kim Kielsen (29,4%, 10 sièges) et Naleraq (12%, 4 sièges). La victoire d’IA avait signé le coup d’arrêt du projet d’exploitation de terres rares à Kvanefjeld, dans le Sud du Kalaallit Nunaat. Déjà, le vote des Kalaallit soulignait que la volonté d’indépendance et le choix du mode de développement ne pouvaient se faire au prix d’une dégradation de l’environnement. A rebours des nombreux exemples historiques d’indépendances basées sur l’exportation de ressources naturelles et des récits extractifs de l’Arctique, le Kalaallit Nunaat semblait avoir choisi une voie alternative. Dès lors, si IA se montrait favorable à l’exploitation minière, il s’oppose alors à l’extraction d’uranium, de pétrole, de gaz et de minéraux des grands fonds marins. En 2021, menée par le parti IA, la coalition avait décidé de stopper les projets d’exploration et d’exploitation d’uranium, et d’instaurer un moratoire sur l’exploitation du pétrole et du gaz en 2021. Si la nouvelle coalition élue ce mois-ci ne devait pas remettre en cause ces directions, la volonté plus affirmée d’indépendance continuera d’animer les discussions autour de l’exploitation minière dans un pays dont un quart du PIB provient de la subvention globale danoise (environ 520 millions d’euros). L’orientation plus ouvertement pro-business des Demokraatit pourrait booster les projets d’exploitations du substrat rocheux kalaaleq. Ainsi, le substrat rocheux du Kalaallit Nunaat est riche en minéraux et autres ressources, telles que l’or, les pierres précieuses, le plomb, le zinc, le graphite et d’autres métaux des terres rares. Jens Frederik Nielsen, alors ministre du travail et des ressources minières en 2021, s’était dit favorable au projet de mine à Kuannersuit, qu’une société australienne s’apprêtait à exploiter en bénéficiant de financements chinois. Mais les Demokraatit devront composer avec les autres partis pour former une coalition, qui devra se mettre d’accord sur la ligne à tenir entre indépendance et développement économique et minier. Mais si l’indépendance a joué de manière aussi importante dans le scrutin, à la faveur des velléités trumpiennes, c’est aussi et peut-être surtout en raison de la dégradation des relations avec le Danemark, qui peine (c’est un euphémisme) à faire face à son passé colonial alors que la société Kalaaleq s’organise.

La détérioration des relations avec le Danemark, et une société organisée contre le colonialisme

Ce qu’il faut finalement dire, c’est que la société civile Kalaaleq est organisée et qu’il existe un front anticolonial et antiracisme large. La nouvelle génération renouvelle et d’une certaine manière de façon plus frontale, les luttes anticoloniales passées. Cela s’explique en partie par l’accès de Kalaallit à des positions d’autorité. On l’observe notamment dans le domaine de la recherche. L’un des exemples récents est celui d’un documentaire, produit par DR et initialement diffusé sur DR, relate l’enquête de la chercheuse dano-Kalaaleq Naja Dyrendom Graugaard, spécialiste des questions coloniales, pour faire connaître les activités extractivistes danoises au Kalaallit Nunaat pendant et après l’époque coloniale.

Cryolite et déni colonial

L’enquête démontre qu’entre 1854 et 1987, le Danemark a extrait environ 3,5 millions de tonnes de cryolite dans un fjord du sud du Kalaallit Nunaat pour un chiffre d’affaires estimé à 400 milliards de couronnes danoises de 2025 (environ 54 milliards d’euros). La cryolite est un minerai rare, à la base de l’industrie de l’aluminium, qui repose sur un assemblage avec de l’alumine extraite de la bauxite. Elle est désormais épuisée et produite artificiellement. Le seul gisement se trouvait à Ivittuut, dans le sud-ouest du Kalaallit Nunaat. La mise en lumière des activités extractivistes danoises au Kalaallit Nunaat, mais surtout le chiffrage des revenus tirés par la puissance coloniale danoise a provoqué une grande indignation au Kalaallit Nunaat et suscité les dénégations au Danemark. Le retrait du documentaire par DR illustre l’étendue des tensions autour de la reconnaissance de l’histoire coloniale danoise.

La stérilisation forcée des femmes et filles au Kalaallit Nunaat

En 2023, le rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, José Francisco Calí Tzay a pointé les discriminations subies par les kalaallit dans l’accès à leurs droits, ainsi que les politiques danoises particulièrement violentes qui ont suivies la période coloniale, qui s’est formellement achevée en 1953. Le rapporteur préconise d’engager « un processus de réconciliation afin d’aborder l’héritage du colonialisme et du racisme et, avec la participation des Inuit, d’élaborer des solutions et des politiques efficaces ».

Ces dernières années, la révélation de la violence coloniale de la campagne de stérilisation des femmes Kalaallit dans les années 1960, qualifiée de génocide par le premier ministre Kalaaleq, contribue à documenter les rémanences coloniales et à mettre à mal le mythe du « colonialisme bienveillant ». Aujourd’hui, 143 femmes inuit poursuivent le Danemark pour contraception forcée. Pour la présidente de l’Inuit Circumpolar Council, Sara Olsvig, « les droits humains individuels des filles et des femmes ont sans aucun doute été violés », et le Danemark doit enfin assumer la responsabilité de son comportement colonial.

Des tests de parentalité racistes

Plus récemment encore, les tests danois d’évaluation des compétences parentales (FKU), l’un des tests psychométriques largement utilisés au Danemark pour évaluer les compétences parentales, ont été fortement critiqué pour reproduire des discriminations racistes. Fin février, une manifestation contre le racisme danois a eu lieu à Nuuk, en soutien à Keira Alexandra Kronvold, une femme d’origine Kalaaleq, dont l’enfant a été emmené de force par les services sociaux dans les heures suivants son accouchement à Thisted, au Danemark. L’extrait du dossier de Keira Alexandra Kronvold est criant : “son origine rendrait difficile pour elle la préparation de l’enfant aux attentes et codes sociaux nécessaires dans la société danoise”. Il s’agit d’un cas parmi d’autres, car selon un rapport de 2022, les enfants d’origine kalaaleq vivant au Danemark ont six fois plus de chances d’être placés que ceux d’origine danoise. Finalement, le Danemark a annoncé qu’il renonçait à l’utilisation de tests pour les familles Kalaallit. Pour la cinéaste inuite, Aka Hansen, cette décision est motivée avant tout par la volonté danoise d’essayer de réhabiliter le mythe « du bon colon » comme le souligne la présidente de l’ICC, Sara Olvig, face à l’offensive des Etats-Unis.

Se battre pour ses droits

Autre exemple qui démontre que les Kalaallit doivent se battre à plusieurs niveaux pour obtenir les mêmes droits que leurs concitoyen·nes danois·es. En mai 2023, Aki-Matilda Høegh-Dam, l’une des deux représentantes Kalaallit au Folketing, le parlement danois, a prononcé un discours en Kalaallisut pour dénoncer l’inégalité au sein du Royaume du Danemark. Elle a contesté le fait de ne pas être autorisée à s’exprimer dans la langue de son territoire d’élection. Sa revendication a été partiellement entendue puisque, en juin, la présidence du Folketing a reconnu le féroïen et le Kalaallisut comme langues officielles au sein du parlement. Cependant, en septembre, le président du Folketing, Søren Gade, a décidé que les élus du Kalaallit Nunaat et des îles Féroé devraient traduire eux-mêmes leurs discours s’ils choisissent de s’exprimer dans leur langue maternelle, bien que certaines déclarations officielles soient désormais traduites. Aki-Matilda Høegh-Dam a pourtant réitéré son engagement en s’exprimant à nouveau en Kalaallisut lors de l’ouverture de la session parlementaire du 3 octobre dernier, bien que l’utilisation d’un équipement d’interprétation simultanée lui ait été refusée. Toutefois, en novembre, une avancée significative a eu lieu avec la mise à l’essai de la traduction simultanée au Folketing lors des questions adressées à la Première ministre Mette Frederiksen, une journée qualifiée d’historique par cette dernière.

L’affirmation du pays dans la gouvernance régionale

Sur le plan de la gouvernance régionale, Múte B. Egede, a suspendu la participation de son pays au Conseil Nordique jusqu’à ce que « le respect mutuel et l’égalité » soient rétablis, après avoir essuyé un refus de la présidence suédoise quant à une participation pleine du Kalaallit Nunaat, des îles Féroé et d’Åland. Ce boycott s’inscrit dans la nouvelle stratégie étrangère du Kalaallit Nunaat, affirmant son rôle prédominant dans les instances régionales. Par ailleurs, les îles Féroé ont également menacé de quitter le Conseil Nordique, dénonçant une rupture d’égalité entre les membres. Face à ces tensions, la question de la représentation du Kalaallit Nunaat au sein du Conseil de l’Arctique a aussi été source de contestation. Le gouvernement kalaaleq a aussi exigé une plus grande influence dans la nomination des ambassadeurs·drices arctiques, critiquant la nomination de Tobias Elling Rehfeld pour son manque de lien avec le Kalaaleq Nunaat. Finalement, Kenneth Høegh, chef de la représentation kalaaleq à Washington, devrait être nommé ambassadeur de l’Arctique. En mai prochain, le Kalaallit Nunaat assumera la présidence du Conseil de l’Arctique au nom du Royaume du Danemark en, marquant une avancée vers une plus grande autonomie diplomatique du pays.

Vers l’indépendance ?

En avril 2023, le Naalakkersuisut, le gouvernement national, a présenté un projet de constitution, traçant les contours d’une potentielle indépendance kalaaleq. Après six années parsemées de controverses, la commission constitutionnelle vient de publier une version préliminaire de la constitution groenlandaise. Il appartient désormais à l’Inatsisartut de décider de l’organisation d’un référendum, ce à quoi plusieurs formations politiques se sont successivement montrées favorable. Le projet de constitution, qui comporte un certain nombre de similarités avec le projet constitutionnel féroïen dont les travaux ont commencé en 1998, s’appuie sur un régime démocratique, prenant ses distances avec la monarchie danoise, la séparation des pouvoirs, la liberté d’expression ou encore la défense d’une identité inuite ancrée dans la nature…

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