Édition du 15 avril 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

La gauche et la politique militaire

NON à l’économie de guerre, NON à l’Europe de la guerre !

En tant que citoyennes de Croatie et de l’Union européenne, nous nous opposons fermement à la militarisation de l’Europe promue par le plan « ReArm Europe », adopté lors du sommet des dirigeant·es des États membres de l’Union européenne le 6 mars à Bruxelles.

14 mars 2025 | tiré du site Entre les lignes entre les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/14/non-a-leconomie-de-guerre-non-a-leurope-de-la-guerre/#more-91693

Les projets de guerre ne sont pas et ne doivent pas être le présent et l’avenir de l’Europe.

Nous vous rappelons que l’Union européenne a été fondée en tant que projet de paix dans le but de garantir que les horreurs de la guerre ne se reproduisent plus jamais. Les horreurs de la guerre sur le territoire européen (destructions, tueries, camps de concentration, génocides, exils et déplacements, traumatismes de guerre) au cours du 20e siècle ne constituent-elles pas un avertissement suffisant ?

L’économie de guerre et l’industrie militaire sont toujours les moteurs des conflits guerriers, de la production des guerres et de la production de la mort. La logique de la guerre moderne fonde la technologie de la mort aujourd’hui sur de nouvelles technologies dont nous ne pouvons pas prévoir les conséquences dévastatrices à l’heure actuelle. Mais nous savons que les entreprises capitalistes, en pacte avec la politique, profitent toujours des guerres.

La question est de savoir ce qu’il restera de l’État-providence européen après les coupes annoncées dans les fonds sociaux aux niveaux européen et national. La question est de savoir ce qu’il restera du Green Deal européen avec un changement de politique qui s’engage dans une course à l’armement au lieu d’efforts diplomatiques.

Nous n’acceptons pas que les concepts militaristes de sécurité, d’armement et de recrutement, de production d’armes, de « stratégies de défense » et de rhétorique guerrière contaminent tous les espaces publics de nos vies, nos liens humains et culturels, ainsi que ceux des générations futures.

Nous ne pouvons pas permettre à l’Union européenne de renoncer sans vergogne aux valeurs fondamentales (article 2 du traité sur l’Union européenne) sur lesquelles elle est fondée, telles que la liberté, la démocratie, le respect de la dignité humaine et des droits des êtres humains, l’égalité et l’État de droit. Le droit humain à la vie pour tous et toutes n’est-il pas ce qui nous lie ?

L’Union européenne, une communauté d’États et de citoyen·nes, ne doit pas être prise en otage par une telle politique ni légitimer le droit insensé du plus fort sous la forme de détenteurs de pouvoir impitoyables et de leurs scénarios géopolitiques dangereux et instables de guerre, de destruction et de division. Contrairement à l’engagement majoritaire des citoyen·nes européen·nes en faveur de la paix, qui a le droit d’envoyer les jeunes générations à la guerre ? Les citoyen·nes des pays européens ne doivent pas être les victimes collatérales d’une vision hâtive et militariste de l’unité européenne qui, depuis des années, n’a ni la volonté ni l’imagination pour construire une Europe de la coopération et de la paix, de la défense des droits humains et sociaux et de l’hospitalité.

  • Nous demandons l’ouverture de discussions sur une nouvelle architecture de sécurité pour l’Europe et au-delà. La sécurité ne repose pas sur le pouvoir de détruire son voisin, mais sur la coopération avec lui.
  • Nous demandons, conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, une augmentation du nombre de femmes dans les négociations de paix.
  • Nous demandons aux dirigeant·es croates et à tous les partis politiques, ainsi qu’aux représentant·es de la Croatie au Parlement européen, d’œuvrer à l’arrêt urgent de la guerre et, au lieu de renforcer les capacités militaires européennes, d’orienter leur engagement vers le renforcement de la capacité de dialogue et la recherche de solutions pacifiques. Au lieu de financer l’industrie de la guerre, créons des programmes pour la construction de communautés d’après-guerre et la reconstruction des zones de guerre actuelles, en particulier l’Ukraine, et au-delà.
  • Nous exigeons également des dirigeant·es croates et de tous les partis politiques qu’elles et ils mènent la politique de l’État en tenant compte avant tout du bien public et des intérêts de la société, et quelles et ‘ils abandonnent immédiatement les impulsions militaristes enflammées et l’augmentation du budget de l’armée et de l’armement. Avez-vous demandé aux citoyen·nes de la République de Croatie si elles et ils veulent vivre sous la menace de la guerre et de la destruction ?

Mesdames et Messieurs les représentant·es de la République de Croatie au sein des organes de l’Union européenne, veuillez reconsidérer votre soutien à ce nouveau changement radical de la politique de l’UE. Êtes-vous sûr·es de pouvoir contrôler de vastes forces armées et des sociétés militarisées, une fois qu’elles seront établies dans le contexte de la montée de la droite radicale européenne et du renforcement des idées réactionnaires et des relations sociales de toutes sortes ?

En ce moment crucial pour l’avenir de l’Europe et au-delà, vous avez le pouvoir d’inverser le paradigme de l’escalade de la violence guerrière pour en faire quelque chose de bénéfique pour la société européenne. Au lieu du plan « ReArm Europe », créons une Europe de liberté, de coopération et de paix ! Prenez vos responsabilités ! Sinon, vous serez vous aussi complices des événements de guerre qui se déroulent sur le territoire européen.

Les guerres et la militarisation de la société frappent toujours plus durement les femmes et les plus vulnérables. C’est pourquoi NON à l’économie de guerre et NON à l’Europe de la guerre ! Le bien-être, pas la guerre !

Imaginez la société que nous pourrions construire si les femmes et les hommes politiques commençaient à travailler à la construction d’un monde de paix ?

Coalition féministe ad hoc contre la guerre, Zagreb, 8 mars 2025.
Communiqué par RI

En complément possible

Elodie Tuaillon-Hibon : Féminisme et antimilitarisme : appel à la cohérence
Michael Hertoft : Lorsque l’alliance avec les États-Unis échoue – que devraient faire le Danemark et la gauche ?
Pierre Vandevoorde : Une invite à la réflexion (France) : l’armée, c’est trop sérieux pour rester l’affaire des militaires
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/11/larmee-cest-trop-serieux-pour-rester-laffaire-des-militaires-et-autres-textes/

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